Hé oui, c'est déjà fini : cet article sera le dernier pour un album studio de Uriah Heep (mais un live déboule dans une paire de jours). Bon, on l'a vu récemment, le précédent opus du groupe britannique, Demons And Wizards, sous sa pochette signée Roger Dean, était une vraie, une totale réussite. Offrant notamment le premier hit U.S. du groupe (Easy Livin'), l'album sera un succès commercial retentissant, et même un succès critique : il recevra plus de bonnes critiques que l'ensemble des trois précédentes livraisons de la bande à Ken Hensley et David Byron. On en parle encore aujourd'hui comme étant le sommet du groupe, et je dois dire que même si je ne connais que six de leurs albums (dont un live, donc qui ne compte qu'en partie), je suis d'accord, et je pense que c'est bel et bien le cas. L'album fut fait rapidement (torché en deux mois, sorti un mois après la fin des sessions, en 1972). Entre septembre et octobre de la même année, et soit un peu plus de deux mois aprs la sortie de l'album en juin, le groupe entre à nouveau en studio, avec leur producteur attitré Gerry Bron, et comme toujours aux studios Lansdowne de Londres, afin de coucher sur bande le successeur, tant attendu, de leur triomphe de la volonté.
Ce nouvel album, ils vont donc, encore une fois, mettre deux mois à le faire, et il sortira en novembre, sous une pochette encore une fois signée Roger Dean, pochette un petit peu criarde (le rouge est bien tapageur et fait un contraste remarqué avec le bleu) et que je trouve moins belle que celle de Demons And Wizards, mais belle quand même. Ce nouvel album s'appelle The Magician's Birthday et il dure 37 minutes et presque autant de secondes, pour 8 titres en tout. Contrairement aux albums précédents, cet album est basé sur une histoire conçue par le claviériste (et clairement leader) du groupe, Ken Hensley, mais c'est assez vague, malgré les notes de pochettes explicites (et habituelles) et les paroles sur la sous-pochette. Le titre de l'album donne un indice sur le fait que l'album est vaguement conceptuel, et fait, encore une fois, très rock progressif. The Magician's Birthday offre notamment le morceau-titre, long de 10 minutes, un peu trop long par moments je dois le dire (mais son climat un peu cauchemardesque est très efficace), mais aussi deux sublimes chansons, Sunrise et Rain. Sweet Lorraine est également plutôt bonne.
Mais dans l'ensemble, ce cinquième opus studio du Heep n'est pas aussi extraordinaire que les deux précédents, et il sera, d'ailleurs, à sa sortie, quelque peu critiqué (pour changer...), on reprochera notamment au groupe d'avoir livré un album moyennement produit (il est vrai que la production n'est pas aussi réussie que sur le précédent opus, c'est pourtant toujours le même producteur et les mêmes studios) et surtout inégal, la face B étant dans l'ensemble moins réussie que la première. Rien de grave cependant. On prendra quand même du plaisir à écouter cet album peu étendu et renfermant de très bonnes chansons, même s'il est vrai que la magie de Demons And Wizards s'en est un peu allée dans l'intervalle. Je trouve d'ailleurs que les deux albums sont assez difficilement dissociables (pourtant, le deuxième n'est pas la suite, conceptuellement parlant, du premier !), c'est à la fois leurs titres et pochettes qui m'y fait penser. C'est con, comme association d'idées, mais je n'y peux rien. Pour moi, ces deux albums sont liés, indissociables, et il ne sera pas rare, je pense, que je les écoute tous deux d'affilée, dans le futur.
FACE A
Sunrise
Spider Woman
Blind Eye
Echoes In The Dark
Rain
FACE B
Sweet Lorraine
Tales
The Magician's Birthday