Encore un p'tit peu de Kinks... Je dois dire qu'après avoir abordé des albums aussi médiocres que le double live de 1980 One For The Road (pas à chier, mais on peut dire qu'il ne fonctionne pas totalement, les morceaux les plus anciens de leur répertoire souffrent pas mal de réarrangements heavy) et l'album studio de 1981 (lui, vraiment à chier, une chanson exceptée) Give The People What They Want, l'envie de découvrir les albums suivants m'a comme qui dirait passé. Mais étant donné que je me les suis procuré récemment (pour pas cher), ces albums suivants (précisément les deux suivants, après, je pense que j'arrêterai les frais), autant les aborder, ça ne peut pas faire de mal au blog. A moi, à mes oreilles, ça peut faire du mal, en revanche. Au moment de poser sur ma platine le vinyle de State Of Confusion, l'album suivant à aborder, album que les Kinks ont sorti en 1983 et qu'ils ont enregistré dans leur propre studio (Konk Studio ; on voit bien le sens de l'humour typiquement kinksien dans le nom de leur local), je me suis vraiment demandé pourquoi j'allais m'infliger ça. J'étais en effet persuadé que les 41 minutes de cet album allaient être insoutenables du début à la fin. Je sais que c'est con de dire ça, mais rien que la pochette donne le ton, ces teintes criardes, ce lettrage nanardesque, cette photo du groupe en train de danser une sorte de jerk vénusien, ça ne donne vraiment pas envie.
41 minutes plus tard, et alors qu'au départ, j'étais persuadé que State Of Confusion finirait dans les ratages à cotoyer deux autres albums du groupe (Soap Opera et Give The People What They Want), je me suis rendu compte que j'avais aimé, oui, vraiment aimé, ce 20ème album studio de la bande à Ray et Dave Davies. Oui, aimé. C'est un fait indéniable, cet album de 1983 n'est pas un ratage comme l'était le précédent, et comme le sera sans doute (mais après tout, qui sait...) le suivant, Word Of Mouth de 1984. Alors, attention, je ne vais pas dire que j'ai trouvé l'album éblouissant. Impossible pour moi, et je pense pour tout fan des Kinks normalement constitué, de mettre State Of Confusion (produit par Ray Davies, évidemment, comme toujours) au même niveau que Lola... ou Arthur..., Muswell Hillbillies, ou ...Village Green Preservation Society. Clairement pas. On a ici affaire à du rock à tendance power pop, production très ricaine (ce qui, pour un groupe britannique, est amusant) et 80's, un peu criard comme l'est sa pochette, pas très fin, pas toujours réussi (Bernadette, morceau très rock'n'roll garage qui achève l'album; ne me plaît pas des masses, et Come Dancing, morceau lui, en revanche, très pop 60's qui donnera en partie son titre à un best-of du groupe - Come Dancing With The Kinks - est un peu usant), mais clairement du niveau de Low Budget (1979), autrement dit, un très bon niveau, agréable au plus haut point.
Exemples ? Prenez le morceau-titre, qui ouvre le bal avec une redoutable efficacité ; prenez Property, qui achève idéalement la première face ; prenez ce qui, au final, est mon préféré de l'album, Clichés Of The World (B Movie) ; prenez Don't Forget To Dance, ou le très furax Young Conservatives ; à chaque fois, vous aurez de parfaites petites cartouches, des chansons certes simples, mais efficaces comme des coups de pieds aux noix de cajou. On peut reprocher pas mal de choses aux Kinks à l'époque : un excès de jeunisme, une tentative moyennement réussie (en général) de redevenir dans le coup en faisant du rock bien heavy, proche parfois du punk (le précédent opus) ou du hard-rock (et vu la musique du groupe dans les années 70, ça fait une sacrée différence de style...), une production très américanisée... Mais, franchement, c'est un album que, contrairement au précédent (et sans doute au suivant, mais ça, on verra bien), j'ai vraiment envie de réécouter, et déjà, c'est vraiment pas mal. Pas un monument, mais c'est très sympa !
FACE A
State Of Confusion
Definite Maybe
Labour Of Love
Come Dancing
Property
FACE B
Don't Forget To Dance
Young Conservatives
Heart Of Gold
Clichés Of The World (B Movie)
Bernadette
Word Of Mouth est pas mal non plus, il y a d'ailleurs un morceau prodigieux dedans, une des meilleures chansons post 70 des Kinks : Living On a Thin Line