Et voilà : fin du cycle Joni Mitchell ! Un cycle qui aura été plus long que prévu initialement. Je ne prévoyais que des chroniques pour ses 10 premiers albums studio (jusqu'à 1979) et son live de 1974, mais au final, c'est à l'ensemble de sa discographie studio (plus le live) que vous avez eu droit, non, ne me remerciez pas (enfin, si, quand même) ! J'en suis le premier surpris, vous pouvez me croire. Bon, comme je me suis procuré, pour vraiment pas cher, les albums de la période 1982/2002 (les trois premiers en vinyle, les autres en CD), je ne voyais pas pourquoi ils n'auraient pas été abordés, tôt ou tard. Idem pour celui-ci, lequel est, à l'heure actuelle, le dernier album de chansons originales de Joni Mitchell. Celui-là, en revanche, je ne l'ai pas acheté, je l'ai emprunté en médiathèque. Pas parce que je doutais de sa qualité, mais parce que l'occasion s'est présentée. Ca fait un disque de moins dans mon étagère CD (une de mes étagères CD, en fait...), et comme je commence à en avoir tellement que je ne sais plus où les ranger, un CD de moins, c'est déjà un casse-tête de moins à ranger. Sinon, voici donc le dernier album studio, pour le moment (et elle ne semble pas sur le point d'en faire un autre), de Joni, et aussi le dernier du cycle. Il date de 2007, ça fait donc 14 ans, ça en fera 14 en septembre en fait, depuis qu'elle l'a sorti.
Baptisé Shine, cet album peu généreux (46 minutes) a été lancé, à New York, en septembre 2007, par un spectacle de ballet conçu par un chorégraphe canadien, un spectacle qui fut, auparavant, joué en février de la même année, à Calgary (Canada), et dont les chansons de Joni Mitchell, de l'album, ont servi de base musicale. Après, ce n'est pas non plus, au sens strict du terme, une bande originale de spectacle de ballet, mais on notera la pochette qui représente des danseurs de ballet, justement. Album de jazz et de folk s'ouvrant sur un instrumental (One Week Last Summer) ayant récolté un Grammy Award de la meilleure performance instrumentale en 208, Shine est le premier album de chansons originales (même s'il contient une nouvelle version de son hit de 1970 Big Yellow Taxi) depuis Taming The Tiger, c'est à dire, depuis 1998. En 2002, Joni avait annoncé qu'elle se retirait du monde de la musique (son Travelogue, double album de reprises, à la sauce jazz, de ses classiques, faisait ainsi lieu de bilan), elle est revenu sur sa décision, sans doute à sa propre surprise. Qu'en est-il de cet album qu'elle a produit elle-même comme autrefois, et sur lequel jouent Larry Klein (qui fut marié à Joni pendant 12 ans, de 1982 à 1994), Paulinho Da Costa, Greg Leisz (pedal steel guitar) et Brian Blade (batterie), sans oublier, le temps d'un morceau (Shine), James Taylor à la guitare acoustique ?
Sincèrement, je ne suis pas mécontent de ne pas avoir acheté ce disque (même si j'aurais pu l'avoir pour peu cher), parce que, bien que loin d'être mauvais, Shine m'a un peu ennuyé par moments. La reprise de Big Yellow Taxi ? Elle ne s'imposait pas (notons que Travelogue ne proposait pas de nouvelle version de cette chanson), sans être mauvaise. Le morceau-titre, Hana, Night Of The Iguana sont excellentes, mais d'autres morceaux, comme If I Had A Heart et Bad Dreams, ne m'ont pas particulièrement convaincus. Après, le morceau instrumental d'ouverture est très réussi, et c'est plutôt osé d'ouvrir un album sur un instrumental, surtout aussi long (5 minutes). La voix de Joni, toujours à peu près la même, plus âgée depuis quelques années, plus voilée, mais toujours aussi charmante et évocatrice, est une bonne raison d'écouter cet ultime (j'espère qu'elle en fera un autre, mais elle n'a jamais laissé s'écouler autant de temps entre deux albums, ça fait 14 ans qu'elle n'a rien fait, sauf sortir des compilations ; je pense qu'elle a définitivement décidé de prendre sa retraite...) album, qui se termine sur If, une rendition jazzy du fameux poème de Rudyard Kipling. Un très bon album, pas le plus accessible, clairement pas un des meilleurs, mais on l'aura vu tout du long du cycle, des mauvais albums, Joni n'en a pas fait, tout au plus un disque moyen au milieu des années 80...
One Week Last Summer
This Place
If I Had A Heart
Hana
Bad Dreams
Big Yellow Taxi (2007)
Nght Of The Iguana
Strong And Wrong
Shine
If
, Clouds (1969), Ladies of the Canyon (1970), et Blue (1971). Joni Mitchell s’apprête à célébrer les 50 ans de l’album Blue en remasterisant ses 4 premiers albums.
En tout cas, merci pour ce cycle très complet qui m'a donné l'occasion de reparcourir la discographie et j'attends avec impatience la dernière chronique consacrée au live "Shadows and Light", car ça reste pour moi un sommet.