Avant-dernier article du cycle, je le précise pour ceux qui, peut-être, en auraient déjà un peu marre de lire des articles sur Ribeiro sur le blog. Mais si vous n'en avez pas marre, vous serez sans doute tristes d'apprendre que c'est bientôt fini. Il y à quelques jours, j'ai proposé Le Temps De L'Autre, album que Catoche et ses Alpoches a sorti en 1977, un disque dont la pochette la représentant en Mona Lisa fumant un oinj' sera source de polémique, Philips rééditera l'album sous une autre pochette (sous le même fond marron merde), la montrant extatique derrière une rangée de cierges allumés, éclairée par leur luminosité. Un peu trop mystique et religieux. Mystique, l'album, une totale réussite (ou presque : l'instrumental final n'est pas mauvais du tout, mais il est un peu comme un cheveu sur la soupe, surtout en final) qui m'a bien cueilli la première fois que je l'ai écouté (je pensais que je serais déçu...bah non !), est clairement un de ses meilleurs. Je pensais que faire mieux que l'album de 1975, ce (Libertés ?), serait dur. Faire mieux que Le Temps De L'Autre, aussi ! Pas d'album en 1978 pour Ribeiro + Alpes. Son disque suivant sortira en 1979, sous une pochette verte montrant Catoche, tête lévée, fière, passionnée (justement, vu le titre de l'album...) sur fond de verdure et de forêt. L'album s'appelle Passions et il dure 42 minutes, pour 9 titres. Jamais un album de Ribeiro n'en a contenu autant jusqu'à présent (8 au maximum, parfois moins de 6).
Alpes a été quelque peu remanié ici : on a une seconde femme dans le groupe (Mireille Bauer : percussions, marimba, vibraphone), on a David Rose au violon, Francis Campello à la clarinette et basse, on a un invité : Robin Kenyatta au saxophone. Passions est un disque plus accessible que de coutume, c'est le plus accessible depuis le tout premier opus, et il est plus accessible encore. On y trouve trois instrumentaux (qui totalisent 7 minutes sur l'album), Cristalpin, Prélude (sur le vinyle, je crois qu'il est directement imbriqué dans le morceau suivant, dont il sert de, ben, disons...prélude. Déçus, les mecs ?) et Alpinette. Des morceaux sympas (Prélude, moins d'une minute, passe sans qu'on s'en rende compte, en fait), mais qui ne font pas de l'album une réussite. Car autant je m'attendais à être déçu par le précédent album mais, au final, ne l'ai pas été du tout, autant Passions m'a vraiment déçu. Mais, quelque part, je ne sais pas, je le pressentais. Seulement, cette fois-ci, mon pressentiment, dû en partie à cette pochette qui sent bon la variétoche frouze de la fin des années 70 (je sais, c'est cliché, c'est con, mais j'y peux rien), s'est avéré justifié.
Ce n'est pas un mauvais album, et arrivé à ce stade, alors qu'il me reste encore à écouter (et à aborder) le dernier opus, La Déboussole de 1980, je peux dire que Ribeiro n'a rien foiré de ses album. Au pire, ils sont un peu secondaires. Clairement le cas de celui-ci, son premier album un peu frustrant. Le plus long morceau de l'album, L'Oiseau Devant La Porte (qui dure 11 minutes ; c'est le plus long de très loin, le second plus long dure 7 minutes, c'est le précédent de l'album), se tire un peu en longueur, n'est pas suffisamment réussi pour accaparer la moitié d'une face de manière totalement justifiée. Mais l'album s'ouvre sur un Ioana Mélodie sublimissime, une ode touchante, passionnée (le titre de l'album, encore...) à sa fille. Femme-Témoin, dédiée à Jane Fonda et à ses combats contre la guerre du Vietnam, est très réussi aussi. Détournements De Chants est, lui, en partie ruiné par la clarinette et le saxophone qui sont peut-être un peu en trop, ça fait limite cacophonique. Aucun morceau ici n'est raté, mais il est clair que Passions est une déception, globalement. J'espère que le suivant sera supérieur, de manière à faire de ce disque le petit passage mou presque obligé de toute discographie qui se respecte. Je l'espère, parce que comme le suivant est aussi le dernier, ça ferait finir sa carrière alpine d'une bien décevante façon s'il s'avérait être du même niveau secondaire...Enfin, rien de grave non plus ici.
FACE A
Ioana Mélodie
Frères Humains
Cristalpin
Prélude
Tous Les Droits Sont Dans La Nature
FACE B
L'Oiseau Devant La Porte
Alpinette
Femme-Témoin
Détournements De Chants
