Le cycle Catherine Ribeiro + Alpes se poursuit tranquillement. Mine de rien, c'est ma seconde chronique principale du cycle (en fait, j'avais déjà abordé, en 2015, l''album suivant, que je rechroniquerai pour l'occasion dans quelques jours, mais bon...), mais la cinquième dans l'ensemble. On avait quitté Ribeiro et son groupe en 1972 avec Paix, un album tout simplement monumental, quintessentiel, certes pas super facile d'accès (pléonasme, euphémisme, litote...choisis, c'est pour moi), mais réussi du début à la fin. Bon, en même temps, les autres précédents albums étaient eux aussi de belles (voire d'éclatantes) réussites, c'est vrai. Mais avec Paix, Catoche a réussi à se hisser au top niveau dans son genre (du rock progressif/expérimental aux paroles bien engagées et à l'interprétation pour le moins, euh, disons...exubérante). Pas d'album de Ribeiro et Alpes en 1973. Mais en 1974, Catherine Ribeiro + Alpes vont sortir leur cinquième album, qui sera leur plus long, en terme de durée (48 minutes). L'album sort sous une pochette représentant le groupe (elle aurait pu sourire) devant deux types de paysages : des immeubles, quartier d'affaires et barres HLM d'un côté, un massif montagneux (alpin, n'en doutes pas). Au verso, le logo du groupe, une montagne (et son p'tit nuage tout mignon) symbolisée.
Ce cinquième album studio (et tout court) de Ribeiro + Alpes s'appelle d'un titre assez amusant, même si un peu lourdingue : Le Rat Débile Et L'Homme Des Champs. De même que le précédent opus, il ne contient que quatre morceaux. Et comme l'album dure presque 50 minutes, c'est peu dire s'ils sont longs, ces morceaux. En fait, la moitié de l'album, un petit peu plus en fait, est prise par le dernier titre, qui occupe toute la face B à lui seul : Poème Non Epique (Suite) : Concerto Alpin En Six Mouvements. Il dure la bagatelle, trois fois rien, de 25 minutes, c'est le morceau studio le plus long du groupe (mais deux autres font presque la même durée sur d'autres albums, notamment sur Paix). Il y avait déjà eu un Poème Non Epique (de 18 minutes et des couillettes) sur N°2 en 1970. Cette deuxième partie (on va dire ça comme ça) n'est pas aussi extraordinaire que le premier Poème Non Epique, et je préfère aussi celui de l'album suivant, (Libertés ?) de 1975, mais c'est quand même bien frappé dans son genre. On notera les titres des sous-parties (tout est sur une seule plage audio, et nul doute qu'en vinyle, la séparation des différentes parties n'est pas visible sur les sillons), on y trouve trois préludes et deux finales !
De la joie, tout le monde ! De la joie !
La face A offre des morceaux, forcément, plus tassés (bon, L'Ere De La Putréfaction (Concerto Alpin En 4 Mouvements), chouette titre de morceau, dure quand même 13 minutes, hein), et je trouve cette première face, assez orientée (comme l'ensemble de l'album, en fait) sur l'écologie, plus réussie que l'autre. La Petite Fille Aux Fraises, poème déclamé/chanté (sorti en single, hé oui) dans lequel Ribeiro parle à une petite fille, la sienne, Loana, née en 1971. Elle s'extasie devant la nature, les champs de fraises. Comment lui dire qu'un beau jour, il n'y en aura sans doute plus, à cause de la race humaine, sa pollution, sa quête de construction à tout-va ? On peut dire que ce morceau sera toujours d'actualité. L'album n'est peut-être pas le sommet de Catherine Ribeiro + Alpes, mais comme Âme Debout (et certains des derniers albums), il est impossible de ne rien en retenir. La seule chose un peu négative que je pourrais dire ici, c'est la durée un peu éreintante de l'album, surtout de sa seconde face, ce Poème Non Epique (Suite) est en effet un peu longuet. Mais rien de grave. Dans l'ensemble, encore une fois, c'est typiquement le genre d'album qui rend fier d'être français.
FACE A
La Petite Fille Aux Fraises
L'Ere De La Putréfaction (Concerto Alpin En 4 Mouvements)
Un Regard Clair (Obscur)
FACE B
Poème Non Epique (Suite) : Concerto Alpin En 6 Mouvements :
a) Prélude percuphonique
b) Prélude N°1
c) Prélude N°2
d) Poème Non Epique
e) Finale N°1
f) Finale N°2
