Plus que deux Bootleg Series à aborder ! Mais le dernier que je ferai, prochainement (je ne peux pas encore vous dire quand, mais c'est clairement d'ici quelques jours), ça sera quelque chose, vous pouvez me croire. Si vous avez suivi la série de chroniques de ce cycle un peu épars (aucun ordre, fait au fil de l'eau, selon mes envies) consacré à Bob Dylan, logiquement, vous savez déjà quel sera le dernier Bootleg Series abordé. Mais au cas où, je préfère ne rien dire (allez vérifier vous-mêmes !). L'avant-dernier abordé sur le blog est aussi le quatrième paru, ce qui signifie qu'il s'agit du sixième volume, vu que les trois premiers volumes sont ensemble (un triple album). Il s'agit donc de The Bootleg Series Vol. 6 : Live 1964 - Concert At Philharmonic Hall, sorti en 2004 sous la forme d'un double album. Je ne sais pas s'il est, à l'époque, sorti sous un fourreau de carton comme ce fut le cas des volumes 4 et 5 (et comme ça sera le cas pour les volumes 10 à 13 et aussi du 15), mais je sais que c'est un des Bootleg Series qui me manquaient et que j'ai acheté récemment. Je l'ai acheté neuf, et quelle n'a pas été ma surprise de constater qu'il était un double CD sous boîtier plastique classique, sans fourreau, avec un livret de 24 pages. Compte tenu qu'entre le verso de boîtier de mon édition et le verso que je propose juste en-dessous, en seconde illustration, il y à une différence (pas la même photo au dos), je pense qu'autrefois, ce disque était commercialisé sous fourreau, ce n'est plus le cas. Si c'est vrai, question : pourquoi ?
Sinon, pas la peine de dire en quoi consiste ce volume 6 : c'est un live de Dylan au Philharmonic Hall de New York, donné le 31 octobre 1964, le soir d'Halloween. 19 titres en tout pour 104 minutes de concert, respectivement 11 titres (pour 64 minutes) pour le premier disque et 8 titres (pour 40 minutes) pour le second disque. A l'époque, Dylan est encore entièrement acoustique, il fait de la folk pure, des protest-songs, il n'a pas encore essayé de passer à l'électrique...mais ça sera pour bientôt. L'année suivante, il enregistrera et sortira Bringing It All Back Home, album à moitié électrique (la face A), dont il interprète ici, déjà, quelques futurs extraits : Mr. Tambourine Man, Gates Of Eden, It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding) (lequel est ici long de 11 minutes !), trois morceaux qui, en 1965, seront sur la face B de l'album, la face acoustique. Donc si Dylan propose déjà ces morceaux inédits (qui sont bien reçus par le public), il n'a pas encore viré sa cuti, et rien ne dit qu'il branchera sa guitare et réquisitionnera un groupe rock pour l'accompagner par la suite. Ici, si on met de côté quatre morceaux vers la fin du concert (que j'ai indiqués avec une astérisque dans le tracklisting, qui sont aussi indiqués avec une astérisque sur la pochette) qui sont interprétés en duo avec Joan Baez (qui, seule, interprète Silver Dagger), Dylan est seul de chez seul, avec sa guitare et son harmonica. Et sa bonne humeur : on l'entend fréquemment rigoler (le public aussi) et plaisanter le long de ce concert qui, comme celui du volume 4 des Bootleg Series que j'ai abordé récemment, fut autrefois abondamment piraté et commercialisé sous le manteau, dans des versions moins complètes (ici, tout est là) et d'une qualité audio inférieure (ici, tout est parfait, pour le son).
Offrant à son public, lequel est très calme pendant les morceaux (mais applaudissant cependant bien à chaque fois ; le fameux passage de It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding) où Dylan dit que, parfois, même le Président des USA est lui aussi obligé d'être nu fera par la suite réagir la foule avec force cris, applaudissements et autres manifestations de joie ; ici, rien du tout, ce qui s'explique essentiellement par le fait que le morceau est alors inconnu, et aussi, peut-être, par le fait que moins d'un an plus tôt, et personne ne l'avait encore oublié, Kennedy se faisait fumer à Dallas), une prestation éblouissante, Dylan, ici, interprète, pêle mêle, Spanish Harlem Incident, The Times They Are A-Changin', A Hard Rain's A-Gonna Fall, Don't Think Twice, It's All Right, The Lonesome Death Of Hattie Carroll, All I Rally Want To Do... Avec Joan Baez, il offre notamment un It Ain't Me, Babe fantastique et un sublime Mama, You Been On My Mind. Dylan offre aussi, sous les rires de la foule, un morceau qui, initialement, devait figurer sur The Freewheelin' Bob Dylan (son deuxième album, 1963) et était d'ailleurs indiqué sur la pochette de l'édtion originale de l'album, mais sera finalement retiré et ne finira jamais sur un album studio officiel, Talkin' John Birch Paranoid Blues, un morceau de spoken-word cheapement accompagné dans lequel il se paie l'extrême-droite (la John Birch Society est une organisation très très conservatrice). Il interprète aussi Who Killed Davey Moore ?, morceau rigolard malgré son sujet (la mort d'un boxeur durant un combat), qui, lui aussi, ne finira sur aucun album studio officiel (mais, comme le précédent cité, est sur The Bootleg Series Vol. 1 - 3). Dans l'ensemble, ce sixième Bootleg Series est une vraie réussite. La période folk de Dylan (ses débuts, jusqu'à 1964) n'est pas ma préférée de lui, je commence à n'être fan qu'à partir du moment où il a branché sa guitare (1965), et à ma grande honte je n'écoute pas très souvent Another Side Of Bob Dylan (1964, son dernier album traditionnaliste, dont sont issus 5 morceaux de ce live) mais ce Live 1964 - Concert At Philharmonic Hall est rigoureusement indispensable à tout amateur de folk et de Dylan, impossible de passer à côté !
CD 1
The Times They Are A-Changin'
Spanish Harlem Incident
Talkin' John Birch Paranoid Blues
To Ramona
Who Killed Davey Moore ?
Gates Of Eden
If You Gotta Go, Go Now (Or Else You Got To Stay All Night)
It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding)
I Don't Believe You (She Acts Like We Never Had Met)
Mr. Tambourine Man
A Hard Rain's A-Gonna Fall
CD 2
Talkin' World War III Blues
Don't Think Twice, It's All Right
The Lonesome Death Of Hattie Carroll
Mama, You Been On My Mind*
Silver Dagger*
With God On Our Side*
It Ain't Me, Babe*
All I Really Want To Do