Selon les avis compétents, c'est-à-dire ceux de ceux qui étaient ados ou fraîchement majeurs dans les années 2010, il y a avait le groupe ultime pour kiffer sa race le pochon d'herbe en musique : Cypress Hill. Pas de quoi jouer la carte de l'étonnement, ceci dit. B-Real et sa bande ont, que ce soit à travers leurs chansons ou en dehors du monde professionnel, toujours mis un point d'honneur à vanter les vertus psychotropes de la Divine Ganja. Et ben tiens, mon poussin, vu qu'on en est là, si on jetait un petit coup d'oeil à ça :
I want to get high
So high...
I want to get high
So high...
Telles sont les premières phrases que l'on entend lorsqu'on fout le disque dans le lecteur. Si on le met, bien évidemment. Le rap ayant bon nombre de détracteurs. Donc oui, I Wanna Get High lance les hostilités. Une bonne chanson rap. Je précise parce que l'album, est plus orienté hip-hop que rap. Autre chanson ayant un rapport direct à l'herbe ? Hits From The Bong. Gros classique du Cypress, mais aussi, une sorte d'hymne fédérateur pour tous les fumeurs de joints réguliers. En ce qui me concerne, si j'aime I Wanna Get High, je n'ai jamais aimé Hits From The Bong. Je ne la jette pas au feu non plus hein, chaque fois que je passe le disque, je ne la zappe pas, mais je ne prends pas mon pied dessus. Insane In The Brain ? Itou, la réponse est dans le titre. Mais, si I Wanna Get High et Hits From The Bong tapaient dans le rap, elle, elle est carrément hip-hop. Elle est cool à entendre, pour peu qu'on ne soit pas allergique au genre, mais ce n'est pas ce qui vieillit le mieux. C'est archi typé années 90.
Put the one on the flame […]
[…] Insane in the membrane
Insane in the brain
La suite ? Voyons voir. Tiens, comme je suis pas un con, je vais poursuivre sur ma lancée : je disais donc que l'album est plus orienté hip-hop que rap (ce qui sera exactement l'inverse dans III : Temples Of Boom, au passage), le groupe aligne les réussites du genre. Comme ça, je cite Hand On The Glock ou Break 'Em Off Some, qui achève le disque. Deux chansons que, pour ma part, j'aime beaucoup. Et tiens, pendant que j'y suis, je rajoute It Ain't Goin' Out Like That. En revanche, je n'ai jamais été fan de Lick A Shot. Tous les morceaux cités, à l'instar de Insane In The Brain, résument à eux seuls le principal défaut de l'album : ça ne vieillit pas forcément bien.
La suite du menu ? Deux morceaux inutiles : Lock Down et Legalize It. Deux morceaux qui, clairement, ont été foutus là pour gonfler un peu plus la durée du skeud. Une pratique ancestrale. Mais sans trop abuser non plus. Cypress Hill, du moins jusqu'à 1998, n'a jamais été du genre à remplir ses albums jusqu'à la gueule. Et maintenant, chers amis, que du rap : When The Shit Goes Down, 3 Lil' Putos, What Go Around Come Around, Kid, A To The K et surtout... Cock The Hammer, meilleure chanson de la galette. Une chanson que l'on entend, si on a une bonne ouïe, dans le film Last Action Hero de John McTiernan.
Cock the hammer
Cock the hammer it's time for action
Cock the hammer
Cock the hammer, it's time for action
Je pense que l'on sera d'accord : Black Sunday et son artwork mortifère passe encore bien, encore faut-il ne pas détester Cypress Hill, le rap et le hip-hop, bien sûr, mais le temps ne lui fait pas de cadeaux et il y a fort à parier que d'ici quelques années, on atteigne le point de non-retour. L'album suivant (III : Temples Of Boom), datant de deux ans après, soit 1995, avec les défauts qui sont les siens, semble plus actuel.
I Wanna Get High
It Ain't Going Out Like That
Insane In The Brain
When The Shit Goes Down
Lick A Shot
Cock The Hammer
Lock Down
3 Lil' Putos
Legalize It
Hits From The Bong
What Go Around Come Around, Kid
A To The K
Hand On The Glock
Break 'Em Off Some
