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Allez, on y retourne un peu : John Mellencamp. Et pour ce disque, il y à des choses à dire, malgré, et c'est paradoxal, qu'il ne soit pas vraiment digne d'être retenu. Moi qui ne connaît pas encore tout de la carrière du Cougar (ses premiers albums, disons la première décennie de sa carrière car c'est la période 1976/1984, je ne les connais pas encore, mais j'entends bien réparer cette erreur un jour), je dois dire que, depuis que j'écoute ses albums, je n'ai pas encore été déçu, sauf éventuellement par son disque éponyme de 1998, que j'ai trouvé un peu inégal (mais on y trouve quand même de très bonnes choses). Ou alors c'est moi qui n'ai pas sû l'apprécier, et qui sait, peut-être qu'un jour, ça sera le déclic. Sinon, rien à dire, que cela soit des albums bien rock (Whenever We Wanted, Scarecrow) ou totalement roots/country (Sad Clowns & Hillbillies), sans oublier ces sommets que sont The Lonesome Jubilee et Big Daddy, j'ai kiffé ma race à chaque fois. Arrivé à l'album qui nous intéresse ici, je me suis dit que ça allait être compliqué : le peu que j'avais lu sur le Web à son sujet ne me donnaît vraiment pas envie de l'écouter, cet album. Pas à cause de sa pochette (Mellencamp nu, entouré de fil de fer barbelé ; on ne voit rien d'intime de son corps, et il se peut que ça ne soit pas Mellencamp sur la pochette en réalité, mais je pense que c'est lui, ceci dit ; on ne voit jamais le visage), même si elle n'est pas géniale. Mais elle correspond au titre : Dance Naked

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Non, parce que ce disque de 1994, qui fait suite à Human Wheels, est généralement considéré comme son pire album, voire son seul album à fuir, à oublier. Certains diront qu'il en fallait bien un, je répondrai que ce n'était pas particulièrement indispensable. Ce disque, Mellencamp l'a fait suite à des remarques acerbes de sa maison de disques (Mercury) qui dira à Mellencamp que son précédent album n'était pas super formaté pour cartonner. Et même que, sous-entendu, bien peu de ses albums étaient formatés pour cartonner. Irrité de cette remarque, Mellencamp l'a prise au pied de la lettre : il a enregistré Dance Naked en 14 jours, dans son habituel studio de Bellmont Hall, dans son Etat natal d'Indiana, il a rapidement écrit une petite chiée de chansons (il y en à 9 sur l'album, mais l'une d'entre elles, Wild Night, en duo avec Me'shell Ndgegeocello, une musicienne et rappeuse américaine, est une reprise de Van Morrison) au contenu très radio-friendly, des chansons sans envergure, courtes (aucune ne fait plus de 3,30 minutes), rapidement produites. Un disque volontairement bâclé, d'une durée rikiki de 29 minutes (la réédition CD offre un bonus-track, faisant passer le tout à 32 minutes), digne d'un album des années 60, ou d'un EP. Le disque date de 1994, je le rappelle !

JM3

Frustration absolue que ce disque sauvagement foiré (qui, malgré tout, marchera très bien et sera qualifié comme 20ème meilleur album de l'année 1994 par Spin Magazine). Si je le classe dans les ratages, ce n'est pas parce que ses chansons sont ratées (encore que Too Much To Think AboutL.U.V. (pour "Let Us Vote") et The Big Jack ne soient vraiment pas d'un niveau à faire péter les braguettes...), mais parce que le disque fait vraiment foutage de gueule, entre cette durée ridicule (si encore le disque était, officiellement, un EP, il n'y aurait rien à dire) et le contenu franchement je ne me fais pas chier la teub. Seule ombre au tableau, 1994 sera aussi, pour Mellencamp, l'année d'une crise cardiaque, le bonhomme n'est pas vieux, né en 1951, mais fume comme un pompier et se paie donc une petite alerte à la Gainsbourg 1973. Ce n'est donc pas étonnant qu'il faille ensuite attendre 1996 pour un autre album de sa part (que j'aborde bientôt). En attendant, ce Dance Naked mineur et décevant, tentative d'autodestruction d'un Mellencamp remonté contre sa maison de disques (qu'il quittera en 1997), offre tout de même le très bon morceau-titre, les efficaces When Margaret Comes To Town et The Breakout... Après une telle brochette d'albums, c'est frustrant, et les albums suivants seront meilleurs aussi, donc il se pourrait bien que ça soit, en effet, son pire opus. Mais musicalement, ça se tient dans l'ensemble. C'est plus un coup de gueule perso que pour la qualité globale que je le range dans cette infâme catégorie, où il sera probablement le seul album du chanteur à s'y trouver. 

Dance Naked

Brothers

When Margaret Comes To Town

Wild Night

L.U.V.

Another Sunny Day 12/25

Too Much To Think About

The Big Jack

The Breakout