Hé oui, les Smashing Pumpkins reviennent sur Rock Fever. Et pourquoi pas ? J'en ai d'ailleurs parlé récemment ici, du groupe de Billy Corgan, avec la chronique de leur très très réussi Adore, qui montrait le groupe légèrement abandonner ses sonorités grunge pour du rock teinté de new-wave gothisante. L'effet était totalement réussi (selon moi). Le groupe s'est séparé en 2000 après un MACHINA/The Machines Of God assez correct qui les montrait revenir à des sonorités plus bruyantes. Le groupe était quasiment fini au moment de l'enregistrement (difficile) de ce disque qui était conçu pour bénéficier d'une suite. Laquelle suite ne sortira que sur le Net (une édition en format physique, très limitée, sortira aussi), plus tardivement en cette même année 2000 : MACHINA II/The Friends & Enemies Of Modern Music. Un double album. Puis le groupe splitte. Il se reforme en 2006, même si, en terme de groupe, ils ne sont plus que deux : Billy Corgan (chant, guitare, basse, claviers, production) et Jimmy Chamberlin (batterie, percussions, production). L'année suivante, le groupe sort leur nouvel album, sous une pochette rouge criarde représentant la Statue de la Liberté à moitié immergée (un dessin de Shepard Fairey), et qui sortira aussi avec différentes teintes pour la pochette (vert, orange, bleu, argenté ou pourpre), le rouge étant la plus courante. L'album s'appelle Zeitgeist.
Zeitgeist (se prononce 'zaïttgaïsstt'), terme allemand signifiant "esprit du temps", est tiré d'un courant philosophique. C'est, en gros, l'ensemble des idées, des créations, réalisations, valeurs, images, qui représentent, en un ensemble, l'époque où nous vivons, et l'inspire. C'est un aussi un titre d'album qui claque bien sa mère. Long de 52 minutes, Zeitgeist n'est pas le meilleur album du groupe, lequel n'en est, à l'époque, plus vraiment un (ni James Iha, ni D'Arcy Wretsky ne furent rappelés par le lider maximo du groupe, Corgan), mais c'est un honnête album de rock alternatif assez orienté hard-rock (je le classe d'ailleurs dans cette catégorie, un peu de manière dubitative, parce qu'il n'y à pas de catégorie 'rock alternatif' sur le blog), qui offre de très très bonnes chansons (toutes signées Corgan), comme Doomsday Clock, Bleeding The Orchid ou United States, longue de presque 10 minutes (la plus longue ici). Tarentula et Neverlost sont également franchement pas mal du tout.
Après, force est tout de même de constater qu'il vaut mieux éviter de comparer Zeitgeist aux précédentes livraisons des Smashing Pumpkins, faute de quoi on ne pourra que grimacer. La majesté de Siamese Dream et de Adore est en effet terriblement loin. Et des morceaux comme That's The Way (My Love Is), 7 Shades Of Black, Starz et (Come On) Let's Go ne sont franchement pas terribles. Je trouve personnellement que la moitié de l'album (je rajoute en effet For God And Country) est d'un très bon niveau, on a en fait environ 30 minutes de très sympathiques et réussies, le reste est grosso modo assez médiocre. Pas un ratage, mais clairement le moins réussi des albums du groupe, ce disque de come-back, qui sera suivi de trois autres (dont le suivant, Oceania en 2012, que j'aborderai bientôt), est donc une belle déception. A noter que les deux albums les plus récents durent, chacun, une grosse demi-heure seulement, ce qui, quand on connaît la discographie du groupe, est assez étonnant, limite choquant, même !
Doomsday Clock
7 Shades Of Black
Bleeding The Orchid
That's The Way (My Love Is)
Tarentula
Starz
United States
Neverlost
Bring The Light
(Come On) Let's Go
For God And Country
Pomp And Circumstances
