Pour ce nouveau Music Books, un livre qui compte beaucoup pour moi.
Ce livre, je l'ai acheté en 2012, quelques mois après sa sortie, vu qu'il date de 2011 (au passage, l'illustration ci-dessus n'est pas celle de mon édition, les photos de Lennon et Harrison ne sont pas les mêmes ; soit le livre a été réédité avec cette couverture, soit...je ne sais pas, en fait). C'est un livre qui comblera, je pense, aussi bien les néophytes que les connaisseurs, et qui concerne, même pas besoin de le dire en fait, les Beatles.
The Beatles Discomania, livre peu long (192 pages) mais au format assez imposant, presque de la taille d'une pochette de vinyle 33-tours (ce qui fait que quand on le lit, ce n'est pas forcément très pratique ; si le livre avait été plus épais et donc plus lourd, on se serait fatigué de le tenir dans ses mains au bout de quelques minutes, ça peut faire mal aux bras !), a été publié chez JBZ & Cie et écrit par François Plassat. Ce dernier est un Beatlemaniaque compulsif, un collectionneur (les illustrations, nombreuses, proviennent toutes de sa collection personnelle : pochettes d'albums et de singles, objets divers, affiches...), et accessoirement, le fondateur et directeur de l'agence de graphisme Nuit de Chine. Il a conçu ou fait concevoir moult affiches de films, pochettes d'albums, couvertures de livres, de magazines (sur les Beatles, mais évidemment, pas que sur eux), objets promotionnels... Il a conçu la direction artistiques des livres de photographies pour Reporters Sans Frontières, a participé à la création de la revue Médias, et a écrit au moins un livre sur Paul McCartney (L'Empreinte D'Un Géant).
Dans ce livre, qui contient quelques illustrations signées de sa main même (de beaux dessins oniriques représentant les Beatles), Plassat nous propose, un à un, par ordre chronologique, tous les albums des Beatles, carrières solo comprises évidemment, et ça inclus les albums studio, les lives, les compilations, coffrets intégrale. Le livre est découpé en tranches chronologiques (années 60, 70, 80, 90, 2000) et comme je l'ai dit, publié en 2011, il s'arrête à 2010 avec l'intégrale des albums solo de Lennon, dernier album abordé. Sauf erreur de ma part,il n'a pas été réédité avec des éléments additionnels consacrés aux albums sortis après cette année. On trouve aussi, en annexes, des chapitres sur Apple Records, George Martin, Dark Horse Records (label crée en 1974 par Harrison), sur les collaborations avec divers artistes (Ringo sur le Shot Of Love de Dylan, notamment), sur les relations post-séparation entre les différents Beatles, et deux doubles pages proposant les visuels de pas mal de singles ou de compilations étrangères. Visuellement, ce livre est sublime, la mise en page est parfaite. Plassat étant un graphiste à la base, ce n'est pas étonnant, et évidemment, c'est son agence de graphisme qui a fait le boulot.
Ce livre est important pour moi, parce que je suis un Beatlemaniaque collectionneur, et que ce livre m'a pas mal aidé dans ma recherche, la constitution de ma collection. Etait-ce utile de prendre ce disque ou alors celui-là, etc, ce genre de choses. Sans parler des singles (régulièrement, un coin de page est consacré aux divers singles sortis durant la période abordée, avec visuel et descriptif rapide). Chaque album est abordé dans un article plus ou moins long (une colonne allant jusqu'en bas de page au minimum, et pour les albums plus importants, ça peut aller jusqu'à une page entière), avec au minimum l'illustration de la pochette initiale et le tracklisting, l'année de sortie (le mois aussi, quasiment tout le temps), le label de sortie initiale, et la précision (studio, live, compilation, etc). Plus une note étoilée. De 1 étoile à 6 étoiles (pour les 6 étoiles, les étoiles sont en doré, histoire de bien insister).
En gros, 1 étoile, c'est nul, à fuir ; 2 étoiles, c'est médiocre ; 3 étoiles, c'est inégal mais honorable ; 4 étoiles, c'est très bon, attachant, conseillé ; 5 étoiles, c'est un quasi sans-fautes, essentiel ; 6 étoiles, c'est rigoureusement indispensable, parfait, immortel. Dans l'ensemble, je suis assez d'accord avec les notes, même si je pense parfois que Plassat est un peu sévère (en revanche, je ne vois aucun exemple où il est un peu trop conciliant, il faut le dire). Qui aime bien châtie bien, comme on dit.
N'empêche, Plassat, il semble avoir ses chouchous. Clairement, il est dans le camp McCartney, et ne semble pas vouer grand cas à Ringo et Harrison. Surtout Ringo. Le batteur a certes fait des albums médiocres, mais je pense que mettre seulement 4 étoiles à Beaucoups Of Blues et Ringo (qui mériteraient 5 étoiles) et seulement 3 étoiles à Time Takes Time et Vertical Man (alors qu'ils en mériteraient 4, et même 4 et demi pour le deuxième ; mais aucune note en demi-étoile dans le livre, que des notes pleines), c'est méchant, surtout que pour Ringo (1973), le texte dit bien à quel point ce disque est une réussite, un album miraculeux et remarquable. 4 étoiles pourtant. Autant que Walls & Bridges (qui, pour moi mériterait 5) de Lennon pour lequel Plassat est moins enthousiaste (sans toutefois casser l'album). De même pour Harrison : 2 étoiles à Dark Horse qui en mériterait 3, et 3 à Extra Texture qui, sous-estimé, en mériterait 4. Après, Plassat sait quand même être relatif avec Macca : ses albums de musique classique sont abordés comme les autres, et Plassat ne les encense pas imbécilement l'air de dire c'est du Paul donc c'est génial. Mais il est quand même assez gentil avec Give My Regards To Broad Street et le dernier opus des Wings, Back To The Egg.
Dans l'ensemble, Plassat est cohérent, et il donne franchement envie d'écouter ou de réécouter tel ou tel disque (seuls les albums sont abordés, pas les DVD musicaux). Les albums estampillés 6 étoiles (Rubber Soul, Revolver, Abbey Road, le Double Blanc, Ram, All Things Must Pass, Cloud Nine, Chaos And Creation In The Backyard, Sgt. Pepper, Imagine, Plastic Ono Band, Band On The Run..., et quelques compilations essentielles) sont hors de controverse quant à la note donnée. On notera tout de même que donner 5 étoiles à la compilation de 1977 Love Songs et la démonter en disant que si le contenu musical est parfait, le procédé même de cette compilation destinée à faire soutirer du pognon aux fans (c'est une des quelques compilations sorties par EMI pour tirer sur la corde beatleesque, mais qui n'offrent rien de nouveau sous le soleil ; en bon Beatlemaniaque, ces compilations inutiles, je les ai toutes...) est douteux, et qu'elle est donc peu utile et recommandée. Mais 5 étoiles tout de même. Un tel article, aussi objectif, aurait mérité une note de 3, au mieux de 4. Pareil, donner 1 étoile au Bad Boy de Ringo (album très mauvais) et 2 au tout aussi mauvais Ringo The 4th, c'est bizarre, vu que Bad Boy est un peu moins cassé que l'autre dans son avis (disons que Plassat semble moins vindicatif).
Quelques petits, légers reproches de ma part. Rien de grave, dans l'ensemble The Beatles Discomania est rigoureusement indispensable à tout fan du plus grand groupe de rock du monde ! Une petite Bible pour s'y retrouver, qui donne envie d'écouter ou de réécouter les albums, et vous fera sans doute faire des découvertes.