Dites donc, j'espère que vous n'en avez pas déjà marre de la britpop, hein, parce que ça vient juste de commencer, tout doucement. J'ai l'intention de parler de disques et de groupes connus, mais ça serait moins drôle si je ne parlais pas aussi de trucs plus, disons, obscurs. Comme Geneva, par exemple, groupe écossais qui n'a fait que deux albums. Albums que je vais aborder l'un et l'autre, au passage, donc s'il y à parmi vous des gens qui connaissent et aiment ces albums (je sais qu'il y en à : vous vous souvenez de ce que j'ai dit, récemment, en intro de chacun des deux articles consacrés à Mansun, hein ? Que j'avais découvert l'existence de ce groupe et de leurs albums via un commentaire signé Jicop ? Hé bien le même Jicop, sacré lui, citait aussi Geneva et leur premier album dans ce commentaire), qu'ils soient contents et sourient jusqu'aux dents. Geneva a été fondé en 1992 et se séparera en 2000, ils se sont reformés en 2018 et tournent encore, mais aucun album depuis 2000. On notera que leur deux albums ont été tous deux réédités en double CD (chacun ; je veux dire, pas un double CD contenant les deux albums, hein, ils ont été réédités séparément) avec moult bonus-tracks. Comme on ne rééditerait pas un groupe mineur et obscur de la sorte, je veux bien croire qu'à l'époque, Geneva ait été remarqué Je dis ça parce que, bien qu'ayant 15 ans à la sortie du premier opus et 18 à celle du second, je ne me souviens absolument pas de Geneva, j'avais déjà dit pareille chose pour Mansun au passage. Bref.
Le groupe est constitué d'Andrew Montgomery (chant), Steven Dora et Stuart Evans (guitares), Keith Graham (basse) et Douglas Caskie (batterie), et on note, parmi les musiciens additionnels (des cordes, essentiellement), Jocelyn Pook, violoniste et compositrice ayant notamment fait une partie de la bande-son du dernier Kubrick. Ca, c'est un détail. Sinon, Further, sorti en 1997 sous une minimaliste pochette qui fait très post-rock, est le premier opus de Geneva, et il dure 47 minutes. Champagne et caviar : aucun morceau caché en fin de piste. Youpi. Hélas, en revanche, l'album a été très mal remastérisé en 2019 (sur le label One Little Indian). Je n'ai jamais entendu l'album en CD d'époque (lequel n'est pas difficile à se procurer à bas prix, donc, un jour, je pense que je l'achèterai), mais je peux dire que sur les deux-trois premiers morceaux, le son est bizarre, un peu distordant, un peu désagréable, mal mixé, la basse est trop en avant, le chant trop en retrait, c'est bancal et pas terrible. S'il y en à qui connaissent ce disque depuis 1997, qu'ils me disent si, sur l'édition d'époque publiée sur Nude Records, le son est de ce genre, ou s'il est normal. Mais d'après ce que j'ai pu lire sur le Net, il me semble que ça soit bien un souci du remaster (ce défaut ne concerne pas l'autre album, et il me semble que sur le reste de Further, ça soit 'normal').
J'ai toujours pas parlé du contenu musical, la vache...bon, autant le dire, c'est vraiment excellent. Il faut cependant parfois s'accrocher au timbre de voix de Montgomery, qui part dans les aigus assez souvent, et même dans le lyrisme, ce type aurait pu être chanteur d'opéra, j'imagine que ça lui aurait plu, parce que ça monte parfois très haut. Comme l'accompagnement musical n'est pas de la plus grande violence (j'ai envie de dire que la pochette est dans le ton ; ce n'est pas triste, contemplatif et froid, mais un peu aérien), ça fonctionne très bien ensemble. Que ce soit Temporary Wings, Into The Blue (pure merveille, hélas gâchée par le remastering foiré de l'édition que je possède) ou les singles Further, No One Speaks, Tranquillizer et Best Regrets, Further est une très très belle découverte. J'en parlerai ici prochainement, mais je peux le dire tout de même en guise de conclusion : je pense tout de même que, bien que moins connu encore (et ayant encore moins bien marché ; Further se classera 20ème, ce qui est correct mais décevant, mais l'autre se classera 117ème, ce qui est assez minable), le second album du groupe est encore meilleur. Il n'est, en tout cas, pas moins bon. De la bonne britpop à tendance indie/arty, un peu trop lyrique parfois en ce qui concerne le chant, mais la beauté des chansons est extraordinaire.
Temporary Wings
Into The Blue
The God Of Sleep
Best Regrets
Tranquillizer
Further
No One Speaks
Worry Beads
Fall Apart Button
Wearing Off
Mother Nature's Whore
In The Years Remaining
