Il est temps, alors que le cycle britpop démarre, de parler de Mansun. Qu'est-ce que Mansun ? Un groupe britannique de rock, heu, disons d'un mélange entre rock progressif, alternatif, expérimental et d'art-rock. Un groupe fondé en 1995 et constitué du chanteur/guitariste Paul Draper, du bassiste Stove King, du guitariste principal Dominic Chad et du batteur Andie Rathbone. Le groupe s'est séparé en 2003, apparemment. Ils n'ont fait que quatre albums en tout (dont un sorti l'année suivant leur séparation, Kleptomania, un triple album renfermant notamment des morceaux rares, prises live, etc, en plus d'un disque de morceaux inédits, une sorte de solde pour tout compte, quoi). Le premier album du groupe est sorti en 1997 et s'appelle Attack Of The Grey Lantern. Ce titre chelou s'explique par le fait qu'à la base, Mansun était appelé Grey Lantern. Ils changeront de nom pour Mansun, soit en allusion à une chanson de The Verve (A Man Called Sun), soit en allusion à Charles Manson (qui aurait un jour épelé son nom avec un 'u'), il va sans dire que la première hypothèse est aussi charmante que la seconde est douteuse. Mais comme on n'en à rien à foutre, ça tombe bien. L'album est long, 62 minutes pour 11 titres, dont la quasi inévitable plaie des CDs de l'époque : le morceau caché en fin de piste.
Ca, j'ai jamais aimé : on met, après plusieurs minutes de silence, un morceau supplémentaire (parfois bon, mais le plus souvent inutile ; ici, ça va, il est bien). La dernière plage audio dépasse ainsi gentiment les 10 minutes, voire les 20, voire (In Utero de Nirvana) les 30. Hérésie. On ne compte plus les albums concernés. A la rigueur, mettre un bonus-track non crédité sur une plage audio séparée (genre on croit qu'il y à 11 plages audio, mais en fait, non, il y en à 12), ça passe mieux que ce procédé du morceau-caché-en-bout-de-la-dernière-piste. Passons. Attack Of The Grey Lantern, qui s'est assez bien fait remarquer à l'époque apparemment (je dis ça parce que j'avais 15 ans à la sortie de l'album, j'écoutais pas mal de rock, déjà, depuis un moment, mais je ne me souviens pas du tout avoir entendu parler de Mansun à l'époque ; en fait, j'ai connement découvert l'existence de ce groupe via des commentaires publiés ici, il y à un moment, sur le blog, sur l'article consacré au From a To b d'Octopus, autre groupe méconnu de britpop), est le premier album de Mansun. Et autant le dire alors que le second paragraphe approche dangereusement de sa fin, cet album, doté d'un livret double largeur et double épaisseur, est une petite tuerie dans son genre. Une sorte de croisement entre rock psychédélique expérimental et pop à la Beatles, avec des moments bien nerveux à la Who/Stones.
Le groupe, qui ira encore plus loin avec son album suivant, Six (que j'aborde bientôt ; et que j'ai découvert avant le premier album, mais peu de temps avant), nous offre ici un disque incroyablement généreux (Six sera plus long et ambitieux encore), qui alterne entre de la pop très électro/dance (Taxloss, inspiré par le Taxman des Beatles), une chanson vaguement d'amour mais avec un petit quelque chose en plus (Mansun's Only Love Song, la bien-nommée), le terriblement attractif Stripper Vicar, le géniallissime You, Who Do You Hate ?, le sublime Dark Mavis qui (avant ce putain de morceau caché) achève le disque... Certains morceaux sont assez longs (les trois premiers ; et Dark Mavis dure plus de 8 minutes, et je parle du morceau en lui-même, sans les minutes de silence et le morceau caché, qui font passer le tout à presque un quart d'heure), d'autres passent assez vite, et dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas un seul instant ici, tout le long de l'heure de musique, bien frappée parfois, et terriblement attractive, de ce premier opus de Mansun, pas leur meilleur, mais clairement un disque à écouter si vous voulez écouter de la bonne britpop. Ca tombe bien, si c'est le cas, car vous allez être servis, dans les prochains jours !
The Chad Who Loved Me
Mansun's Only Love Song
Taxloss
You, Who Do You Hate ?
Wide Open Space
Stripper Vicar
Disgusting
She Makes My Nose Bleed
Naked Twister
Egg Shaped Fred
Dark Mavis
An Open Letter To The Lyrical Trainspotter (morceau caché en bout de piste)