Aujourd'hui, Rock Fever vous propose une rétrospective de la discographie d'Alice In Chains, du meilleur au... meilleur... album du groupe de Seattle ! Car oui, Alice In Chains peut non seulement s'enorgueillir d'une discographie exemplaire, mais reste sans doute le groupe le plus probant de la vague grunge. Je précise que je n'évoquerai pas les cas de Sap (1992) et Jar Of Flies (1994) puisque ce ne sont pas (vraiment... Du tout...) des albums studios. 

 

Numéro 1 : Black Gives Way To Blue (2009)

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Oui, je sais... Je sais ce que vous devez ergoter, chinoiser et ratiociner. Black Gives Way To Blue écope de la première place de ce classement. Pourtant, c'est l'album éponyme qui apparaît comme la quintessence d'Alice In Chains. Alors pourquoi cette première place ? Parce que personne n'y croyait, surtout après le décès du chanteur emblématique, Layne Staley. La fameuse patte manquante de l'album homonyme est ici ostensible puisque Layne Staley n'est plus. Les craintes étaient donc légitimes, surtout après 14 longues années d'absence, voire de purgatoire. Or, il ne faudrait pas oublier l'empreinte prégnante de son principal compositeur, Jerry Cantrell, un artiste orfèvre et thaumaturge qui officie - depuis le départ - comme le chansonnier potentat, responsable à 90% (voire davantage) des morceaux d'Alice In Chains. Autre crainte légitime, l'éviction forcée de Layne Staley (et pour cause...) au profit d'un inconnu (ou presque...) et en la personne de William DuVall. C'est presque le seul bémol de ce disque flamboyant et à la pochette charbonnée (un coeur en sénescence...).
En l'état, Black Gives Way To Blue s'approxime à un album de Jerry Cantrell. Toutefois, à l'aune de ces onze compositions (pour une durée idoine, un peu moins de 55 minutes), l'ombre de Layne Staley plane tel un fantôme mortifère. Le morceau titre (mais pas seulement...) lui est évidemment dédié. Superbe... 

 

Numéro 2 : Alice In Chains (1995)

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Souvent considéré comme le point d'acmé du groupe. A raison. Oui, ce disque éponyme aurait pu échoir de la première place du classement. Oui, on retrouve toute une pléthore de classiques avec le gigantesque Grind, l'émouvant Heaven Beside You et Over Now pour conclure les hostilités ambiantes. Oui, Alice In Chains (l'album...) s'apparente à un disque conçu, pensé et supervisé en phase terminale. Ce n'est pas aléatoire si l'oriflamme du disque est nimbée par un canidé à trois pattes. La patte manquante augure de sinistres présages. Ce sera, par ailleurs, le dernier album réalisé sous l'ère Layne Staley. La suite, vous la connaissez. Le chanteur, ganté de noir, ne reviendra jamais, nonobstant un album acoustique (Unplugged, 1996) durant lequel Layne Staley fait déjà figure de spectre tuméfié. 

 

Numéro 3 : Rainier Fog (2018)

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Après un album de transition (le très bon, voire excellent The Devil's Put Dinosaurs Here), Alice In Chains effectue sa résurgence. Cinq longues années d'absence et on n'attendait plus (forcément) le groupe de Seattle. Jerry Cantrell et sa bande peuvent-ils réitérer les scansions de Black Gives Way To Blue ? La réponse est positive même si Rainier Fog opte pour d'autres rudiments et linéaments. Cette fois-ci, cette sixième livraison (la troisième sous l'ère William DuVall) se veut être un acte d'allégeance à la scène de Seattle et à tous ces musiciens qui ont trépassé et disparu, pas seulement Layne Staley, mais aussi d'autres artistes polymathiques (notamment Chris Cornell ou encore Scott Weiland). Rainier Fog nécessite plusieurs écoutes pour être apprécié dans la moindre de ses anfractuosités, du morceau titre à The One You Know, en passant par le sublime Red Giant.

 

Numéro 4 : Dirt (1992)

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Après l'album éponyme, Dirt est souvent stipulé comme le disque préféré des thuriféraires. Certes, ce second opus n'apparaît qu'à la quatrième place. Cependant, il marque un tournant majeur et rédhibitoire dans la discographie d'Alice In Chains, pas seulement pour ses compositions virtuoses (Them Bones, Dam That River, Down in a hole ou encore Would?), mais surtout pour ses thématiques contristées. Avec Dirt, Layne Staley expose sa déréliction et son accoutumance aux opiacés, à l'instar de Sickman et Junkhead. A postériori, le groupe sera obligé d'annuler plusieurs concerts et tournées, en raison de l'état de santé (de plus en plus précaire) de son chanteur. Toutefois, Dirt n'est pas exempt de tout grief. On relève une légère baisse de régime, notamment lors de sa seconde segmentation. Personnellement, j'ai beaucoup moins d'affection pour Iron Gland, Hate To Feel et autres God Smack. Heureusement, Would? conclut Dirt en apothéose.

 

Numéro 5 : The Devil's Put Dinosaurs Here (2013)

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On tient sans doute l'album le plus homogène d'Alice In Chains. Formellement, The Devil's Put Dinosaurs Here ne contient aucune fausse note. Mieux, il peut même s'enhardir d'amalgamer les singles rutilants, à l'instar de Hollow, Stone, Voices et autres Phantom Limb. Seul bémol et pas des moindres, ce disque est, in fine, à l'image de son oriflamme (préhistorique) et énigmatique. En l'état, The Devil's Put Dinosaurs Here fait office d'album de transition. Ses morceaux iconiques ne rivalisent guère avec les luminescences du passé. Certes, Alice In Chains parvient encore à se transcender et à se transfigurer, mais sans retrouver la verve d'un Grind, Check my brain et autres Them Bones. Mieux, c'est vers la fin du disque que l'on décèle les moments les plus éloquents de ce cinquième album, avec Hung on a hook et Choke.

Numéro 6 : Facelift (1990)

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Premier album. En conséquence, Alice In Chains randomise, expérimente et louvoie incessamment entre hard rock à la Guns N'Roses, metal et mélodies doucereuses. Oui, Facelift propose un maelström parfois éloquent (We die young, Man in the box, Bleed the freak ou encore Love, Hate, Love). Mais Facelift souffre de certaines digressions, à l'instar de It aint like that, Put You Down et autres Real Thing qui suintent avant tout le remplissage et la vacuité.

 

sparklehorse2 Alice In Oliver