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Depuis le temps que je voulais découvrir le reste des albums de Kate Bush, je vais en aborder deux, parmi ses plus récents (sur le blog, sa discographie s'arrête à The Sensual World, 1989), on peut donc sabler le champagne. Il me restera des albums d'elle à aborder, mais très peu (en fait, un seul : The Red Shoes, de 1993, qui est sans doute son moins réussi). Un connaisseur, en lisant ce début d'article, sait donc probablement quel sera le deuxième album que j'aborderai bientôt (demain, précisément, même heure), mais pour les autres, laissons durer le suspense, le temps de trouver 50 mots différents pour parler de la neige (et si vous n'avez pas compris, ben, attendez demain, même heure !). Kate Bush, entre The Red Shoes et l'album que j'aborde, n'aura rien fait. 12 ans pendant lesquels elle se sera consacré à d'autres activités, mais n'aura enregistré aucun album. Comme The Red Shoes date, je l'ai dit plus haut, de 1993 et qu'il s'est écoulé 12 ans, on arrive donc à 2005. Sorti sous une belle pochette un peu dorée, cet album, le huitième de Kate, s'appelle Aerial, et il fera pas mal parler de lui à sa sortie. En partie parce qu'il est double (il dure quasiment 80 minutes, ça serait difficile de tout faire tenir sur un seul CD), en partie parce qu'il est conceptuel (doublement conceptuel, en fait), et en partie parce qu'en dépit de sa structure et de sa relative complexité, l'album se vendra bien, très bien même. 

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Et c'est tant mieux, car Aerial est un album remarquable, même s'il faudra quelques écoutes, sans doute, pour pleinement entrer dedans. L'album est constitué de deux disques de respectivement 38 et 42 minutes (le second fait précisément 42:07 minutes, on se souvient bien de ce timing pour une raison très simple, que j'explicite plus bas), et a été enregistré avec notamment Del Palmer, Peter Erskine, Paddy Bush (frangin de Kate), Stuart Elliott, Lol Creme, John Giblin, et Michael Kamen, le regretté compositeur, dirige l'orchestre, et l'arrange. Car il y à un orchestre, le London Metropolitan Orchestra Strings. Chacun des deux disques est, quelque part, un album en soi, chacun à son titre. Le premier s'appelle A Sea Of Honey, et le second, A Sky Of Honey, ou An Endless Sky Of Honey selon les versions de l'album. Le premier CD offre 7 titres, et le second, 9, mais il y à une particularité : selon les éditions (l'originale de 2005, celle de 2010 et celle, remastérisée, de 2018), le second CD est soit constitué de 9 plages audio distinctes (éditions 2005 et 2018), soit d'une seule plage audio de 42:07 minutes regroupant les 9 morceaux (édition 2010, celle que j'ai, titrée An Endless Sky Of Honey). Voilà pourquoi on se souvient facilement de la durée du second disque ! Il est facile de se repérer : si, au dos du boîtier CD digipack, vous avez la liste des morceaux, comme ci-dessus sur l'illustration, c'est le CD en 9 plages audio distinctes. Si vous avez une seule et longue ligne regroupant, sans séparation, les titres des 9 morceaux (donc, Preludeprologueanarchitectsdream...etc), c'est sur une seule plage audio. 

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Le plaisir d'écoute est total, dans les deux cas. Aerial, disque complexe, qui entremêle pop/rock expérimentale, art-rock, musique classique, folk et même un petit peu reggae et flamenco, offre des morceaux parfois longs (mais le disque suivant ira plus loin encore) et relativement peu commerciaux, pour certains. King Of The Mountain, qui ouvre le bal, sortira cependant en single, et on notera How To Be Invisible dans les sections les plus 'rock', commerciales de cet ambitieux double album, qui se termine par une minute de silence précédée d'une sorte de duo entre le chant d'un oiseau et les rires de Kate, sur le final du morceau-titre. Le chant des oiseaux est par ailleurs assez important sur la seconde partie de l'album (qui sera interprétée live en totalité, dans l'ordre, en 2014, pour la première fois, en tant que petit spectacle ; cette seconde partie d'Aerial est conceptuelle et basée sur les différents moments de la journée). Aerial est un petit chef d'oeuvre assez introspectif, il vaut mieux prendre son temps pour l'écouter, et connaître un peu les albums de Kate Bush ; ce n'est pas son plus difficile d'accès, mais c'est tout de même un disque exigeant et complexe. Qu'il ait aussi bien marché est quelque chose d'assez étonnant (mais c'est aussi formidable, et mérité), comme quoi, tout est permis. Mais Kate Bush a toujours été populaire, en même temps !

CD 1 (A Sea Of Honey)

King Of The Mountain

π

Bertie

Mrs. Bartolozzi

How To Be Invisible

Joanni

A Coral Room

CD 2 (A Sky Of Honey)

Prelude

Prologue

An Architect's Dream

The Painter's Link

Sunset

Aerial Tal

Somewhere In Between

Nocturn

Aerial

(Certaines éditions CD proposent une seule plage audio regroupant l'ensemble du second CD au lieu de 9 plages audio distinctes)