Il y a de nombreuses dates... il y a là la peinture
Des oiseaux, l'envergure,...
:BING !: vas t'en Vanessa on t'a pas sonné ! J'ai rien contre toi mais t'es légèrement hors sujet là ! Et puis je suis un peu nerveux là...
Bon, bref, excusez moi pour ce léger contretemps...
Je disais donc qu'il existe de nombreuses dates anniversaire importante dans l'histoire du rock. Certaines sont là pour nous rappeler des moments mémorables tel qu'en 1957, année de la rencontre entre Paul McCartney et john Lennon qui formeront bien évidemment les rolling stones (ahah) quelques années plus tard, ou bien le 21 novembre 1975, date de sortie de A Night At The Opera, le chef d'oeuvres intemporel de Queen. Mais malheureusement certaines dates sont aussi là pour nous rappeler que le rock c'est aussi une affaire de tragédie, tel que le 8 décembre 1980, date de l'assassinat de john Lennon par vous savez qui ou bien encore le 6 décembre 1969, où durant un concert des rolling stones, un jeune homme noir du nom de meredith hunter sera assassiné par des skinnheads. Cet événement tragique marquera d'ailleurs pour certains la fin de l'insouciance des années 60 et du flower power.
Mais mon petit buckley, me direz vous, pourquoi nous faire tout un paragraphe sur des événements marquants de l'histoire du rock ? C'est pas vraiment le sujet annoncé dans le titre de la chronique ?
Et je vous répondrais : bien sûr mes chers amis, mais si j'ai souhaitais faire cette introduction c'est parce qu'hier nous fêtions un de ces fameux anniversaire ! Hier donc, il y a 40 ans, paraissait -Closer-, deuxième et dernier album de joy division. Ceux qui me connaissent et qui ont déjà eu l'occasion de lire certains de mes articles ou commentaires sur rock fever savent à quel point je suis fan de ce groupe. J'avais déjà abordé Unknown Pleasures il y a quelques années, c'est donc tout naturellement qu'aujourd'hui je reviens sur -Closer-.
Parut deux mois après la mort de Ian Curtis, ( le 18 mai dernier c'était les 40 ans de sa mort), -Closer- est l'un des albums les plus sombres de l'histoire de la musique enregistrée. Originaire de Manchester, le groupe décidera pourtant d'enregistrer l'album aux studios Britannia Row de Londres à Islington, notamment pour que Ian Curtis puisse être avec son amante Annik Honoré en toute tranquillité. Et puis le studio convient parfaitement au producteur du groupe, Martin Hannett qui dispose alors du matériel dernier cri. Peter hook, bassiste du groupe, décrira le studio comme "un vaisseau spatial hermétiquement clos, avec une régie remplie à ras bord ". L'enregistrement se fera assez rapidement, de nombreuses chansons étant déjà prêtes depuis plusieurs mois. Peter hook dira qu'au moment de l'enregistrement les chansons étaient quasiment toutes prêtes, et qu'il ne restait plus qu'à Martin Hanett, le producteur, qu'à instaurer l'ambiance de l'album, ce qu'il fera à l'aide des synthétiseurs et divers effets d'ambiance. La pochette est une photographie de Bernard- Pierre Wolff représentant une Pietà avec un christ gisant veillé par quatres personnages, issue d'un magazine publié au début de l'année 1980, Zoom. Surmontant la photographie, le nom du groupe et celui de l'album sont écrit dans une typographie romaine du IIe siècle après Jésus christ, particulièrement austère, et l'ensemble se trouve sur un fond blanc immaculé, remplacé malheureusement en version CD par un jaune pisse particulièrement dégueulasse.
Bon t'es mignon buckley, mais t'as toujours pas parlé des chansons, c'est quand même problématique...
Pas de panique j'y viens ! Et même en track by track, oui, je ne plaisante pas !
Tout commence avec le titre Atrocity Exhibition, qui fait partie des chansons les plus anciennes, une démo ayant déjà été enregistrée en juin 1979. Avec son rythme tribal et chaloupé et ses paroles inspirées du livre Le Loup des Steppes de Hermann Hesse (mais le titre lui, vient d'un roman éponyme de J.G. Ballard), cette chanson d'ouverture, est, contrairement à Disorder sur Unknown Pleasures, particulièrement anti- commerciale. Avec ses paroles sombres, sa guitare distordue, et ses nappes de synth drum bruitistes, elle met tout de suite l'auditeur dans la tonalité globale de l'album: froid, austère, industriel. Le contraste avec la chanson suivante est saisissant. Isolation est en effet la chanson la plus entraînante issue des sessions d'enregistrement de l'album, à telle point que les musiciens diront qu'elle aurait pu faire un excellent single. Inspirée par Kraftwerk, la chanson a la particularité de n'avoir aucune partie de guitare, ce qui est une première pour le groupe, et cette particularité sera largement exploitée plus tard par New Order. Les paroles en revanche sont parmis les plus sombres de -Closer- , car il traduit bien le mal-être du chanteur, en proie à la dépression.
Passover, qui suit, est une chanson plus calme, presque apaisée en comparaison à certaines des chansons qui vont suivre (j'insiste sur le presque), dont la composition remonte au printemps 1979, soit environ un an avant l'enregistrement de l'album. La mélodie est structurée autour de la basse six cordes de Peter Hook (dont c'est semble t'il la première utilisation ici), distillant une atmosphère menaçante sur laquelle viennent se greffer des riffs de guitare de Bernard Summer. Originellement intitulée This is my crisis, la chanson semble être un dialogue entre Curtis et sa dépression, dont l'issue lui parait inéluctable.
Colony, qui arrive ensuite, rappel Unknown Pleasures avec son ambiance beaucoup plus rock, malgré un climat étrange et étouffant sur lequel vient se greffer le texte de Curtis, inspiré apparemment de Philippe K. Dick. Tout comme les précédentes, la chanson est ancienne, ayant déjà été jouée sur scène au cours de l'été 1979.
Enfin, A Means To An End , achevant la face A, sera qualifié avec humour par Peter Hook de "morceau pop de l'album ". La production est étonnamment minimaliste, sans effets rajoutés sur la voix et les instruments, ce qui est assez étonnant de la part de Martin Hanett, toujours prompt a ajouter toute sorte d'effets pour ajouter à l'ambiance de l'album. Quant au texte, il semble revenir de manière relativement explicite sur la relation Conjugale avec Deborah Curtis, la phrase "I put my trust in you", répétée à de nombreuses reprises tout le long de la chanson, traduisant bien la perte de sentiment amoureux.
Eh ben dis donc, on a déjà commencé y a un moment et il nous reste toute la face B a traiter ! Aussi pour souffler un peu je vous propose une entracte musical avec jennifer et matt pokora ! À tout à l'he... hein ? Non merci ? Bon comme vous voudrez... Clash, pose ce flingue s'il te plaît, tu vas blesser quelqu'un ! Bon, reprenons...
La face B donc, s'ouvre sur une chanson longue et glaciale: Heart And Soul. Composition la plus rapide de l'album, elle est relativement tardive, car elle date de fin février 1980, soit une semaine avant le début des sessions de l'album. À nouveau les synthétiseurs sont mis en avant , au détriment des guitares, au grand damn de Peter Hook et Bernard Summer, qui jouent tout deux de la basse sur ce morceau, l'introduction étant jouée par Bernard, et Hook utilisant son instrument sur une ligne beaucoup plus aiguë, souvent réservée à la guitare rythmique, et dont New Order fera son fond de commerce. À noter que quelques riffs simples de guitare sont joués par Ian Curtis sur sa Vox Phantom, afin de l'impliquer un peu plus dans la composition pour le sortir de la dépression. Mais il semblerait qu'il était déjà trop tard à ce moment là, la voix de Curtis étant semblable à celle d'un spectre venu de l'au delà. Quand on sait ce qui arrivera à peine quelques mois plus tard, la chanson en devient presque terrifiante, et ce malgré le fait qu'elle ne soit absolument pas agressive.
Selon la majorité, la chanson suivante, Twenty Four Hours, constitue un dernier sursaut d'énergie de l'album, avant les deux compositions finales, implacables et mortifères. Datant de l'automne 1979, la chanson est bâtit tout autour d'un modèle de flux et reflux, entre des couplets avec une rythmique mid- tempo chaloupée , donnant une structure pleine de tension sous-jacente , et des refrains plus accélérés et plus lourds. Les paroles, bien que plus factuelles que de coutume, n'en reste pas moins poignantes: Gotta find my destiny, before it gets to late. Implacable.
Petite anecdote: la chanson était difficile a interpréter pour Ian curtis, car elle le sortait de sa zone de confort en l'obligeant à monter dans les aiguës plus que coutume.
Il est maintenant temps d'aborder les deux chansons finales de l'album. Deux compositions sépulcrales qui finiront de faire entrer le groupe dans la légende : The Eternal et Decades.
La première est une marche funèbre à l'ambiance glaciale, dût à l'utilisation par Bernard Summer d'un synthétiseur ARP 2600 Modular Synth, qui permet ces nappes vaporeuses que l'on entend tout au long du morceau. Au synth drum, stephen morris donne une succession de deux coup à la grosse caisse Claire, puis un coup à la caisse Claire, donnant à l'auditeur l'impression d'un battement de cœur mécanique. Au dessus, se greffe un piano mélancolique inspiré de Sense Of Doubt de David Bowie. Et planant au dessus de l'ensemble, la voix de Ian curtis, fragile, apaisée, résignée. Les paroles encore une fois, traitent de l'intérêt du chanteur pour les personnes atteintes de troubles du comportement. Au cours de son enfance, un jeune enfant trisomique vivait non loin de chez lui, et Curtis se souvenait que faute de pouvoir aller à l'école, il passait ses journées à jouer dans le jardin. Bien des années plus tard, le chanteur le revit, s'adonnant toujours à la même activité infantile. Troublé, le chanteur décidera de lui dédier le sujet de la chanson, même si on peut évidemment interpréter en filigrane, le commentaire de sa propre procession funèbre.
Et pourtant s'il y a bien une chanson de joy division qui mérite l'appellation de marche funèbre, du moins selon Peter Hook, c'est bel et bien la chanson finale, Decades.
Initialement intitulée Europop, puis Cross of Iron, cette chanson est l'une des plus tardives de l'album, car sa composition date des sessions d'enregistrement. Et croyez moi, je ne sais que vous dire à part: écoutez. Ce climat étouffant, ces nappes de claviers luxuriantes, cette basse inspirée du Neuköln de David Bowie, et ces paroles quasi testamentaire de Ian Curtis, plein d'une lassitude mortifère, tout ça font de Decades une des plus belles chansons de la musique enregistrée. Voilà c'est dit.
Quand l'album parut le 18 juillet 1980, il se vendu plutôt bien sans atteindre des chiffres extraordinaires, la faute notamment à un problème de manque de publicité. Le suicide de Ian curtis peu avant la sortie de l'album, boostera évidemment de manière morbide, les ventes. Album absolument essentiel que le groupe pourtant, n'aimait pas, Curtis le qualifiant même de "sombre merde". Apparemment cela serait surtout dû au fait que les sessions d'enregistrement avec Martin Hannett n'étaient pas toujours de tout repos. Quoi qu'il en soit, -Closer- est un album radical, et qu'on aime ou qu'on déteste, on en sort pas indemne.
Voilà, il est temps pour moi de conclure. J'espère avoir réussi à vouloir vous faire découvrir ou redécouvrir cet album, et ce groupe, si chère à mon cœur, qui m'a ouvert les portes de nombreux groupes tel que the cure, Iggy pop, david bowie, the smiths, new order, Alain bashung, marquis de Sade, Alice in chains, talking heads,... et tant d'autres. Je ne sais pas si cette chronique signifie un retour régulier de ma part sur le blog, le manque de temps et d'inspiration n'aidant pas. Mais que cette chronique soit un retour ou une sorte de dernier baroud d'honneur, je suis content de la partager avec vous, sur ce blog qui m'a tant fait découvrir depuis maintenant presque 10 ans.
Merci !
Ps: la grande majorité des informations utilisées lors de cette chronique viennent du livre "Joy Division : sessions 1977- 1981" de Pierre - Frédéric Charpentier, dont je vous recommande la lecture.
Face A
Atrocity Exhibition
Isolation
Passover
Colony
A Means To An End
Face B
Heart And Soul
Twenty Four Hours
The Eternal
Decades