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Encore un peu de Sonic Youth pour aujourd'hui. Je vous en avais déjà offert une petite lampée il y a deux mois de ça et, j'ai eu envie de vous en offrir une autre. Et, je sais très bien que tout le monde ne me sera pas reconnaissant, si je puis dire. Car, après tout, la Jeunesse Sonique n'est-elle pas un groupe qui divise fortement ? Encore une fois, je suis très emmerdé. Tout simplement parce que, comme vous l'avez vu, j'ai classé cet article dans la catégorie grunge, comme le précédent sur le groupe d'ailleurs.Mais, bien qu'il soit rattaché au genre, Sonic Youth n'était pas un groupe de grunge. En revanche, ce qui est sûr, c'est que l'Histoire du mouvement grunge et son évolution doit beaucoup à Sonic Youth. Je sais que j'ai déjà dit ces choses, mais tout le monde ne connaît pas Sonic Youth et tout le monde ne connaît pas le mouvement grunge. Lequel est très souvent, et je peux le comprendre, immédiatement et uniquement associé à Nirvana. Bien, maintenant, place à Sex Is Confusion, sorti en 1983. Sous une pochette qui n'a l'air de rien au premier regard, mais qui en dit finalement long sur le contenu du disque. Officiellement, un EP l'ayant précédé, ce disque est le deuxième album du groupe. Mais, en fait, il serait plus judicieux de dire qu'il s'agit du premier. Si vous avez lu la précédente chronique faite sur Kim Gordon et sa bande, vous savez que je ne suis pas fan de ce groupe. Mais, il n'empêche qu'il y a des albums que j'aime, celui-ci en fait partie.

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Sur les sites spécialisés en musique, cet album est mal noté. Et ça aussi, je peux le comprendre. Tout simplement parce que ce disque, c'est celui qui jette les bases de ce que sera le style du groupe. Il faut alors comprendre par là que la Jeunesse Sonique en est à ses balbutiements. Il en ressort un album qui, tout en se cherchant parfois, est très bruitiste, abrasif, froid et sec comme la foufounne d'une nonagénaire.Pour les oreilles non préparées à ça, ainsi que pour ceux qui, de manière générale, n'aiment le noise rock, l'écoute de ce Sex Is Confusion peut rapidement virer à la torture absolue. Et ça commence fort avec la chanson d'ouverture, qui n'est autre que (She's In A) Bad Mood. Un vrai bordel sonore (et le chant qui va avec) qui vous en met plein la gueule pour pas un rond. Si déjà vous n'aimez pas ce morceau, alors, il vous est inutile d'aller plus loin. Mais, dans le style, il y a encore plus fort. Inhuman par exemple. Une chanson qui porte bien son titre finalement car faire un tel raffut est presque inhumain. À elle seule, cette chanson cristallise tout ce qui fera le groupe dans les années à venir, mais aussi toutes les critiques dont il fera l'objet. Et, il y a Freezer Burn/I Wanna Be Your Dog. Le premier titre, composition du groupe, est un instrumental limite oppressant qui sert donc d'introduction à la mythique chanson des Stooges. Sachez que la version Sonic Youthienne est tellement bruyante que l'originale, à côté d'elle, passe pour du Dorothée sous vallium. Mais, le groupe en fait trop, beaucoup trop. Et, je vais dire les choses comme elles sont : c'est un massacre, donc c'est inécoutable.

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D'ailleurs, ce n'est pas le seul mauvais passage du disque. Deux autres titres présents ici sont loupés. Shaking Hell, quatrième chanson de l'album, démarre bien, mais sombre dans un truc insupportable. Et, le chant de Gordon, habituellement très bon, n'arrange pas les choses. Confusion Is Next, quant à elle, est poussive de bout en bout. Et, comme pour celui de Gordon sur Shaking Hell, le chant de Moore n'est pas raccord. Quant à The World Looks Red, offerte par Michael Gira des Swans, elle est un peu anodine, mais rien de vraiment méchant. Lee Is Free, conclusion de l'album, est un instrumental qui vous flanque la trouille quasiment d'entrée de jeu. J'ai volontairement gardé le meilleur pour la fin : il y a sur cet album deux morceaux qui enfoncent tout. Clairement. Making The Nature Scene est une vraie tuerie du genre. Mais, il y a encore mieux qu'elle : Protect Me You. Là, les gars, en face d'un truc pareil, il n'est que le silence qui puisse se faire. Cette chanson est tout simplement monstrueuse. Noisy, répétitive, robotique et froide comme la bite d'un pingouin congelé. Elle est tout ça à la fois. Je ne sais pas s'il existe une version instrumentale de cette chanson, j'en doute, mais s'il en existe une, faudrait se la carrer sous le bras et aller se promener de nuit dans des rues mal éclairées et l'effet serait garanti. Et, le chant remarquable de Gordon, donne encore plus de cachet à cette chanson qui est la meilleure du disque. Il n'est clairement pas parfait ce disque, c'est normal, c'est celui qui comporte les prémices d'un futur style musical, mais ce qui est réussi dessus l'est pleinement. Et, malgré ces trois mauvais titres, je l'adore moi ce skeud.

Face A

(She's In A) Bad Mood

Protect Me You

Freezer Burn/I Wanna Be Your Dog

Shaking Hell

Face B

Inhuman

The World Looks Red

Confusion Is Next

Making The Nature Scene

Lee Is Free