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Après deux incartades hard-rock, le cycle sur ABBA reprend ses droits. Ça va ? Vous n'avez pas trop souffert du contraste crée par ceux deux chroniques sur Judas Priest ? Non ? Bon, c'est cool alors. Aujourd'hui, place au troisième album du groupe suédois. Lequel est éponyme. Ne me faîtes pas l'affront de noter le titre, s'il vous plaît. Petit retour en arrière : l'année précédente, ABBA sortait Waterloo, un ticket pour la notoriété mondiale. Et, vu la popularité dont le groupe bénéficie encore aujourd'hui, c'était un ticket à vie. On aurait dit ça à l'époque à Benny et consorts, ils n'y auraient jamais cru. L'album, auréolé de la victoire de Waterloo lors du concours de l'Eurovision, a tout déchiré. Ce qui, d'un autre côté, voulait dire également que le prochain album du groupe serait attendu au tournant et prêt à être massacré à la fourche, au fer à souder, à la scie-sauteuse et au piolet en cas de déception. Toute la question à présent est de savoir si oui ou non l'album a déçu. Je vais y répondre dès maintenant.

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Disons-le clairement, sur le plan commercial, dire que l'album a été un carton serait être encore loin de la vérité. Il propose une enculade de tubes du groupe. Il y en a quatre, rien que ça. Ça laisse rêveur. On a Mamma Mia, dont le titre servira de titre (hahaha) à un film nul à chier des bulles en forme d'étoile. Nous avons aussi SOS et surtout I Do, I Do, I Do, I Do, I Do. Seulement voilà, si commercialement ça a bien marché, musicalement, il y a beaucoup à redire. Mamma Mia est littéralement insupportable et donne envie d'enculer des poussins avec du gravier et du tabasco. SOS est une pop purement ABBAienne, mais ce n'est pas un scandale que de dire que le groupe a largement fait mieux et avant, et après. Par contre, en ce qui concerne I Do, I Do, I Do, I Do, I Do, c'est un pur régal du genre. Et le quatrième tube alors ? J'y arrive, sacrebleu de diantre ! Bang-A-Boomerang, bien que moins connu que les trois précédement cités. Franchement, c'est à chier.

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Ces tubes, à eux-seuls, résument très bien ce qu'est ce disque : un carton plein commercial, mais artistiquement, il n'y a vraiment pas de quoi se palucher ou se faire palucher. Il y a de bonnes chansons bien évidemment, on a vu que I Do, I Do, I Do, I Do, I Do (trois fois que j'écris ce titre, incroyable !) en faisait incontestablement partie. On peut rajouter dans la liste Hey Hey Helen, un nouveau rock burné de plus à mettre à l'actif du groupe. Et surtout, Man In The Middle, un véritable régal de musique funk. Elle ne sonne jamais comme, mais cette chanson prend littéralement sa source dans l'oeuvre de Stevie-Wonder-qui-marchait-sur-l'eau-à-l'époque. Par contre, excusez-moi d'avance, mais pour les autres chansons, franchement, on ne vole pas bien haut. Parlons de Tropical Loveland. Pareil titre laisse penser que le groupe va nous servir une musique comme celle qui accompagnait Sitting In The Palmtree. C'est à moitié le cas car s'il y a bien des touches world, c'est avant tout le reggae qui domine. Et le reggae, il n'est rien de plus casse-gueule pour les européens. Et là, les suédois se gaufrent complètement. C'est une abomination. Rock Me ? Non, je n'ai même pas envie d'en parler. Intermezzo N°1 ? Comme le titre l'indique, c'est un instrumental, mais il est atroce à écouter. Yul Brynner en aurait perdu ses cheveux (je rappelle qu'il avait des cheveux mais qu'il se rasait délibérément le caillou). I've Been Waiting For You est une véritable scie. Quant à So Long, c'est une pop-rock à la ABBA pur jus de fruit, mais le groupe à déjà fait nettement mieux en la matière. Voilà ce qu'est ABBA : un triomphe commercial, mais un disque très inégal, d'un niveau équivalent à celui du premier. Quel recul après Waterloo...

Face A

Mamma Mia

Hey Hey Helen

Tropical Loveland

SOS

Man In The Middle

Bang-A-Boomerang

Face B

I Do, I Do, I Do, I Do, I Do

Rock Me

Intermezzo N°1

I've Been Waiting For You

So Long