Comme vous l'avez à coup sûr remarqué, depuis mon arrivée sur le blog, j'ai beaucoup parlé de Johnny Hallyday. Huit jours après que Clash m'ait accepté comme chroniqueur, j'avais déjà pondu deux chroniques sur des albums du bonhomme. Une sur sa double chiure de ptérodactyle de 2002 : À La Vie, À La Mort et une sur La Génération Perdue, faisant partie des quelques albums de lui que j'aime. Ensuite, je me suis lancé dans un cycle de cinq albums s'étalant sur une période de 30 ans. J'avais commencé en 1965 avec Johnny Chante Hallyday, album dont toutes les chansons avaient été composées par Johnny seul (ce qui ne se produira plus par la suite), j'avais ensuite abordé le cas de Rêve Et Amour de 1968, un album aujourd'hui oublié mais qui mériterait bien de retrouver un peu de lumière, je m'étais ensuite coltiné le best-seller de 1976 qu'est Derrière L'Amour, ensuite, horreur intégrale, je m'étais cogné Quelque Part Un Aigle, un des pires albums du chanteur (encore plus à chier des bulles que La Peur, c'est dire le niveau...) pour en finir avec Ce Que Je Sais, grosse daube de 1998, composée par Pascal Obispo. Après ce premier cycle, j'ai chroniqué tous les albums que Johnny a sortis dans les années 70, à l'exception de ceux qui ont déjà été chroniqués par Clash, de Derrière L'Amour et Hollywood. Ce fut une envie soudaine que j'ai eue. Et puis, je me suis mis en tête d'aborder tous ses albums des années 80, en sachant très bien quelles bouses je me préparais à affronter. Et aujourd'hui, je poursuis donc cette longue incursion dans l'univers Hallydayien d'avant Rock 'N'Roll Attitude. Aujourd'hui, place à Drôle De Métier, sorti en 1984, soit un an avant que Berger ne vienne extirper Hallyday de la merde musicale dans laquelle il nageait un peu plus chaque année depuis 1980 et À Partir de Maintenant.
Même si Johnny a toujours bien vendu ses disques, il n'empêche qu'il en est certains dans sa trop pléthorique discographie, qui ne se sont pas imposés. Ce qui est tout à fait le cas de ce Drôle De Métier. En fait, cet album serait totalement oublié de nos jours (comme le sont ceux qui le précèdent) s'il n'y avait pas dessus une chanson qui, à défaut d'être un classique en diable du répertoire Hallydayien, est quand même assez connue : Mon P'tit Loup, une reprise d'une chanson du grand Bob Seger. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Johnny pioche dans le répertoire de Seger. Il est utile de rappeler que Le Bon Temps Du Rock 'N'Roll, présente sur Hollywood et qui à l'origine devait être interprétée par...beurk...sa compagne d'alors... Sylvie Vartan est une chanson de Seger. Quant à ce que vaut cette adaptation (Mon P'tit Loup), franchement, c'est assez sympa et ça remue bien du slibard. Tout en restant bien inférieure à l'originale. Johnny n'avait pas les armes pour rivaliser avec Seger. Après une période 1980-1982 absolument calamiteuse, les premiers signes d'une légère remontada avaient été observés avec Entre Violence Et Violon 1983. Lequel est tout sauf un bon album, mais qui a au moins le mérite de détenir plus de bonnes chansons que les cinq albums le précédant dans la discographie du chanteur.
Avec Drôle De Métier, on évolue à un niveau à peu près équivalent de celui d'Entre Violence Et Violon. Deux autres chansons valent la peine d'être écoutées. Tout d'abord, J'Aimerais Pouvoir Encore Souffrir Comme Ça. Certes, c'est de la ballade variétoche facile comme Johnny en a beaucoup trop chanté, mais c'est loin d'être gerbant. Et, il y a Génération Banlieue, le titre le plus rock de de l'album. Pour le Johnny de 1984, ces deux chansons restent satisfaisantes. En revanche, elles auraient été chantées par le Johnny d'entre 1969 et 1971 là, elles auraient été bonnes pour se faire flinguer à bout portant. Par contre, en ce qui concerne le reste...comment dire...? On va clairement passer un très mauvais moment de musique. Nashville Blues, chanson portant très bien son titre, est emmerdante à souhait. Mais, ce n'est rien comparé aux trois chansons qui la suivent : Toi Tais-Toi, Saoule À Mourir et Je Sais Que Tu Ne Peux Pas Trouver Mieux Ailleurs. Pour la faire courte mais précise : ces chansons sont de pures merdes impossibles à sauver. Même dans un jour de clémence totale. Quant à la face B, à l'exception de J'Aimerais Pouvoir Encore Souffrir Comme Ça, c'est juste intordable. Au Jour Le Jour, la chanson titre, La Tournée, J'Ai Du Sentiment Pour Toi et Quand Ça Vous Brise Le Coeur sont vraiment à chier à un point que vous ne soupçonnez pas. Comme tous les albums du début des années 80, Drôle De Métier ne s'adresse qu'aux fans hardcore de Johnny. Ces fans qui lui pardonnent même les pires horreurs qu'il a chantées au cours de sa longue carrière et qui érigent de véritables musées à sa gloire dans leur domicile. Entre Violence Et Violon avait fait naître un très léger espoir, lequel sera rapidement douché. Il était temps que Berger arrive. Sans lui, Johnny aurait sombré dans des affres insoupçonnables.
Face A
Mon P'tit Loup
Nashville Blues
Toi Tais-Toi
Saoule À Mourir
Je Sais Que Tu Ne Peux Pas Trouver Mieux Ailleurs
Génération Banlieue
Face B
J'Aimerais Pouvoir Encore Souffrir Comme Ça
Au Jour Le Jour
Drôle De Métier
La Tournée
J'Ai Du Sentiment Pour Toi
Quand Ça Vous Brise Le Coeur
Vraiment un opus très très mineur de Jauni...pour ne pas dire pire...