TOOST1

Encore un petit peu de musique de film ? C'est qu'on en a fait pas mal, ces derniers temps, et de plus, souvent, pour des films d'horreur (brrrr), avec des musiques qui, souvent, sont au diapason des films qu'elles illustrent, bref, des musiques flippantes (re-brrrr). Celui que j'ai choisi aujourd'hui, comme album de bande originale, est encore une fois pour un film d'horreur, un film fantastique, sorti en 1976 et réalisé par Richard Donner (qui n'était pas encore auréolé du succès de Superman et des Arme Fatale), un film adapté d'un court mais efficace roman de David Seltzer (lequel est sorti à peu près en même temps que le film, dont je me demande si en fait, le roman n'est pas une novélisation du film...Seltzer a, de plus, signé, seul, le scénario du film, lequel est une adaptation absolument parfaite du roman, si le roman est venu avant ; enfin bref, je m'égare du Nord). Le film comme le roman (hum) s'appellent La Malédiction, The Omen en anglais. Interprété par Gregory Peck, Lee Remick, David Warner et Billie Whitelaw, c'est un classique absolu du genre, qui donnera lieu à deux suites directes en 1978 et 1981, à une troisième suite (en 1991) indirecte, et à un remake en 2006. On peut oublier charitablement les deux derniers cités, quant aux deux premières suites, les seules qui comptent, c'est pas aussi réussi que l'original, mais tout de même très bon. Le film sera un succès monumental. Il faut dire qu'il y à de quoi (oui, je sais, on est censé parler musique, ici, mais bon, je vais un peu parler du film tout de même, même s'il est sur mon blog cinéma Mes Films De Chevet, lien dans la colonne de droite).

TOOST2

Le film, vous le savez peut-être, parle d'un enfant adopté, à sa naissance (le 6 juin, à 6h du matin, à Rome), par un couple d'Américains aisés (lui est nommé ambassadeur des USA à Londres, et au début de l'histoire, est ambassadeur en Italie, c'est évidemment Gregory Peck, et Lee Remick joue sa femme). Alors qu'elle est enceinte, elle perd, durant l'accouchement, son bébé, mais les médecins et son mari taisent cette horrible nouvelle pour ne pas lui faire de peine, et Thorn (Peck) accepte, presque à contrecoeur, et anéanti par la perte de son fils, d'adopter, et de faire passer l'enfant pour son fils auprès de sa femme, un bébé dont la mère, célibataire, vient de décéder en le mettant au monde. Les premières années (en Angleterre, Thorn prenant son poste peu après la naissance) se passent bien, c'est vers les 4 ans de l'enfant, nommé Damien (oui, je sais, mon prénom !), que ça commence à devenir étrange. Des faits curieux se produisent autour de lui, un prêtre un peu étrange et presque menaçant exige de voir Thorn pour lui révéler de lourds secrets et meurt mystérieusement, un photographe curieux ne cesse de rôder autour de Thorn... L'enfant semble normal, mais apparemment, n'est pas vraiment ce qu'il semble être...

TOOST3

Le film est génial, et sa bande originale l'est tout autant. Courte (dans les 34 ou 35 minutes, je ne l'ai qu'en vinyle), elle est signée du grand Jerry Goldsmith, qui obtiendra pour la peine le seul et unique Oscar de sa carrière. Que Goldsmith n'ait reçu qu'un seul Oscar semble ahurissant tant il a signé de vraies merveilles (et de plus, il était du genre prolifique, le bonhomme), comme La Cannonnière Du Yang-Tsé, La Planète Des Singes (l'original), Papillon, Chinatown, Alien (le premier volet), Poltergeist ou Total Recall. Plus les deux volets suivants de la trilogie La Malédiction. Mais qu'il ait reçu l'Oscar pour ce score, justement, est super, car cette bande originale est, il faut le dire, remarquable, à la fois angoissante et lyrique. Certains morceaux sont calmes, doux, apaisants, comme The New Ambassador (ou cet unique morceau chanté, par qui je ne sais pas, The Piper Dreams). Une bonne partie d'entre eux (Killer's Storm, The Fall, The Altar, et évidemment Ave Satani, musique du générique) sont angoissants au possible. Ave Satani, lugubre comme un tunnel non-éclairé en pleine nuit noire, nous permet d'entendre des choeurs glauques répéter, en latin, des paroles qui semblent être tirées d'une prière de messe noire. Sur fond de musique aussi sombre et angoissante qu'orchestrale et pompeuse, les entendre marmonner Antichrist (les paroles sont en latin, pour accentuer le côté 'messe', et les choeurs font très grégoriens), ça fait froid dans le dos, ce qui est évidemment l'effet recherché (Richard Donner, le réalisateur, dira que la première fois qu'il a entendu la musique du film, il en a frissonné). De même que les premières minutes du Tubular Bells de Mike Oldfield sont indissociables de L'Exorciste, ce morceau angoissant est indissociable de ce chef d'oeuvre de l'épouvante. L'album est très réussi dans son ensemble, bien qu'un peu court, mais il fonctionne bien indépendamment du film, ce qui n'est pas forcément le cas de toutes les bandes originales. 

FACE A

Ave Satani

The New Ambassador

Killer's Storm

A Sad Message

The Demise Of Mrs Baylock

Don't Let Him

FACE B

The Piper Dreams

The Fall

Safari Park

The Dog's Attack

The Homecoming

The Altar