On n'avait pas reparlé de Toto depuis un bail, sauf, il y à un petit mois (quelque part début mars), via des commentaires passionnés sur l'article consacré à leur discographie. C'est à ce moment précis que je me suis rendu compte que je n'avais toujours pas abordé cet album d'eux sur le blog, donc je rattrape ce retard aujourd'hui. Toto est un groupe que j'adore, et que j'ai toujours adoré, depuis ma plus tendre enfance (Isolation est un des premiers albums, tous genres confondus, que je souvienne avoir absolument adoré, et c'est toujours le cas, je l'ai tellement écouté que je le connais par coeur), je continue d'écouter leurs albums régulièrement, pas tous car il y en à que je n'aime pas (Fahrenheit, et surtout Toto IV, album qui offre certes quatre hits que j'adore, dont Africa et Rosanna, mais que je trouve vraiment inégal et médiocre, ces quatre morceaux retirés), mais quand même beaucoup d'entre eux. C'est un groupe qui, souvent, quasi systématiquement même, est détesté. Les fans de rock, souvent, chient sur ce groupe en raison de leur popularité FM, leurs tubes, parce qu'ils représentent une certaine époque, un certain style, qui ne leur plaisent pas. Les rock-critics, souvent, ont eu aussi la main lourde sur ce groupe, en grande partie parce que Toto est un groupe constitué de musiciens de studio talentueux (on les retrouvent aux meilleures places, dans les meilleurs coups, comme chez Steely Dan, par exemple), des requins de studio de la scène pop-rock/Soft-rock/AOR californienne. Facile de monter un groupe dans ces conditions, on prend les meilleurs, ou parmi les meilleurs, dans chaque catégorie d'instruments, et hop, on a un groupe bien calibré. En gros, Toto, c'est un super-groupe à la Blind Faith, mais là où beaucoup de super-groupes ont des durées de vie limitées, Toto, eux, avec tous les changements de personnel que ça implique, est toujours là.
Des changements de personnel, il y en à eu limite un par album pendant une période. Leur principal premier chanteur, Bobby Kimball, part en 1983, il est remplacé par Fergie Frederiksen, qui ne reste que pour un disque, Isolation, avant de céder la place, pour deux albums, à Joseph fils de John le compositeur Williams (1986/88). Après son départ, le groupe conserve, comme principal chanteur, son guitariste Steve Lukather, qui chantait déjà sur certains titres, et aussi leur claviériste, David Paich, tous deux membres fondateurs. Je peux me tromper, mais Lukather est, je crois, le seul membre du groupe présent sur l'ensemble de leurs albums. Leur batteur d'origine, Jeff Porcaro, meurt en 1992. Le groupe recrute alors Simon Philips. Le groupe tourne ainsi, solidifié (avec, depuis 1982, Mike Porcaro, frangin de Jeff, à la basse ; un troisième frangin, Steve, était aux claviers jusqu'à 1987). En 1998, cependant, surprise, Bobby Kimball revient. Le groupe enregistre son dixième album studio, et onzième tout court en comptant un live. Cet album, Mindfields, sortira en 1999 sous une pochette assez foutraque et au boîtier digipack monté volontairement à l'envers (pour les pliures). Avec 13 titres en tout, cet album est très généreux, il dure en effet un peu moins de 75 minutes (les éditions américaines et japonaises de l'album offrent un 14ème titre en final, Spanish Steps Of Rome, faisant passer le tout à 79 minutes), Toto a décidé d'utiliser à fond les capacités techniques (le CD, évidemment) de l'époque. C'est un des défauts, sinon LE défaut, de cet album. Car Mindfields n'est pas le meilleur album du groupe, ni même un des meilleurs, loin de là. J'ai été à deux doigts de le classer dans les ratages, ça aurait été peut-être un peu méchant tout de même, mais je ne l'écoute pas souvent, car je le trouve assez usant.
Lukather, Paich, Philips, Porcaro (Mike), Kimball
Oui, c'est long, vraiment trop long (et certaines chansons le sont aussi : 6,20 minutes pour Caught In The Balance, 9,20 minutes pour High Price Of Hate, presque 8 minutes pour Better World, morceau en trois parties situées toutes sur la même plage audio), tellement long qu'arrivé à Last Love, soit un peu après la moitié de l'album, on n'en peut quasiment plus, et pourtant, il reste encore des chansons à écouter. Et certaines sont vraiment pas mal du tout, comme Melanie, le morceau-titre, After You've Gone, Selfish et Caught In The Balance. Et il y à le plaisir d'entendre à nouveau la voix de Bobby Kimball, le chanteur de Hold The Line, I'll Supply The Love, Waiting For Your Love et Mama (au sein du groupe), c'est pas rien. Mais entre la durée éreintante, la production un peu usante parfois, et le fait que, quand même, une partie des chansons (dont la plus longue, High Price Of Hate, et ça, rien que ça, c'est con, que le morceau le plus long soit un des moins bons) n'est pas du niveau que l'on est en droit d'attendre de ce groupe, hé bien, c'est évident, Mindfields n'est pas un cru exceptionnel du groupe. La suite sera assez triste : album de reprises assez moyen en 2002 (Through The Looking Glass), album de chansons originales assez correct, mais là aussi quand même inégal en 2006 (Falling In Between), il faudra attendre 2015 et Toto XIV pour retrouver le groupe en grande forme, sans Kimball, mais avec le retour de Joseph Williams. Puis Mike Porcaro meurt en 2015, peu après l'album. En 2018, le groupe sort un coffret intégrale comprenant un album studio inédit, Old Is New, non commercialisé séparément (pourquoi ?), dont j'ignore la qualité. Voilà pour ce groupe dont l'Âge d'Or est définitivement révolu quand il sort ce Mindfields en 1999. Pour fans uniquement. En revanche, Toto XIV, vous pouvez y aller, tous, y compris ceux qui ne sont pas très fans, car c'est un album incroyable !
After You've Gone
Mysterious Ways
Mindfields
High Price Of Hate
Selfish
No Love
Caught In The Balance
Last Love
Mad About You
One Road
Melanie
Cruel
Better World (Parts I - III)