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On finit le mini-cycle Taj Mahal (mais rien n'interdit que dans l'avenir il n'y ait d'autres de ses albums ici) par un disque assez éloigné des deux précédents albums abordés (qui étaient ses deux premiers opus ; celui-ci n'est absolument pas son troisième, mais son septième). On l'a vu récemment, Taj Mahal, musicien de blues américain, a démarré sa carrière en fanfare avec deux albums absolument géniaux, Taj Mahal et The Natch'l Blues, deux modèles de blues-rock bien charpentés, enregistrés avec de super musiciens, (Ry Cooder sur le premier, Jesse Ed Davis sur les deux...). Tout du long des années 70, Taj Mahal va poursuivre sa carrière. En 1974, il sort un disque assez éloigné de ses précédentes productions. Cet album, Mo' Roots ('Plus de racines'), sorti sous une pochette qui, au premier abord, avant qu'on ne se penche sur  l'illustration (deux photos retouchées de Taj Mahal, en reflet, dans un cercle), fait penser à un dessin vaguement asiatique. Court (34 minutes, pour 8 titres), cet album autoproduit a été enregistré aux CBS Studios de San Francisco, et on y trouve notamment Kwasi 'Rocky' Dzidzornu (percussions, congas), Bill Rich (basse), Merl Saunders (orgue), Hoshal Wright (guitare), Carole Fredericks (soeur de Taj Mahal) et Claudia Lennear aux choeurs, Rudy Costa à la flûte et au saxophone, et un membre des Wailers de Bob Marley, Aston 'Family Man' Barrett au piano ska.

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Un membre des Wailers, groupe de reggae jamaïcain, sur un album du bluesman Taj Mahal ? C'est que Mo' Roots n'est pas un disque de blues, ni de blues-rock, en fait (malgré la catégorie dans laquelle je classe le disque et le tag associé en fin d'article). Dans un sens, ce disque est un album de reggae-rock. On y trouve une reprise de Bob Marley & The Wailers, Slave Driver (on y trouve d'ailleurs deux autres reprises de morceaux reggae, mais pas de Marley), morceau excellent qui, ici, est bien transformé, je ne dirai pas qu'il est méconnaissable, mais quand un musicien de blues fait du reggae, forcément, c'est un peu étrange (j'ai pas dit 'mauvais', hein, certainement pas). Les deux autres morceaux reggae, Johnny Too Bad et Desperate Lover, sont également excellents. L'album offre aussi Cajun Waltz, morceau très fortement imprégné de swamp music de la Nouvelle-Orléans, et en grande partie chanté en français, un français appauvri, patoisant, le parler cajun (les francophones de Louisiane). Sans doute le meilleur morceau de l'album. 

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Le reste, que ce soit Clara (St. Kitts Woman), Why Did You Have To Desert Me ? et Blackjack Davey, est également très bien, Mo' Roots est un album assez bien foutu, sans être un sommet et certainement pas le meilleur album de Taj Mahal, il est trop à part pour ça. C'est, sauf erreur de ma part, le seul album un tant soit peu reggae (sur Wikipédia, il est carrément rangé dans cette catégorie, alors qu'à l'écoute, ce n'est pas totalement du reggae, c'est aussi du blues) de Taj Mahal, et apparemment, il ne fait pas partie des mieux appréciés de ses fans. Bon, je ne suis pas un fan de Taj Mahal, j'aime beaucoup les trois albums que je connais de lui, et qui sont donc tous trois abordés sur le blog désormais (je les connais via un petit coffret CD les proposant, pour un prix très modique). Mo' Roots n'est pas mon préféré des trois, ni le meilleur, c'est même celui qui me branche le moins, mais rien que pour Cajun Waltz, Johnny Too Bad et Slave Driver, il est très appréciable. Et puis, ça ne dure que 34 petites minutes... 

FACE A

Johnny Too Bad

Blackjack Davey

Big Mama

Cajun Waltz

FACE B

Slave Driver

Why Did You Have To Desert Me ?

Desperate Lover

Clara (St. Kitts Woman)