Ca y est, on arrive enfin (ça a duré longtemps, malgré qu'il n'y ait que 8 articles, vu que les articles n'ont pas été publiés à raison d'un par jour, mais d'un tous les 4/5 jours en moyenne) à la fin du cycle consacré à Meat Loaf, cet assez imposant (non, pas de blague sur son physique) chanteur de rock américain. Ce cycle aura été pour moi l'occasion de parler, enfin, depuis le temps que je le voulais, de Dead Ringer et de Bat Out Of Hell II : Back Into Hell. Mais aussi de reparler de Bat Out Of Hell, évidemment. Et vous l'aurez peut-être remarqué, mais ce cycle aura été peu avare en rangements dans la très infâme catégorie des ratages musicaux : si je compte bien, en plus de cet article ici présent, trois autres albums, dont un live, s'y trouvent. Ce qui fait la moitié du cycle. Faut-il en conclure que la discographie de Meat Loaf (que je n'ai pas abordée en totalité, d'ailleurs) est pour le moins inégale, voire médiocre ? Force est de constater que ses années 80 furent, allez, compliquées. Il a essayé à peu près tout (Glam-metal, collaboration avec un producteur douteux de synthpop), et à peu près tout ce qu'il a essayé à foiré. En 1993, il est revenu, après quelques années de disette (mais comme il est aussi acteur, il pouvait, au moins, se concentrer sur un autre pan de sa carrière), avec un Bat Out Of Hell II : Back Into Hell vraiment bon, bien qu'un peu long parfois. Suite directe de son carton de 1977, il marquait son retour à la collaboration avec Jim Steinman, parolier de Bat Out Of Hell et Dead Ringer, avec qui il était brouillé depuis des années.
A la suite de ce disque vraiment excellent que j'ai abordé récemment, le Pain de Viande fera Welcome To The Neighborhood en 1995 et Couldn't Have Said It Better en 2003, deux albums assez moyens que j'ai donc squeezés dans le cycle. Puis, en 2006, sous production de Desmond Child (Kiss, Alice Cooper, Bon Jovi), Meat Loaf sort le troisième opus (et dernier à ce jour) de ce qu'il faut donc désormais appeler une trilogie. Sorti sous une pochette fantasy signée Julie Bell, voici Bat Out Of Hell III : The Monster Is Loose. L'album offre 14 titres, pour un total de 77 minutes, plus long encore que le précédent opus de la trilogie, qui était déjà un peu trop long comme je l'avais dit. Je précise le tracklisting vinyle en bas, mais je n'ai l'album qu'en CD, je le précise mais on s'en fout. L'album est une nouvelle fois une collaboration, mais relative (certains morceaux sont des reprises de chansons présentes sur des albums produits par Steinman pour d'autres artistes, comme Pandora's Box et Steinman lui-même) avec Jim Steinman. L'album a été fait avec quelques invités tels le guitariste Brian May de Queen, Jennifer Hudson, John 5 (de Marilyn Manson), Steve Vai et Marion Raven. Rusty Anderson, guitariste pour Paul McCartney, joue sur plusieurs titres, le bassiste Kasim Sulton et Todd Rundgren, présents sur les deux opus de la trilogie (Rundgren produisait même le premier), font des apparitions.
Like a bat out of Heeeeeeeeeeelllllllll...
Je n'ai pas encore parlé du contenu musical, mais sachez que je n'ai pas envie de le faire, pas par fainéantise, mais par découragement. Sincèrement, ce troisième opus est non seulement surchargé (les morceaux, en durée, vont de 1,40 pour le plus court, Monstro, à presque 10 minutes pour Seize The Night, mais une bonne partie d'entre eux dépasse les 5 minutes), surproduit (encore une fois, c'est wagnérien, mais ici, ça sent vraiment le boursouflé), caricatural, poussif... On a un morceau en duo avec Jennifer Hudson (The Future Ain't What It Used To Be), un avec Marion Raven (It's All Coming Back To Me Now), deux morceaux originellement d'un album de Pandora's Box. What About Love ? est un duo avec Patti Russo, choriste de Meat Loaf depuis des années. Brian May apparaît sur Bad For Good, initialement de Steinman en solo (1981). Ces morceaux ne sont pas épouvantables, mais pas mémorables pour autant, et ils sont probablement les meilleurs, avec le morceau-titre, de ce Bat Out Of Hell III : The Monster Is Loose franchement en trop, ce qui pouvait, franchement, se prévoir. Faire des suites à rallonge d'un succès aussi prodigieux (et unique) que Bat Out Of Hell n'est pas une bonne idée. Le deuxième volet, de 1993, était très très bon, mais montrait des limites et n'était, de toute façon, pas aussi grandiose que l'album de 1977. Celui-ci est à oublier...
FACE A
The Monster Is Loose
Blind As A Bat
It's All Coming Back To Me Now
FACE B
Bad For Good
Cry Over Me
In The Land Of The Pig, The Butcher Is King
FACE C
Monstro
Alive
If God Could Talk
If It Ain't Broke, Break It
What About Love ?
FACE D
Seize The Night
The FutureAin't What It Used To Be
Cry To Heaven