Hé oui, c'est comme ça, voici le dernier article du cycle consacré à cet immense chanteur, mort le 13 mars 2010 (la date de publication du premier article du cycle n'était évidemment pas innocente), qu'était Jean Ferrat. Cycle qui n'aborde pas tous ses albums mais uniquement ceux de sa première période, allant de ses débuts (deux albums chez Decca) à l'entière période Barclay (10 ans, il quittera ce label majeur en 1973, pour se réfugier définitivement dans son Ardèche adorée, à Antraigues, où il ne sera qu'un simple Jeannot pour les habitants qui l'adopteront illico). En 1975, il fondera, avec son ami Gérard Meys, son propre label, Temey (contraction de Tenebaum - son vrai nom de famille - et de Meys), et son premier album sur ce label sortira en 1975, il en fera ensuite, épisodiquement, quittant son village montagneux et rocailleux pour des passages TV, de la promotion, quelques concerts. Mais clairement, après le disque que j'aborde aujourd'hui, son douzième, rien ne sera plus pareil, il change vraiment de rythme, de vie. Cet album, sorti en 1972 sous une pochette sans inscription le montrant quelque peu rêveur, ne porte, encore une fois, pas de titre, il est appelé du titre de la première chanson, qui est A Moi L'Afrique.
Le précédent article, sur Ferrat Chante Aragon, disque remarquable de 1971 mais disque quasi exclusivement constitué de chansons déjà placées sur d'anciens albums (bref, une compilation, avec toutefois deux inédits), était court. Pas grand chose à dire quand on a déjà parlé, auparavant, des mêmes (sublimes) chansons. Je crains fort que cet ultime article consacré à Ferrat ne soit, lui aussi, assez court. A Moi L'Afrique est en effet, probablement, un des plus anodins parmi les albums de Ferrat (ceci dit, si je connais bien son album suivant, de 1975, avec La Femme Est L'Avenir De L'Homme, je suis nettement moins connaisseur des suivants, quelques chansons mises à part, et c'est bien pour ça que je ne les aborde pas, car j'aurais beaucoup de mal à en parler). Long d'une bonne trentaine de minutes, il offre une chanson assez connue (enfin, pas non plus la plus connue du répertoire de l'Ardéchois de coeur), A Moi L'Afrique, chansn étonnamment longue, 13,48 minutes. Mais non, j'déconne ! Elle dure tout de même 4,30 minutes, et là, je ne déconne pas. Chanson dans laquelle Ferrat imagine et rêve de l'Afrique avant d'y aller, la musique est évidemment, je ne dirais pas world (c'est pas du Nougaro ou du Peter Gabriel !), mais assez chargée en percussions, en sonorités qui peuvent faire penser à ce continent africain qu'est l'Afrique (ah ah). Original, un peu longuet, pas la meilleure de Ferrat...
...mais clairement la meilleure d'un album qui, mis à part ça, offre, j'ai mal de le dire, surtout qu'il s'agit du dernier article du cycle, pas mal de chansons assez moyennes. Je n'ai pas envie de parler de cette chanson anti-flics, Hou ! Hou ! Méfions-Nous. Le titre de cette chanson donne le ton, on a envie de dire comment une chanson peut elle être réussie quand elle porte un titre aussi ridicule ? Ne jugeons pas un livre sur sa couverture, mais sachez tout de même que cette chanson est à l'image de son titre, hélas. Je veux bien, sur ce disque peu mémorable, sauver Picasso Colombe et Les Saisons, ainsi que La Leçon Buissonnière, mais c'est tout. Le reste, comme Paris An 2000 et Si J'Etais Peintre Ou Maçon, offre son lot de chansons soit engagées, soit lyriques, aucune n'est adaptée d'Aragon, au passage. Bref, en guise de conclusion du cycle, c'est assez triste, mais ce disque n'est pas terrible... Certes, il y à pire tout de même en chanson française (et certains albums suivants, que je ne connais pas, sont peut-être moins bons), mais ce dernier album Barclay est une déception.
FACE A
A Moi L'Afrique
Picasso Colombe
Une Femme Honnête...
A L'Ombre Bleue Du Figuier
Si J'Etais Peintre Ou Maçon
FACE B
Les Saisons
La Leçon Buissonière
Paris An 2000
Hou Hou Méfions-Nous !
Ils Volent Volent Volent