EWF1

Non, vous ne rêvez pas : c'est bien d'un album d'Earth, Wind & Fire que je vais parler aujourd'hui. Mais je vais vous rassurer (ou au contraire vous désoler) : je pense que, pour ma part en tout cas, ça sera le seul album de ce groupe qui se retrouvera sur le blog. Enfin, bon, comme on ne s'interdit rien sur Rock Fever... En attendant, vous connaissez ce groupe, j'imagine. Ne serait-ce que par le biais de leurs tubes, qui passent encore souvent à la radio, ces Fantasy, Reasons, September, Boogie Wonderland (qui a retrouvé encore plus de popularité depuis son utilisation dans le film Intouchables), Let's Groove... Earth, Wind & Fire est, avec Kool & The Gang, Parliament/Funkadelic (dont j'ai parlé récemment, enfin, concernant Funkadelic) et les Ohio Players (et leurs si belles pochettes d'albums), sans oublier les Meters, un des meilleurs et des plus connus groupes de funk. Il est surtout, avec Kool & The Gang, celui dont tout le monde, tout le monde, semble retenir au détriment des autres. J'avoue que si j'adore la musique funk, ces deux groupes ne sont pas mes préférés, et j'avoue aussi, c'est con, avoir toujours confondu ces deux groupes. Genre c'est qui qui chante Cherish, c'est Earth, Wind & Fire, non ? (ban non, c'est les autres). Ah, et September, ça, c'est Kool & The Gang ? (eh non, c'est les autres). Caramba, encore raté. Sinon, la Terre, le Vent & le Feu est un groupe fondé en 1969 par Maurice White (mort en 2016), et dont le premier album, éponyme, date de 1971. Le nom du groupe vient, comme pour Quicksilver Messenger Service, de l'astrologie, White est Sagittaire, et parmi les symboles de ce signe, on a le Feu ainsi qu'un peu d'Air et de Terre. 

EWF2

En 1975, le groupe a déjà sorti six albums studios quand ils publient, enfin, un album live, Gratitude. Double album (d'une durée, cependant, courte : 66 minutes), il est sorti sous une pochette blanche (à l'intérieur, des photos du groupe sur scène), assez sobre si on la compare avec les pochettes des albums suivants, qui utiliseront à outrance le thème des pyramides égyptiennes (Spirit, All'n'All, Faces, Electric Universe) et de l'iconographie égyptienne antique en général. Ca sera en fait pour dès après ce live, qui n'est pas entièrement live soit dit en passant : le dernier titre de la face C, et l'intégralité de la face D, sont des morceaux studio inédits, qui totalisent dans les 18 minutes sur les 66 de l'album. Autrement dit, on a 48 minutes de live seulement, bref, c'est limite si tout aurait pu tenir sur un seul vinyle (avec les morceaux studio inédits sur un EP qui aurait été offert avec l'album, pourquoi pas). Vente forcée ? N'exagérons rien (même si rien n'est indiqué, sur la pochette, sur le fait que tout n'est pas live ; enfin, c'est tout de même précisé sur la sous-pochette). Mais entre la courte durée de l'album et cette frustration que tout ne soit pas live, ça démarrait moyennement entre Gratitude (c'est aussi le titre d'un des inédits studio) et moi. Pourtant, les morceaux studio sont très bons (Sunshine, Gratitude, Can't Hide Love). On y trouve même deux hits, Can't Hide Love et Sing A Song (non, c'est pas les Carpenters, ah ah ah).

EWF3

Mais la partie live, bref l'essentiel de l'album, est...putain, c'est juste démentiel. Ce n'est pas que de la musique funk toute conne, bien chaude et destinée à vous faire remuer le Q, on y trouve des éléments de jazz et de soul qui sont du plus bel effet, et tout ça démarre en fanfare par un Africano/Power de 6 minutes instrumental et renversant. La suite du programme, qui contient notamment les hits Sun Goddess (7,40 minutes), Devotion, Shining Star et Reasons (plus de 8 minutes sur lesquelles Phil Bailey, futur chanteur, avec Phil Collins, de Easy Lover, est en total état de grâce), est d'une beauté et d'une force ahurissantes, avec une excellente qualité audio, ce qui ne gâche évidemment rien, bien au contraire. Comment résister aux 9 minutes de New World Symphony (qui achève la partie live), à Reasons, Yearnin' Learnin' ? Gratitude est certes trop court malgré son format, et il frustre un peu car tout n'est pas live (personnellement, je n'aime pas trop ces albums live sur lesquels on trouve aussi des titres studio mais pas assez pour en faire un disque à part, même si j'adore le Moonflower de Santana qui est justement construit ainsi ; en revanche, ni Ummagumma de Pink Floyd ni Wheels Of Fire de Cream ne sont concernés, ces deux albums contiennent chacun, en effet, un disque entièrement live et un disque entièrement studio). Mais un fan de funk devrait se régaler. 

FACE A

Introduction

Africano/Power

Yearnin' Learnin'

Devotion

FACE B

Sun Goddess

Reasons

Sings A Message To You

FACE C

Shining Star

New World Symphony

Sunshine

FACE D

Sing A Song

Gratitude

Celebrate

Can't Hide Love