Récemment, en abordant Let's Take It To The Stage, le précédent opus de Funkadelic, j'avais terminé ma chronique en disant, en avant-première, que l'album suivant ne serait pas aussi grandiose que lui. Ni que les précédents opus du groupe de George Clinton, car il faut bien dire que de leur premier opus éponyme de 1970 à Let's Take It To The Stage, c'est du sans-fautes. Et je ne parle que de Funkadelic, parce que s'il faut aussi aborder le cas Parliament, entre Mothership Connection, The Clones Of Dr. Funkenstein, Chocolate City, Motor-Booty Affair, Up For The Down Stroke et Funketelechy Vs The Placebo Syndrome (albums cités dans un total désordre chronologique), qui datent tous de la période 1974/1978, soit une partie de la période du cycle Funkadelic sur le blog, alors je ne m'en sors plus, et vous non plus. Funkadelic a donc, en 1976, après Let's Take It To The Stage, sorti un album nettement inférieur en terme de qualité. Cet album, encore une fois sorti sous une pochette de Pedro 'Captain' Bell (sur laquelle on voit notamment un gamin de couleur en maillot de corps et slip aux initiales KF, un crâne, une jeune fille blonde à poil et aux allures un peu robot/zombie, mais souriante, des vaisseaux spatiaux, un cul, et des instruments de musique), s'appelle Tales Of Kidd Funkadelic. Il est un petit peu plus long que les trois précédents opus (qui faisaient 36 minutes ; celui-ci en dure presque 40), pour 7 titres.
Il va m'être difficile de parler de cet album, car c'est celui que j'écoute le moins, bikoze c'est celui qui me branche le moins. Son titre est une allusion au surnom donné, par le groupe, à un de ses guitaristes, Michael Hampton, alors âgé de 20 ans. Cet album, sorti donc en 1976, sera le dernier de Funkadelic sur le label Westbound, et pour tout dire, au moment de la sortie de l'album, en septembre, le groupe a déjà quitté ce petit label et signé sur une major, Warner Records. Et leur album suivant, le premier sur Warner, Hardcore Jollies, dont je parlerai bientôt, sortira un mois plus tard (cinq semaines plus tard, précisément) ! Tales Of Kidd Funkadelic possède un des titres d'albums les plus réussis et évocateurs du groupe, ce titre sent bon le concept (ce n'est cependant pas un concept-album !) et l'aventure. Son morceau-titre, qui bouffe plus de la moitié de la seconde face, dure 13 minutes et est, on peut le dire, le sommet de l'album, et rien que ça, c'est déjà super, parce que si le morceau le plus long (et de très loin : le second morceau le plus long, ici, dure 7 minutes) en avait été le maillon faible, ça aurait été dramatique. On trouve, sur ce disque constitué de chutes de studio issues de l'enregistrement du futur (!!) Hardcore Jollies, au moins deux autres grands morceaux : Undisco Kidd, 6,35 minutes de folie, et Butt-To-Butt Resuscitation. Le deuxième cité, cependant, est nettement inférieur, en terme de qualité, à Undisco Kidd et Tales Of Kidd Funkadelic, qui totalisent la moitié (ou presque) de l'album.
Le groupe de George Clinton est ici en petite baisse de qualité, avec ce disque assemblé à la hâte afin de fournir à Westbound un ultime album pour honorer le contrat, alors que le groupe avait déjà quitté le label. Dans d'autres circonstances, nul doute que les morceaux présents ici, enregistrés en même temps que ceux (bien plus réussis) de Hardcore Jollies, ne se seraient jamais retrouvés, un jour, sur un album. Certains, sans doute, mais pas tous. Le court Let's Take It To The People de moins de 2 minutes (qui sera samplé par A Tribe Called Quest, groupe de hip-hop, en 1991 sur leur Everything Is Fair), How Do Yeaw View You ? et I'm Never Gonna Tell It sont en effet assez moyennes, et Take Your Dead Ass Home ! (Say Som'n Nasty) est pas mal, mais 7 minutes, c'est un peu trop. Au final, on a ici un disque inégal, non désiré par le groupe qui ne s'est pas spécialement foulé pour le promouvoir et en faire quelque chose de bien. On a certes une vingtaine de minutes franchement éblouissantes, via deux morceaux, un par face d'ailleurs, mais c'est à peu près tout. Sans être à chier (quand même pas, on parle de Funkadelic, là), le reste de ce Tales Of Kidd Funkadelic est une belle petite déception. L'album suivant sera nettement supérieur...
FACE A
Butt-To-Butt Resuscitation
Let's Take It To The People
Undisco Kidd
Take Your Dead Ass Home ! (Say Som'n Nasty)
FACE B
I'm Never Gonna Tell It
Tales Of Kidd Funkadelic
How Do Yeaw View You ?
Sinon, de ce disque, je ne connais que la chanson titre !