On poursuit le cycle Funkadelic avec leur sixième album. Encore une fois sorti sous une assez insensée pochette dessinée par Pedro 'Captain' Bell (à la longue, le côté totalement chabraque et farfelu de ce groupe fera que la marque de jouets Mattel entrera en liaison avec eux pour imaginer une série de figurines, le projet tournera court), cet album est généralement considéré par les fans de la P-Funk Army -P-Funk pour Parliament-Funkadelic, les deux groupes étant, je l'ai déjà dit ici, quasiment le même, en fait - comme un des meilleurs albums de Funkadelic. C'est un disque encore une fois assez court, il dure 37 minutes, notons au passage que cette durée est aussi celle de plusieurs autres albums du groupe. Il n'offre que 7 titres en tout, que l'on imagine assez longs, et en effet, deux d'entre eux sont d'une durée respectable, surtout un, qui dépasse allègrement les 10 minutes. Au moment d'enregistrer ce disque, le groupe est constitué, attention ça va être un peu long et fastidieux cette énumération (mais c'est idéal pour achever le premier paragraphe, en même temps) de George Clinton (chant, crédité comme étant le Supreme Maggot Minister of Funkadelia, vocalist, maniac froth and spit, behaviour illegal in several States) ; Eddie Hazel, Garry Shider, Ron Bykowski (guitares lead, selon les morceaux) ; Bernie Worrell (claviers, chant) ; Calvin Simon, Ty Lampkin (percussions, choeurs) ; Boogie Mosson, JimmyCalhoun (basse) ; Gary Bronson (batterie) ; Ray (Singray) Davis, Fuzzy Haskins, "Shady" Grady Thomas (chant).
Notons que quasiment tous sont crédités avec des surnoms ou qualificatifs totalement loufdingues, et illustrés, dans l'intérieur de pochette, par un dessin de 'Captain' Bell. Tout ceci, encore une fois, fait irrémédiablement penser à Zappa, ou à Beefheart, mais en version funk. Totalement givré, impossible à écouter sans se remuer le popotin comme un taré, Standing On The Verge Of Getting It On fut le premier Funkadelic non pas que j'ai écouté (ce fut One Nation Under A Groove, sorti en 1978 et pendant longtemps le seul album du groupe abordé sur le blog), mais que je me sois payé en vinyle. A la base pour une raison très simple : j'avais acheté le disque en MP3, ainsi que plusieurs autres Funkadelic (le suivant, mais aussi les deux précédents, que j'ai abordé ici récemment), et il y à eu un gros problème avec le dernier morceau, Good Thoughts, Bad Thoughts. Sur l'album, il dure la petite bagatelle de 12,30 minutes, c'est le mammouth de l'album. Le MP3 n'en proposait qu'une version d'à peine...4 minutes ! Remboursez ! Je ne sais pas si c'était un plantage de la plateforme de téléchargement (j'ai retéléchargé deux fois le morceau, même résultat), je ne sais pas ce qu'il en est du CD, vu que je ne l'ai pas, et j'ai constaté que le morceau durait bel et bien 12 minutes et pas 4 (sinon, l'album en durerait 28 ou 29, des minutes) et en constatant que les Funkadelic avaient été réédités en vinyles, et que certains n'étaient pas vendus très cher, je me suis dit tiens, je vais me le prendre en vinyle, là au moins, le morceau sera complet, et ça sera une bonne excuse pour me prendre, par la suite, les autres. Ce que j'ai fait.
Encore une fois un intérieur de pochette totalement barge, avec des dessins qui partent dans tous les sens et un long texte bordélique que personne ou presque ne devait prendre le temps de lire !
Je ne l'ai pas regretté, et quel ne fut pas mon soulagement en observant les larges sillons de la face B (un morceau long comme indiqué, 12 minutes). Standing On The Verge Of Getting It On est encore une fois un disque pour lequel il est assez difficile de parler, je viens de remplir deux paragraphes en ne disant rien sur son sujet, et c'est pas pour me marrer, mais parce que, vraiment, décrire la musique de Funkadelic est une gageure. Même en écoutant le disque pendant que j'écris (ce qui est le cas), j'ai du mal. Comment parler du langoureux I'll Stay de 7 minutes, capable de rendre une chanson de Barry White aussi sexy que du Etienne Daho sous Prozac ? Comment parler de ce Good Thoughts, Bad Thoughts ahurissant (mais quand même un petit peu longuet, ah c'est tout moi, ça : je gueule quand je n'ai pas la version complète du morceau, je me démène comme un forcené pour l'avoir, et quand je l'ai, je trouve que c'est trop long !), psychotrope et achevant le disque sur une note de revenez-y ? Comment parler du génial mais définitivement trop court (2,25 minutes) Alice, In My Fantasies ? Red Hot Mama, quant à lui, est une nouvelle version d'un morceau initialement enregistré par Parliament, l'autre groupe de George Clinton, à la fin des années 60, un des premiers morceaux de Parliament, présent sur les rééditions CD de leur premier opus Osmium. Le morceau-titre est un des plus légendaires de Funkadelic, 5 minutes de bonheur. En final, un album totalement dingue, encore un, et c'est pas fini, sur lequel, anecdote finale, Eddie Hazel, guitariste ayant des crédits d'écriture sur l'ensemble de l'album, est crédité, sauf sur Red Hot Mama, sous le nom de Grace Cook, le nom de sa mère, et ce, afin d'éviter au possible des soucis juridiques, me demandez pas pourquoi... Peu après cet album (et le Up For The Down Stroke de Parliament, sorti à peu près en même temps), Hazel sera arrêté pour agression sur une hôtesse de l'air et un policier, ainsi que pour possession de drogue, et fera un peu de prison, ce qui entraînera, forcément, un remplacement au sein du groupe (mais il continuera de collaborer de temps à autre, souvent sans être crédité, aux albums de la P-Funk). Il sera cependant présent sur l'album suivant, que j'aborderai prochainement...
FACE A
Red Hot Mama
Alice, In My Fantasies
I'll Stay
Sexy Ways
FACE B
Standing On The Verge Of Getting It On
Jimmy's Got A Little Bit Of Bitch In Him
Good Thoughts, Bad Thoughts