Cet article comme les deux précédents, et comme le suivant et encore un autre un peu après, n'est pas une réécriture, mais est bel et bien republié alors que l'album concerné avait été déjà chroniqué sur le blog (je profite de ce cycle Waterboys, qui contiendra beaucoup de nouveautés, pour les reepublier, afin de rendre ce cycle le plus complet et logique possible). Les Waterboys, pour ne pas les citer, est un de mes groupes préférés des années 80. Fondé au début des années 80 par Mike Scott, ce groupe irlandais est un des meilleurs représentants, en musique, de leur pays, avec les Pogues, Thin Lizzy et, oui je vais les citer, attention, attention, je vais les citer, je les cite, je les cite, attention c'est parti, U2, voilà ça y est, je les ai cités. D'ailleurs, au tout début de leurs carrières, U2 et les Waterboys faisaient le même genre de musique (les Ecossais de Simple Minds aussi), de la big music, cette pop bien chargée, bien lyrique. Les trois/quatre premiers albums de la bande à Bono (The Unforgettable Fire et October notamment), c'est de la big music. Les deux premiers albums des Waterboys aussi. Mais en 1985, les Waterboys vont changer d'horizon, et passer dans le rang du celtique. Avec un album imparable, parfait, génial, qui sera leur plus grande vente d'album à l'époque, le premier de leurs albums à se classer dans les charts anglais (pas en tête, ni dans les 10 premiers, mais classé, c'est classé). Produit par Mike Scott, John Brand, Mick Glossop et Karl Wallinger, enregistré entre février et août 85 en un nombre assez imposant (sept !!) de studios britanniques et, essentiellement, londoniens, l'album est sorti en septembre 85 et s'appelle This Is The Sea.
C'est le chef d'oeuvre qui va mener, trois ans plus tard, à un autre chef d'oeuvre encore plus orienté celtique, Fisherman's Blues. Mais ce disque de 1985, tout en étant imprégné à mort de celtique, reste encore très fortement pop/rock, et conclut, en fait, admirablement une trilogie entamée avec The Waterboys (1983) et poursuivie avec A Pagan Place (1984), deux remarquables albums, le deuxième cité étant même un immense coup de coeur personnel. This Is The Sea se paie le luxe de contenir ce qui reste probablement la chanson la plus connue, la plus mythique (j'ai découvert le groupe par son biais) du groupe, celle qui fera probablement que l'album se vendra aussi bien : The Whole Of The Moon. Régal pop, cette chanson, avec son piano martelé, ses choeurs faussement féminins (car ils sont masculins, mais en falsetto), ses paroles lettrées et sensibles (I talk about wings/...You just flew), son chant habité, est une splendeur, une des plus belles chansons de la décennie. C'est une des plus belles chansons d'un album qui, cependant, à trois reprises, réussit à offrir de l'encore meilleur : Old England (touchante, délicate) ; This Is The Sea (sublime conclusion qui annonce Fisherman's Blues rien que dans son titre et son thème) et l'intouchable, l'inusable, le grandiose The Pan Within, avec son violon à faire frissonner dans les chaumières mal chauffées du fin fond de la Creuse. Ce moment précis où, vers le milieu de la chanson (qui dure 6 minutes), la guitare électrique, froide, cède la place, le temps d'une transition magique, à une envolée de violon celtique, c'est à pleurer de bonheur. Difficile, en tout cas, de ne pas frissonner. Et je n'ai même pas parlé de la voix de Scott, ici en total état de grâce (de Monaco)...
Difficile, aussi, de ne pas citer les autres morceaux, tels que Trumpets, Be My Enemy et les deux plus courts titres, Medicine Bow (moins de 3 minutes) et Spirit (même pas 2 minutes), qui sont tout sauf des bouche-trous. Et que dire de Don't Bang The Drums, qui ouvre le disque (avec 6,45 minutes, c'est le plus long de l'album), archétypal de la big music avec sa production clinquante et bien remplie, son chant héroïque, son ambiance tout pourrait très bien se casser la gueule comme un château de cartes mais on va tenir bon le rythme ? Un de mes morceaux préférés de l'album, c'est une ouverture efficace, qui rappelle les sonorités bien chargées des deux précédents opus tout en préparant à la suite de This Is The Sea, une belle transition, donc. Voilà ce qu'est ce disque remarquable, un disque de transition entre deux époques du groupe, une évolution. Ce genre d'album transitionnel est rarement une réussite, c'est souvent le cul entre deux chaises. Ici, on l'aura compris, rien de tout ça. Cest imparable de A à Z. Avec une superbe pochette, pour ne rien gâcher. Un des meilleurs albums du groupe. Un des meilleurs groupes de son époque, trop méconnu de nos jours, hélas. La suite, demain, ne sera pas en reste !
FACE A
Don't Bang The Drums
The Whole Of The Moon
Spirit
The Pan Within
FACE B
Medicine Bow
Old England
Be My Enemy
Trumpets
This Is The Sea
Sans manquer de sourire en vous rappelant les nombreux potes qui vous rabachent que les annees 80 , en terme de musique, c'est globalement de la merde.
Les Waterboys gravent a tout jamais avec cet album un chef d'oeuvre prenant du debut a la fin, a la production lyrique.
Tous les titres sont magnifiques mais " the Pan within " surclasse par son ampleur emotionnelle . Comme chez Cassavetes : un torrent d'emotions. ( et je ne parle meme pas de la version live dantesque ouvert et clos par le " because the night " du Boss.
Sublime. Forcement sublime.