Tiens tiens, la Mano Negra... Voilà un groupe qui n'a pas été abordé ici depuis bien, bien longtemps. Après, il faut bien reconnaître que, de nos jours, peu nombreuses sont les personnes qui écoutent encore régulièrement ce groupe. Pour ma part, j'aime vraiment beaucoup, mais je ne sors pas les disques de la Main Noire tous les quatre matins. Malgré ça, tout le monde connaît le membre emblématique de ce groupe : Manu Chao. Ce même Manu Chao qui, depuis 1998 et Clandestino, effectue une carrière solo internationale avec succès et avec beaucoup de discrétion. C'est vrai quoi, ça fait une paye que l'on a pas entendu parler de lui dans la journaux ou à la télévision. Rappelons que le bonhomme n'a plus sorti d'albums depuis La Radiolina en 2007, mais continue, de temps à autres, à proposer de nouvelles compositions sur les plateformes de streaming. Mais, dans l'absolu, il n'a pas besoin de composer de nouvelles chansons étant donné que ses chansons de Clandestino, Proxima Estacion... Esperanza, La Radiolina et celles qu'il a signées du temps de la Main Noire rencontre toujours un franc succès lorsqu'il les joue sur scène. Bon, la Mano Negra donc. Sur ce blog a été abordé Puta's Fever, second album du groupe sorti en 1989. Lequel est un vrai bordel sonore et au passage, leur meilleur. Moi, je vais vous parler de Patchanka, le premier, sorti en 1988. Et, pour être franc avec vous, je dois avouer que je me suis bien emmerdé pour décider dans quelle catégorie j'allais mettre ça. Comme vous le voyez, je l'ai foutu dans le "rock français". Mais, ça n'aurait pas été un scandale si je l'avais mis dans la catégorie "rock alternatif", "rock latino" ou "rock indépendant". La vérité, c'est qu'en fait, la Mano Negra n'est pas classable.
L'album contient le premier succès de la Main Noire : Mala Vida. Chanson absolument géniale qui a d'ailleurs fait l'objet d'une petite chronique ici et qui a été classée dans la catégorie Top Musique. Et franchement, c'est le minimum que l'on puisse lui accorder. Mais, la connerie à ne pas faire est de limiter ce disque qu'à cette chanson. Parce que, très franchement, Patchanka propose du sacré gros matos. A commencer par le titre d'ouverture Mano Negra. Long d'une minute pour 44 secondes, cette chanson est un extrait de concert du groupe. Et, ce n'est pas un cas isolé car sur Puta's Fever et toujours en ouverture de disque, on trouve un titre portant le même... titre et qui est aussi un extrait de live. Ronde De Nuit et Indios De Barcelona sont excellentes. Même si, je l'avoue, j'ai mis du temps à aimer la seconde citée. Et, sur la première nommée, est chanté Paris va crever d'ennui. Paroles que l'on retrouvera dans Paris La Nuit sur King Of Bongo en 1991. Rock Island Line est tuante. Mais, il faut vraiment se faire à polyrythmie. D'abord rock somme toute assez classique, elle vire ensuite dans une sorte de mélange entre le hip-hop, le rap et le rock, avant de se terminer dans un rock s'accélérant au fur et à mesure. Darling Darling, chantée en un canon choral est une tuerie, dommage qu'elle dure aussi peu de temps. Seulement 1 minutes pour 50 secondes. D'ailleurs, tout comme c'était le cas pour Pas Assez De Toi sur Puta's Fever, on peut voir en Darling Darling du Louise Attaque bien avant l'heure. Killin' Rats est géniale. Débutant par un solo de guitare bien saignant avec de virer une nouvelle fois dans un style hip-hop, rap et rock. Mais, contrairement à Rock Island Line, elle garde cette couleur jusqu'à la fin. Tackin' It Up, quant à elle, marque une petite pause douceur. Et pour cause, elle est nettement moins remuante et ou saignante que les chansons qui la précèdent. Et, les toutes premières notes que l'on entend et qui sont jouées à la gratte électrique, semblent très fortement inspirées de Red House de Jimi Hendrix. Les chansons qui restent, c'est-à-dire Lonesome Bop, La Ventura, Bragg Jack et Salga La Luna sont toutes excellentes. Et, ma préférée de ces quatre est incontestablement La Ventura. Et, objectivement, je pense que cette chanson est la meilleure de l'album. Il nous reste deux chansons à voir. Et, si j'ai décidé d'en parlé en fin de chronique, c'est parce que ce sont les deux chansons les moins intéressantes du disque. A commencer par Baby You're Mine. Celle-là, je vais être franc : elle est foirax complet. Et les baby baby baby you're mine du refrain la rendent limite insupportable. Et Noche De Accion est assez moyenne. D'ailleurs, sur Puta's Fever, le groupe se rendra "coupable" d'auto-plagiat étant donné que Magic Dice a excatement la même musique.
Cet album, comme tous ceux de la Mano Negra, a un côté totalement OVNI qui vous déroutera à coup sûr lors de la premiere écoute. Mais, une fois que vous aurez réussi à bien dompter ce disque, je peux vous assurer qu'il vous donnera bien du bonheur musical. Et ce ne sont pas Baby You're Mine et Noche De Accion qui changeront la donne. Tout en étant tout à fait conscient que ça pourra vous déplaire, je vous conseille fortement ce disque. Et puis, il est l'un des témoins de cette époque où la scène rock français avait énormément de choses à proposer.
Face A
Mano Negra
Ronde De Nuit
Baby You're Mine
Indios De Barcelona
Rock Island Line
Noche De Accion
Darling Darling
Face B
Killin' Rats
Mala Vida
Tackin' It Up
Lonesome Bop
La Ventura
Bragg Jack
Salga La Luna
et putain, c'est moi, ou le blog bugue, pour ce qui est de l'envoi des commentaires ? Ca indique, en rouge, 'trop de commentaires envoyés', ce genre… depuis hier, ça le fait...