Bon, avant de commencer, je tiens à vous prévenir que, sans savoir pourquoi, je me suis foutu en tête l'idée d'aborder tous les albums que Johnny Hallyday a sortis dans les années 70. Il n'y a que Vie, Flagrant Délit, La Terre Promise, Hamlet et Derrière L'Amour dont je ne parlerai pas, étant donné que Clash a déjà chroniqué les quatre premiers cités et que le dernier a déjà eu sa chronique récemment. Donc, attendez-vous à lire pas mal de chroniques sur Hallyday au cours des prochains jours ! Lorsque sort Je t'aime, je t'aime, je t'aime en mai 1974, ça roule pour Johnny Guitar. Et pour cause, l'année précédente, il venait de connaître un très gros succès avec La Musique Que J'Aime qui deviendra rapido un de ses titres incontournables. Il faut dire qu'elle est quand même sacrément bien branlée cette chanson. Aujourd'hui, nous allons donc nous intéresser à ce 17ème cru studio de Johnny. Et, j'aime autant vous le dire, il n'y aura que bien peu de lignes positives d'écrites. Car cet album est putainement moyen pour ne pas dire assez mauvais.
Pour ceux qui découvrent l'album et qui peut-être, découvrent Johnny, sachez que ce Je t'aime, je t'aime, je t'aime, ne contient aucun titre ayant cartonné de ouf. Mais, on trouve quand même une chanson qui, en son temps, s'est payé un beau petit succès : J'Ai Pleuré Sur Ma Guitare. Certes, ce n'est pas grandiose, c'est même un peu sirupeux, mais c'est quand même une belle chanson. Il faut vraiment haïr Johnny de tout son corps pour ne pas aimer cette chanson. Sinon, l'album s'ouvre sur sa chanson titre. Et, il me faut bien le reconnaître : c'est vraiment une super chanson, malgré des arrangements parfois un peu pompeux, mais les 6 minutes pour 50 secondes qui la caractérisent ne sont jamais emmerdantes. Dans le style variétoche années 70, c'est vraiment l'un des meilleurs morceaux de Johnny Guitar. Et, au rayon des bonnes chansons, on trouve aussi Danger D'Amour, composée par Johnny lui-même et qui clôture la première face. Mais voyez-vous les mecs, on a un problème : un album studio ne se limite pas à trois chansons. Sur cette galette, il y en a dix. Ce qui veut donc dire qu'il y en a encore sept à se cogner... et ça ne va pas être une partie de plaisir. Mon Amour perdu, seconde chanson de l'album, est franchement ratée. Ce n'est pas le fait d'être placée après la chanson titre qui fait que l'on en vient à pareil jugement. Elle est vraiment mauvaise. Elle aurait été positionnée en première position, ça n'aurait rien changé à l'affaire. Hey Louisa est sympathique, mais vraiment pas plus. Si on trouve trois bons trucs sur la première face, la seconde est, quant à elle, un putain de cataclysme, au sens négatif du terme. Prends Ma Vie, Je Construis Des Murs Autour De Mes Rêves (elle aussi signée Johnny, pour la musique bien entendu) et Chanson Pour Lily sont de pures merdes de chien qui sèchent au soleil sur les quais du Vieux-Port de Marseille en plein juillet sous 35 degrés. Toutes les trois sont de vraies tortures pour les oreilles. Trop Belle, Trop Jolie (également signée Johnny) est à peine plus recommandable. Et Le Rock N'Roll, achevant cette terrible face B, est elle aussi une pure merde. Elle a beau être une chanson énergique, on s'y emmerde prodigieusement, comme on s'emmerde prodigieusement devant Vivement Dimanche (l'émission hein, pas le film de Truffaut). Et, pour ne rien arranger, cette chanson se paie le mauvais luxe d'être complètement has-been avant même sa parution.
La conclusion s'impose d'elle-même : cet album, même si l'on y trouve trois chansons réussies, n'est absolument pas recommandable. Tout comme il est très entendu qu'il ne fera le bonheur que des fans inconditionnels de Johnny. Ceux qui pardonnent même les plus épouvantables merdes que le bonhomme a chantées. Et, il en a chantées un paquet quand même !
Face A
Je T'Aime, Je T'Aime, Je T'Aime
Mon Amour Perdu
Hey Louisa
J'Ai Pleuré Sur Ma Guitare
Danger D'Amour
Face B
Prends Ma Vie
Je Construis Des Murs Autour De Mes Rêves
Chanson Pour Lily
Trop Belle, Trop Jolie
Le Rock N'Roll
A noter, la pochette vinyle fendue en deux verticalement, comme celle du ''brain salad surgery'' d'EL&P