Fin du cycle Joe Walsh. Les meilleures choses ont une fin. J'aurai eu un peu de mal avec ce cycle de cinq articles : non pas que je n'aime pas cet artiste. J'adore cet artiste, et ses albums. Mais j'ai du mal à en parler, parce que, justement, je ne sais pas quoi dire d'autre que putain, les mecs, cet album-ci est génial, faut l'écouter, et celui-là aussi, et celui-là, et celui-là également, etc. On arrive, pour cette fin de cycle, à 1978. Ca fait déjà, à cette époque, deux ans (voire deux ans et demi) que Walsh a mis de côté sa carrière solo, entamée en 1972 après son départ du James Gang, pour rejoindre les fameux Eagles, prenant la place de Bernie Leadon. Sur scène, avec les Eagles, il interprètera des morceaux de sa carrière solo (Turn To Stone, Rocky Mountain Way, mais aussi Funk #49 du James Gang). En 1976, alors qu'avec les Eagles il est probablement en studio en train d'accoucher de l'album Hotel California (sur lequel il offre une chanson magistrale, Pretty Maids All In A Row), il sort un live, You Can't Argue With A Sick Mind, un album remarquable malgré une trop courte durée, et sur lequel on entend, sur un titre, quasiment tous les Eagles. Et puis, donc, rideau pour sa carrière solo.
En 1978, alors que les Eagles sont en plein marasme (OK, Hotel California, en 1976, a tout pulvérisé, mais à la suite de la tournée, le bassiste Randy Meisner se barre définitivement, et le groupe est d'ailleurs à deux doigts de se séparer suite à des tensions, avant que Timothy B. Schmit ne remplace Meisner) et commencent à se paumer dans la longue durée d'enregistrement de leur futur The Long Run (1979), Walsh sort son cinquième album solo (et quatrième album solo studio, donc), et son premier sur le label Asylum Records, celui de David Geffen, celui sur lequel avaient signé, dès leur premier album, les Eagles. Normal, Walsh fait partie des Eagles, il ne va dès lors pas sortir son nouvel album solo sur ABC Records (label sur lequel il avait sorti les précédents). Ce nouvel album, sorti sous une très drôle pochette montrant Walsh et une table bien garnie, immergé(e)s dans une piscine (l'ensemble flottant ainsi comme des tarés), s'appelle But Seriously, Folks... ("non mais sérieux, les mecs..."), un titre bien joewalshien lui aussi, et il offre 8 titres, pour une durée de 35 petites minutes. Produit par Walsh et le producteur des Eagles (qui n'a pas attendu que Walsh les rejoigne pour produire ses albums) Bill Szymczyk, cet album est un petit régal de rock et de hard-rock enregistré avec notamment Joe Vitale, Jay Ferguson, Willie Weeks... et l'ensemble des Eagles aux choeurs.
C'est un album très mélodique, plus subtil que sa pochette, et qui renferme, en final, un morceau légendaire, écrit à la base pour la bande-son d'un film oublié (FM) et que Walsh ne cessera jamais de jouer live, notamment avec les Eagles (une version exemplaire est sur Eagles Live de 1980) : Life's Been Good. Long de 8 minutes (9 en CD car on y a rajouté un final délirant), ce morceau, le plus long de l'album et de très loin, est une merveille qui entremêle gros riff de hard-rock bien tuant et couplets paisibles un peu reggaeisants. Une chanson irrévérencieuse comme on n'en trouve pas deux, un des monstres sacrés du répertoire de Walsh et du rock des années 70, rien que ça. C'est évidemment le meilleur morceau d'un album qui, sinon, de Over And Over à Theme From Boat Weirdos, en passant par At The Station (sur lequel Don Felder, des Eagles, joue de la guitare rythmique) et Tomorrow, offre du très bon niveau. Un album malheureusement un peu trop court, ce qui est le cas, d'ailleurs, des albums de Walsh. Mais on se console en se disant que, sur ses albums, on n'a pas le temps de s'ennuyer, et on n'y trouve aucun remplissage. Bref, encore une fois, du grand, du très grand rock !
FACE A
Over And Over
Second Hand Store
Indian Summer
At The Station
FACE B
Tomorrow
Inner Tube
Theme From Boat Weirdos
Life's Been Good