Il y à environ un an et demi (ou deux ans, je ne sais plus trop), je reçois une commande d'un vinyle d'occasion (je ne sais plus lequel, là aussi), et en accompagnement, un vinyle bonus : Slow Motion, sorti en 1974, un album de Man, un groupe de rock progressif gallois, dont j'avais entendu parler (le groupe, pas l'album), mais juste comme ça. Il faut dire qu'avec un nom aussi commun, banal, que Man, c'est pas forcément évident... L'album a été une très agréable surprise pour moi, malgré le timbre de voix parfois un peu usant de Micky Jones. Par la suite, et peu de temps après en fait, j'achète le livre Collector de Philippe Manoeuvre, dans lequel il recense une centaine d'albums méconnus et qu'il adore, une sorte de discothèque idéale secrète. Parmi les albums, certains que je connait (Zappa, Byrds, Kinks, Todd Rundgren, Ron Wood...), et d'autres, pas mal d'autres, que j'ai découverts via le livre (j'en ai d'ailleurs abordé des chiées, l'an dernier, et je vais en aborder encore quelques uns dans peu de temps ; et au passage, le premier album, éponyme, de Flash Cadillac & The Continental Kids abordé l'autre jour est dans le livre lui aussi). Parmi les albums dans le livre, un est de Man. Pas celui que j'aborde aujourd'hui, mais le live Maximum Darkness de 1975, prétendument enregistré avec la présence du guitariste John Cipollina (Quicksilver Messenger Service, Copperhead, Terry & The Pirates), je dis 'prétendument' car il semblerait qu'il ne soit pas sur tous les morceaux. Peu importe, le live est dantesque, grandiose, puissant. Ce fut le premier Man que j'ai acheté (en vinyle ; je n'ai aucun Man en CD), et je pensais que je m'arrêterai là. Pourquoi ? Parce que je ne me voyais pas farfouiller dans la disco du groupe pour écouter leurs précédents albums (ni les suivants), j'ai d'autres priorités.
Et puis, en avril dernier (fin avril, comme chaque année), je me rends au Vandisc, une convention du disque à Auvers/Oise, qui existe depuis presque 20 ans. Et je m'y rends depuis bien 6 ou 7 ans, au passage, réglé comme une horloge. J'y ai trouvé, au fil des ans, des raretés, pas forcément toujours à des prix donnés (le problème du vinylmaniaque, c'est qu'il achète, parfois, souvent, des disques au prix fort, depuis que ce format est revenu en force). Cette année, donc, alors que je farfouille dans un bac et tombe sur un disque de Deep Purple qu'il me manquait (Made In Europe, pas le meilleur ni le plus rare, mais allez savoir pourquoi, je ne l'avais qu'en CD, celui-là...), de plus pas cher du tout (10 euros, état parfait), je discute avec le vendeur, qui est très sympa, et ce dernier me montre un objet amusant dans un de ses bacs. Un album de Man (c'est pas ça qui est amusant, vous pensez bien), l'album que j'aborde aujourd'hui, sorti en 1972 et intitulé Be Good To Yourself At Least Once A Day. J'ai cru à un live en regardant la pochette, mais non, c'est bel et bien un disque studio. Le mec le vend 30 euro, état parfait. Musicalement, c'est, il me le certifie, aussi bon que du Man habituel, autrement dit, il me le certifie encore une fois, du grand niveau. Apparemment, fan de Man, le mec. En plus, il avait raison, ce disque, qui n'offre que 4 titres (deux par face) et qui dure 36 minutes, est une vraie réussite de rock progressif jammesque, un peu bordélique et frénétique (le chant, parfois), mais jubilatoire. Un morceau du live Maximum Darkness, Bananas, est ici dans sa version studio, au passage. Pour en revenir au vendeur, il sort le disque de sa pochette plastique et ouvre la pochette gatefold devant mes yeux ébaubis. La pochette est en fait un gigantesque pop-up d'une carte du Pays de Galles, carte fantaisiste (visuel plus haut, et plus bas pour la même, en partie repliée) d'une dimension de 60*60 cm. Rien qu'à voir ça, j'ai acheté le disque, tant pis si, musicalement, ça risque de ne pas me plaire.
J'ai donc acheté ça pour l'objet, très beau (et, j'ai constaté ça sur le Net, la pochette a récolté un prix), donc, mais comme je l'ai dit, musicalement, ce disque est une belle réussite, seulement 4 morceaux, et donc des morceaux assez longs (respectivement, ils durent, dans l'ordre, 11, 8, 9:30 et 7:15 minutes), mais on ne s'ennuie pas en les écoutant. C'Mon est un régal bien furibard, Bananas est remarquable avec des paroles hilarantes (I like to eat bananas, 'cause they ain't got no bones), Keep On Crinting est excellente... Tout est génial sur Be Good To Yourself At Least Once A Day ('fais-toi du bien, au moins une fois par jour', mais que veulent-ils donc dire ça là ? Ah ah ah...), du contenant au contenu, et ce disque, mon troisième Man, je l'ai décidé en l'écoutant chez moi de retour de la convention, ne serait pas mon dernier, donc. J'ai par la suite acheté deux autres albums du groupe (leurs deux suivants, qui se trouvent être les deux d'avant Slow Motion et Maximum Darkness) et si j'ai, depuis, arrêté ma découverte du groupe pour le moment, je ne regrette pas d'avoir, un temps, pourrsuivi. Ces albums seront, bientôt, abordés ici, d'ailleurs, vous vous en doutez bien. Un excellent groupe méconnu (de nos jours). A noter que leur batteur, Terry Williams, a fait partie de Rockpile, puis de Dire Straits (1983/fin de carrière) !
FACE A
C'Mon
Keep On Crinting
FACE B
Bananas
Life On The Road