Glenn Frey, mort en 2016 et on le regrette bien malgré qu'il ne soit pas plus connu que ça du grand public, était un des membres fondateurs des mythiques Eagles. Eux, on n'a pas besoin de les présenter. Quand ce groupe (à la base, de country-rock, ayant dérivé vers la pop-rock en cours de route) s'est séparé, en 1980, ce fut dans la douleur, la haine même : les membres du groupe ne se parlaient plus que par le biais de leurs avocats, avocats qui, tous, sont remerciés dans les crédits du double Eagles Live de 1980 (ce qui en dit long sur l'atmosphère au sein du groupe) ! A la question d'un journaliste leur demandant s'ils se reformeront un jour, ils auraient répondu Bien sûr, quand il gèlera en Enfer. Ils ont le sens de l'humour : quand, 14 ans plus tard, ils se reformeront pour des concerts et une session studio ayant donné 4 inédits, ils sortiront un live (agrémenté de ces inédits studio) qu'ils baptiseront Hell Freezes Over, traduisez s'il vous plaît. C'est ça, ça veut bien dire Il gèle en Enfer, bravo. Bon, entre temps, une bonne partie des membres du groupe se sont risqués en solo. Joe Walsh (guitare, un peu de chant et de claviers, présent dans le groupe depuis 1976) fait des albums solo depuis le tout début des années 70, Don Henley (chant, batterie) sortira son premier en 1981... Glenn Frey (guitare, chant), lui, le mec à la voix douce, celui qui chantait Tequila Sunrise, New Kid In Town, Lyin' Eyes, Peaceful Easy Feeling et Take It Easy (entre autres) au sein des Aigles, se lance en solo en 1982, et aura sorti cinq albums solo jusqu'à sa mort.
En 1984, il publie son deuxième album, The Allnighter, un album sur lequel il joue de pas mal de choses : guitare évidemment, mais aussi basse, claviers, batterie, pas sur l'ensemble de l'album, ceci dit. Divers musiciens sont crédités et changent selon les morceaux, citons notamment Barry Beckett aux claviers, Josh Leo et Duncan Cameron aux guitares, John Robinson, Larrie Londin et Michael Huey aux batteries... Des musiciens peu connus, et aucun n'a fait partie des Eagles. En 42 minutes, The Allnighter, qui marchera plutôt bien, est un agréable petit album de pop-rock californienne, avec, au programme, et uniquement sur les versions européenne et japonaise (sur la vrsion ricaine, à la place, se trouve Living In Darkness), une chanson très connue, sans doute la plus connue de Frey en solo, The Heat Is On, issue de la bande-son du film Le Flic De Beverly Hills de Martin Brest, sorti la même année que l'album. Une chanson pop réjouissante avec un saxophone tonitruant et sur laquelle Frey est en forme. Autre chanson, sur l'album, issue d'une bande-son, celle de la série TV Miami Vice : Smuggler's Blues, vraiment épatante aussi. On notera que l'année suivante, Frey récidivera avec la bande-son de Miami Vice en livrant une chanson géniale, ma préférée de lui sans aucun doute : You Belong To The City.
L'album offre aussi Lover's Moon et The Allnighter, excellentes chansons ; Sexy Girl, sympathique ; mais aussi le nettement moins bon (et fortement sous influence de Chuck Berry) Better In The U.S.A., dans laquelle Frey s'en prend à l'U.R.S.S., une chanson bien patriotique s'il en est. C'est selon moi la seule faute de goût (mais elle est de taille) de cet album somme toute très bon, pas le meilleur de Frey, pas le meilleur d'un Eagles en solo, mais vraiment intéressant et sympathique. Cependant, chez Frey en solo, je préfère nettement (et j'en parlerai bientôt) son quatrième album, Strange Weather, sorti dans les années 90. En chez les Eagles en solo, je préfère nettement les albums de Walsh, efficaces et hautement recommandés.
FACE A
The Allnighter
Sexy Girl
I Got Love
Somebody Else
Lover's Moon
FACE B
Smuggler's Blues
Let's Go Home
Better In The U.S.A.
The Heat Is On
New Love