On continue dans le cycle A-Ha avec leur deuxième album, ce qui semble logique après avoir abordé le premier. Les Norvégiens, sans doute le plus grand titre de gloire de la musique norvégienne de la fin du XXème siècle (il vaut mieux se souvenir de A-Ha que des black-métalleux crameurs d'églises en bois type Burzum et Darkthrone, non ?), ont eu un sacré petit carton plein, en 1985, avec Hunting High And Low et sa légion de hits, on l'a vu récemment. Quiconque affirme, en 2019, n'avoir jamais entendu, de sa vie entière, Take On Me ou The Sun Always Shines On T.V. perdra illico presto toute crédibilité ; même s'il affirme ensuite que les voitures de pompiers sont rouges, personne ne le croira plus. L'album, je l'ai dit, était vraiment d'un excellent niveau, même si sa seconde face est un chouïa moins percutante que la première, mais c'était pour chipoter. L'année suivante, en 1986 donc, et alors que les singles de Hunting High And Low continuent d'affoler les charts (et les clips de passer à la TV, sur laquelle le soleil brille toujours comme on le sait), la bande de Morten Harket (chant) et Pal Waaktaar-Savoy (guitare) sort son deuxième album, Scoundrel Days ('jours de voyage', en gros).
A l'époque, dans la catégorie new-wave, on peut dire que c'est la disette. Si 1984 était, pour ce genre musical, une grande année, 1986 est celle où on commece un peu à se lasser. Mais A-Ha n'est pas vraiment un groupe de new-wave, plutôt de synthpop à la Depeche Mode (qui, en 1986, commence sérieusement à devenir indispensable via Black Celebration). Mais peu de points de comparaison entre les deux groupes (même si, en 1993, A-Ha sortira un disque au moins aussi sombre que le Depeche Mode des grands jours et de la même époque, Memorial Beach n'ayant en effet rien à envier au Songs Of Faith And Devotion de la bande à Gahan et Gore), car A-Ha, sur ce deuxième album, poursuit la trame entamée avec leur premier opus : de la pop synthétique roucoulée (Harket, parfois, est un peu usant, vocalement parlant, même si sa voix n'est pas honteuse du tout), légère, et une belle propension à faire de leurs albums des robinets à hits. Même si, sur Scoundrel Days (sublimement produit par Alan Tarney et deux des membres du groupe, Waaktaar-Savoy et le claviériste Magne 'Mags' Furuholmen), on ne trouvera aucun tube aussi monumental et majeur que Take On Me. D'ailleurs, on peut affirmer sans trop de crainte de passer pour un con que Take On Me restera à vie et jusqu'après la mort LE tube ultime, majeur, du groupe. Vu que ce fut leur premier, c'est quand même con.
Rien qu'à voir sa pose de minet, on devine où se trouve le chanteur : à droite !
Mais ici, attention, on a une des plus grandes, des plus belles, des plus impressionnantes chansons du groupe : Scoundrel Days, qui ouvre le bal. Et ne sortira pas en single, au passage. Erreur de la part du groupe ? Je ne sais pas, je sais juste que les quatre singles sont certes excellents, mais qu'aucun n'est aussi puissant que cette chanson-titre. Les singles sont Cry Wolf (excellentissime), Manhattan Skyline, I've Been Losing You et (ce dernier single ne sortira qu'en...Bolivie !) Maybe, Maybe. Cry Wolf, surtout, marque bien (et ouvre la seconde face du vinyle, un vinyle plus long que le précédent, mais court quand même, 39 minutes). Quant aux autres titres, mentionnons The Swing Of Things, qui contraste fortement avec Scoundrel Days qui le précède, et Soft Rains Of April, sublime final. October (rien à voir avec la chanson homonyme de U2) est très bien aussi. Dans l'ensemble, ce deuxième opus des Norvégiens est sans doute meilleur que le précédent, beaucoup de fans, apparemment, estiment même qu'il s'agit de leur meilleur album. C'est, en tout cas, un très bel album de synthpop qui n'a pas trop mal vieilli, sorti de plus sous une sublime pochette (photo prise à Hawaï, pour l'anecdote sans intérêt).
FACE A
Scoundrel Days
The Swing Of Things
I've Been Losing You
October
Manhattan Skyline
FACE B
Cry Wolf
We're Looking For The Whales
The Weight Of The Wind
Maybe, Maybe
Soft Rains Of April
Quel bonheur que la reprise du blog, à moi aussi tu as manqué ! Je passai tous les jours en gardant espoir de voir une autre tête que celle de Johnny (que j'aime bien pourtant)...