Non, vous ne rêvez pas : c'est bien de A-Ha (ou, s'il faut l'écrire comme il le faudrait, a-ha, sans majuscules) qu'il s'agit. Ceci est le premier (et il y en aura probablement d'autres) article, sur le blog, abordant un de leurs albums, mais, autrefois (il y à un sacré bail !), trois de leurs clips avaient été rapidement abordés. A chaque fois, ou presque, avec pléthore de commentaires du genre 'pas ma came du tout', 'groupe de daube', 'pas terrible', 'nul', etc. Et j'avais aussi précisé que si j'aimais ces chansons (deux d'entre elles sont sur cet album), je n'aimais pas le groupe. Avec le temps qui passe (dans moins de 20 jours, j'aurai 37 fuckin' ans, les mecs), j'ai l'impression que mes goûts musicaux s'élargissent de plus en plus, s'adoucissent aussi (je n'écoute quasiment plus de Iron Maiden, AC/DC et Metallica, tout en continuant d'aimer ces groupes), et je me retrouve parfois à écouter les albums de Cock Robin, Phil Collins, Toto (bon, j'ai toujours écouté les deux derniers cités avant cette inutile parenthèse, ceci dit), Tears For Fears et A-Ha, chose que je ne faisais jamais autrefois, trouvant ce genre de musique trop pop, trop légère, trop commerciale-variétoche pour moi. Et puis, un jour, il y à environ un an, en brocante, je tombe sur un mec qui vend une chiée de CDs, un peu de tout, du frouze, de la pop internationale, du jazz, du rock... Parmi les quelques CDs que je lui prends (j'ai du en prendre une dizaine, pour même pas 10 €), trois sont de A-Ha : l'album que j'aborde aujourd'hui, le suivant Scoundrel Days, et Memorial Beach (leur cinquième si je ne m'abuse, et le dernier que, je pense, j'aborderai, car je compte faire leurs cinq premiers albums). Ca m'a tellement plu dans le genre synthpop que j'ai déniché deux autres albums de ce groupe peu de temps après.
J'écoute encore ça de temps en temps, pas trop souvent car je ne pense pas que ça mérite de se bourrer le cerveau avec des écoutes répétées, mais je dois dire que ce groupe, norvégien comme chacun le sait, et fondé en 1982, est, ou plutôt était à l'époque, de bonne qualité dans son genre. A-Ha, ou a-ha, est constitué de Morten Harket (chant), Pal Waaktar-Savoy (guitare et programmation de batterie, choeurs ; il y à un ° sur le 'a' de son prénom, pour l'info) et de Magne Furuholmen (claviers, programmation de basse, choeurs). Le nom du groupe, con comme une bûche de Noël sans petits lutins en plastique, ne veut rien dire : à la base, le groupe avait écrit un morceau de ce nom, mais ce morceau était tellement mauvais qu'ils l'ont jeté, et juste conservé le titre, devenu leur nom. Et puis, dans les bacs, ça les faisait classer parmi les premiers, de même que ZZ Top étaient facilement repérables car situés à la fin des rayonnages. Le premier album du groupe sort en 1985 et s'appelle Hunting High And Low. Ce n'est pas le meilleur album du groupe, ni le meilleur de 1985 (une excellente année : Kate Bush, Dire Straits, Jean-Jacques Goldman, Renaud, Simple Minds...), mais dans le genre vous penseriez que notre premier album ne nous ferait pas remarquer ?, on atteint quasiment des hauteurs himalayesques : sur les 10 titres (pour un court résultat de 37 petites minutes), pas moins de 5 sortiront en singles, et 3 d'entre eux sont des hits, des tubes qui passent encore souvent à la radio : Take On Me, qui ouvre le bal et reste probabement LA chanson mythique du groupe ; Hunting High And Low, merveille qui monte en puissance et donne son titre à l'album, indéniablement ma préférée ; et The Sun Always Shines On T.V., cultissime. Les deux singles restants, Love Is Reason (qui, en fait, ne sortira en single que dans le pays natal du groupe et aux Phillippines !) et Train Of Thought, sont de très bonnes chansons aussi.
Enregistré non pas à Oslo, ni à Bergen, ni à Trondheim, ni à Stavanger, mais à Londres (studio Eel Pie, à Twickenham) et produit par Tony Mansfield, John Ratcliff et Alan Tarney, Hunting High And Low, sous sa très classe pochette (qui détonne avec les artworks criards et/ou trop recherchés et abstraits de la majeure partie des albums new-wave de l'époque : Depeche Mode, OMD, Ultravox, Simple Minds...), n'est cependant pas un album exceptionnel, plusieurs albums suivants du groupe seront plus réussis. Le très court (moins de 2 minutes !) And You Tell Me, par exemple, ne sert pas à grand chose, et I Dream Myself Alive n'est pas très réussie. Dans l'ensemble, malgré la présence d'un gros hit dessus, la face B est nettement inférieure à la première, qui est, elle, un sans-fautes. L'interprétation de Harket est très bonne, même si le mec a tendance (ça continuera sur les deux-trois albums suivants) à en faire un peu trop dans le genre roucoulade de minet péroxydé qui veut plaire aux zolies filles. Rien à voir avec le timbre de voix posé et aux attitudes parfois un peu sombres d'un Dave Gahan (Depeche Mode), par exemple. Ce côté un peu précieux a sans aucun doute participé à la réputation de groupe de merde que les Norvégiens se sont fadés depuis toutes ces années (A-Ha est toujours en activité, le dernier album, Cast In Steel, date de 2015, ils ont tourné en 2018, qui le savait ? On peut dire qu'ils sont du genre discrets, étant devenus un peu ringards et clairement plus bankables) et qui les poursuit. Mais en mettant ça de côté, on parviendra très certainement à apprécier, pour ce qu'elle est, la musique de ce groupe : un peu datée, un petit peu kitsch parfois, mélodieuse et sympathique au possible, c'est, tout simplement, de la très bonne petite pop bien ouvragée, pas révolutionnaire (aucun album du groupe ne mérite de figurer dans un classement du genre 'meilleurs albums de rock', déjà, c'est pas du rock, et puis tous ont leurs défauts), mais vraiment pas honteuse pour une couronne (monnaie norvégienne). On se laisse tenter ?
FACE A
Take On Me
Train Of Thought
Hunting High And Low
The Blue Sky
Living A Boy's Adventure Tale
FACE B
The Sun Always Shines On T.V.
And You Tell Me
Love Is A Reason
Dream Myself Alive
Here I Stand And Face The Rain
J'aime bien cet album et en-dehors des hits-singles le reste en vaut la chandelle, même si ça emprunte beaucoup de clichés "80".
Mais face à Take On Me, on peut affirmer que cette ritournelle est clairement intemporelle !
Ce qu'il faut mentionner aussi, c'est combien le groupe a galéré au début pour pouvoir "imposer" ce titre, qui a été enregistré et mixé pas moins de 3 fois (!) avant la version définitive qui a enfin fait décoller le groupe ! Signalons également que c'est surtout la vidéo de ce titre qui a rendu la chanson célèbre et non l'inverse, chronologiquement. Etonnant...