Bon... Il y à quelques mois j'ai abordé ici le dernier album d'Indochine, 13, en précisant que c'était le seul album du groupe que j'aimais, et que je l'aimais vraiment, que ce disque m'avait bien cueilli comme il faut, que je l'ai trouvé tellement monumental dans son genre que je l'ai acheté en vinyle en plus du CD, ce qui en dit long. C'est toujours le cas. Je veux dire, c'est officiel, 13, j'adore, c'est un régal de synth-pop à l'ancienne, Indochine a quelque peu retrouvé le son des débuts et a mis de côté ses ambiances gothico-industriello-emo-djeun'z. OK, Nicola Sirkis ne chante pas toujours super bien, et niveau textes, il y à des trucs parfois gênants (Tombera les croix, dans Song For A Dream, c'est dans le genre absolument inexcusable ; un prof de français lit ça, il se flingue ; et qu'on ne vienne pas me parler de licence poétique ou d'effet littéraire pour que ça sonne mieux en bouche, car Tomberont les croix sonne mieux et est liguistiquement correct, au moins). Et puis le disque est long, avec 77 minutes, mais les mélodies sont à tomber...Enfin bref, je ne suis pas là pour reparler, aussi tôt, de 13, mais c'est vrai que je vais reparler d'Indochine, à au moins deux reprises (un autre article à venir dans les prochains jours). Avec deux albums, qui se suivent dans leur discographie, et que je n'avais pas abordé ici. Il faut dire qu'Indochine, je n'ai jamais aimé (mis à part quelques chansons et à la rigueur l'album Le Péril Jaune...et, donc, 13), et les quelques albums abordés ici sont la plupart du temps abordés via des chroniques assassines. Ou cyniques. Ou méprisantes.
Mais ce disque, sorti en 1993, que je me suis payé en vinyle (ainsi que l'autre album que j'aborde bientôt ; j'ai dépensé 20 € pour les deux disques, neufs, en magasin, 20 € pour les deux, pas pour chaque disque) afin de rajouter deux objets à ma collection, c'est autre chose. Un Jour Dans Notre Vie, sous sa pochette représentant une jeune femme lourdement maquillée et au regard noir, un look emo avant l'heure, est un album à part dans la discographie des Sirkis Bruder (Stéphane, jumeau de Nicola, décèdera en 1999). C'est un disque rock. Pas du rock électro ou synth-pop comme l'étaient ou le seront les suivants, non, du rock, enfin, dans la limite de ce qu'un groupe comme Indochine peut faire en rock. N'ayant eu que peu de succès à sa sortie en raison d'une baisse de popularité du groupe depuis la fin des années 80 (à partir de 7000 Danses, en 1987, ça commence à sentir la merde pour le groupe ; le grand public est passé à autre chose, rock alternatif, grunge, techno...seuls restent les fans, quoi), cet album, long de 48 minutes (ce qui par rapport à quasiment tous les futurs albums, est relativement court) offre deux classiques : le morceau-titre et le très sensuel, sexuel même Savoure Le Rouge, inspiré par les oeuvres du peintre Egon Schiele. Dernier album fait avec le guitariste Dominique Nicolas (un des cofondateurs du groupe avec les frangins), qui claquera la porte en raison de divergences artistiques et de tensions répétées (il ne s'entendait plus du tout avec Nicola Sirkis), il n'est pas à proprement parler un grand disque, mais le non-fan d'Indochine que je suis, le mec qui ne peut que très très très difficilement écouter des trucs comme Ladyboy, Canary Bay, Les Tzars ou Trois Nuits Par Semaine sans avoir envie d'étriper la première personne située à la gauche et d'égorger celle située à ma droite, ce mec-là qui n'est autre que moi, a été surpris de trouver le disque plutôt...plutôt...plutôt correct, en fait.
Un Jour Dans Notre Vie est quand même assez saoûlant parfois, des chansons ne sont vraiment pas terribles (Cathy Prend Son Fusil, Vietnam Glam, Anne Et Moi), mais dans l'ensemble, ce n'est pas pourri comme le seront les albums suivants, Wax (que j'aborde bientôt), Dancetaria et même ce Paradize ultra vendu, album du retour en grâce qui offre certes deux-trois merveilles (Un Singe En Hiver, Le Grand Secret), et je préfère ne pas dire ce que je pense des suivants, 13 mis à part vous l'aurez compris. Mais le côté très rock classique (dans la mesure où on parle d'Indochine) de cet album m'a plu, et je dois dire que les trois premières chansons sont mémorables, que Bienvenue Chez Les Nus et Ultra S. sont très bonnes, et que le final, Crystal Song Telegram, est joli. Après, les sempiternels défauts du groupe sont là : Sirkis est énervant par moments, même s'il chantait encore moins bien aux débuts du groupe (quand il chantait C'eyyyyyye au lieu de C'est, par exemple, et ce genre de prononciation pour ces genres de mots), et les textes sont parfois plombants de crétinerie. Mais à quelques reprises, et notamment sur le sublime morceau-titre qui compte probablement parmi les plus belles réussites du groupe avec Le Grand Secret et La Vie Est Belle, on a affaire à du vraiment très très bon niveau. Sorti alors que le grand public et la musique étaient passés à autre chose, l'album ne se vendra pas très bien, seul l'album suivant, Wax, fera pire. Et au sujet de ce Wax, le faible succès est très facile à comprendre. Mais Un Jour Dans Notre Vie, que j'ai failli inclure dans ma longue liste, parue il y à quelques jours, sur les albums méconnus et sous-estimés, aurait je pense mérité un peu de reconnaissance, car c'est sans doute un des meilleurs du groupe. Et c'est moi qui le dit, et vous le savez, Indochine et moi, on n'est pas potes !
FACE A
Savoure Le Rouge
Sur Les Toits Du Monde
Un Jour Dans Notre Vie
Anne Et Moi
La Main Sur Vous
Some Days
FACE B
Bienvenue Chez Les Nus
D'Ici Mon Amour
Candy Prend Son Fusil
Ultra S.
Vietnam Glam
Crystal Song Telegram