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Suite au succès monumental de Purple Rain (album de la bande originale du film du même nom, les deux oeuvres datent de 1984) et surtout de sa chanson-titre et de When Doves Cry, Prince se sent probablement pousser des ailes. On le serait à moins, en même temps. Si ses trois premiers albums n'avaient pas vraiment cartonné (Prince, For You, Dirty Mind) et le succès commencé, doucement, à poindre avec Controversy en 1981, ce n'est qu'à partir de 1982 et 1999 que Prince a commencé à se faire un nom, et 1984 fut, pour lui, aussi importante que 1982 le fut pour Michael Jackson et son Thriller. 1984, c'est l'année Purple Rain, tout le monde pouvait, sur tous les médias, entendre cette longue et prenante chanson, pur chef d'oeuvre de pop teintée de classicisme (le final orchestral), dotée d'un solo crevant d'émotion et interprété, vocalement, par un Prince au-dessus de tout. On attendait la suite de l'album (qui, en plus des deux tubes que j'ai cité, comprenait aussi Darling Nikki et ses paroles sexe, Let's Go Crazy et Take Me With U, autrement dit, du lourd) avec une impatience de plus en plus impatiente, j'imagine. Aussi, quand Prince a sorti son septième opus en 1985, j'imagine à quel point les gens ont été déçus, même si l'album s'est assez bien vendu. Mais les critiques furent méchantes, et il en faudra du temps, pour réhabiliter ce Around The World In A Day sorti sous une des pochettes les plus chatoyantes, colorées, psychédéliques et belles de son époque. 

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Cet album a été comparé, à sa sortie, au Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, aussi bien pour sa pochette chamarrée que pour le contenu de l'album, sa production clinquante et riche, ses morceaux variés qui semblent, au final, former un tout, un bloc musical parfait et assez psychédélique. En interview, Prince dira que s'il adore les Beatles, il n'avait pas ce groupe et leur album-phare de 1967 en tête quand il a imaginé Around The World In A Day et sa pochette. Pour la pochette, en tout cas, son idée était de mettre un peu de tout au lieu de lui, car les gens en avaient probablement marre de toujours ou presque (ce n'était pas le cas pour 1999) le voir en couverture de ses albums. Lui, en tout cas, en avait probablement un peu marre, mais ça n'a pas duré : la pochette de Parade, son disque suivant, le montrera, recto comme verso (de la pochette, pas de Prince) ! L'album, d'une durée totalement lambda (43 minutes, 9 titres), est de ceux qui nécessitent deux-trois écoutes pour être pleinement appréciés, mais quelques titres sautent à la face de l'auditeur dès la première écoute (pour ma part, anecdote idiote et inutile, cette première écoute, il y à longtemps, fut au casque, en pleine gare Saint-Lazare, walkman accroché à la ceinture, en train de courir pour choper un train alors que, de l'autre côté, à Auber, le RER merdait ; cette première écoute de Around The World In A Day, à Saint-Laguche, un soir de petite grève surprrise made in RATP, fut moyenne, j'avais quelque part autre chose en tête, mais cette première fois, je ne peux pas la changer). America, par exemple, ou bien le sublimement pop Raspberry Beret, sans oublier Paisley Park, par ailleurs le nom du studio personnel de Prince, et de son propre label musical.

PRINCE AROUND THE WORLD IN A DAY ERA

Le reste de l'album est d'un niveau tout aussi exceptionnel que ces trois titres (cependant, je dois dire au sujet de America que je me suis un petit peu lassé de cette chanson), par exemple, les deux derniers titres, The Ladder et Temptation, et surtout Temptation, sont absolument quintessentiels dans l'oeuvre princière, et que dire du morceau-titre et de Condition Of The Heart ? Aucune mauvaise chanson sur ce disque pop, psychédélique, funky et quelque peu chatoyant. C'est assurément un des meilleurs albums d'un artiste regretté et qui, à l'époque (de 1981 à 1991 précisément), ne ratait rien de ce qu'il entreprenait, tout ce qu'il touchait (ou presque : son film de 1986 foirera quelque chose de bien) se transformait en or...ou en tubes au hit-parade ! Certes, cet album e 1985 n'a pas été bien reçu à sa sortie, mais depuis, on a bien eu le temps de le réhabiliter, et Around The World In A Day se pose vraiment là comme digne successeur de Purple Rain !

FACE A

Around The World In A Day

Paisley Park

Condition Of The Heart

Raspberry Beret

Tamborine

FACE B

America

Pop Life

The Ladder

Temptation