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A moins que le monsieur ne sorte un nouvel album prochainement, et à moins que je ne parvienne enfin à dégotter Old Wave afin de pouvoir enfin l'aborder ici, cet article sera le dernier concernant les albums solo de Ringo Starr. Une série d'articles montrant bien (du moins je l'espère) que malgré la réputation de Beatle de seconde zone que Ringo se tape depuis le début, il a quand même réussi à sortir de très bons albums (et aussi quelques merdes, c'est vrai, voir son album de 2012, par exemple, pour le plus récent de ses ratages). Cet album est donc, à ce jour, son dernier opus. Le bonhomme a largement dépassé les 70 ans (il est près d'en avoir 80 en fait) et il n'a jamais été du genre à sortir un album coûte que coûte mais à en faire selon ses envies, donc il y à des risques que Postcards From Paradise, tel est le nom de cet album, soit son dernier. Sorti en 2015, cet album fait suite (avec trois ans d'écart entre eux) aux ratage intégral du foutage de gueule de Ringo 2012 (qui, lui, faisait suite à une totale réussite sortie en 2010, Y Not). Sorti sous une pochette des plus caricaturales (un cadre façon timbre-poste à l'intérieur duquel on trouve une photo de Ringo souriant et dont les lunettes de soleil reflètent des palmiers) et un titre assez téléphoné (il semble avoir été utilisé plein de fois, ce qui n'est pas le cas, mais 'cartes postales du paradis', ça fait kitsch...), cet album, comme le précédent, a été produit par Ringo seul, et enregistré par Bruce Sugar. 

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Comme de bien entendu, on retrouve ici des pointures, des stars, des invités de marque. Peter Frampton, Todd Rundgren, Joe Walsh (Eagles de l'ère 1976/fin), Benmont Tench (claviériste des Heartbreakers de Tom Petty), Van Dyke Parks, Steve Lukather (guitariste de Toto), Dave Stewart (Eyurythmics). Certains ont co-écrit ou composé des chansons, comme Rundgren our le morceau-titre (les paroles sont signées Ringo qui ne s'est franchement pas cassé la margoulette : il s'agit tout simplement de titres de chansons des Beatles ou de sa propre carrière solo, mis bout à bout pour faire des paroles, genre I'm begging you, don't pass me by/And if you do, please tell me why/I know you told me yesterday/You've got to hide your love away/But if your heart is bad to me/It's only love, I'll let it be. Voyez le genre. Marrant mais paresseux, l'exercice de style fonctionne plus ou moins bien au final. Joe Walsh, Dave Stewart, Steve Lukather, Van Dyke Parks, Glenn Ballard ont aussi co-signé des morceaux sur l'album. Un album qui en contient 11 et est dans l'ensemble, nettement, mais alors nettement plus réussi que le précédent (ce qui était franchement facile à faire), mais quand même un tantinet inégal. Vraiment pas fan du tout de ce Bamboula aux accents créoles, ni de Bridges. Mais Rory And The Hurricanes, Island In The Sun (rien à voir, évidemment, avec le mini-tube de Weezer !) ou Let Love Lead sont de bonnes chansons. 

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Aucune ne mériterait de figurer dans un best-of de Ringo, mais Postcards From Paradise (dont le livret inclut les paroles, une première depuis I Wanna Be Santa Claus en 1999) n'en demeure pas moins un sympathique petit opus de Ringo, un album un peu mineur mais loin d'être foiré, du niveau de Choose Love, ce qui est franchement pas mal. De toute façon, on n'a jamais attendu grand chose de sa part ; sans aller jusqu'à dénigrer Ringo ou lui contester son talent (il en a : batteur remarquable, don inné pour s'entourer des meilleurs musiciens, et capital sympathie entier), il faut reconnaître que jamais personne n'a un jour pensé qu'il sortirait des albums de la trempe de Band On The Run, Imagine ou All Things Must Pass. Il a réussi, en 1973, à en faire un de ce niveau (Ringo), mais cet album, sur lequel tous les Beatles apparaissaient même si ce n'était jamais sur un seul et même morceau, a vraiment surpris les gens, et restera presque sans suite. Il ne parviendra jamais à faire mieux, même si Vertical Man (1998) et Y Not (2010) ne sont pas loin derrière. Mais on aime Ringo pour ce qu'il est, et tant pis s'il n'a pas le génie de Paul, John ou George, il est ce qu'il est, un mec sympa, attachant, et un ancien Beatles qui plus est. Tant pis si certains de ses albums sont moyens, ou médiocres, ou même nuls, tant pis si le nombre de ses albums vraiment réussis ne représente même pas le tiers de sa discographie solo ; on l'aime, Ringo, et je sais que j'achèterai les yeux fermés sont prochain album si prochain album il y à. Je serai peut-être déçu comme je le fus en 2012, mais si ça se trouve, ça sera un grand album ; avec lui, ce qu'il y à de bien, c'est qu'on ne sait jamais !

Rory And The Hurricanes

You Bring The Party Down

Bridges

Postcards From Paradise

Right Side Of The Road

Not Looking Back

Bamboula

Island In The Sun

Touch And Go

Confirmation

Let Love Lead