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Ringo Starr nous avait proprement cueillis en 2010 avec son fantastique et inespéré Y Not, aussi réussi que sa pochette ne le laissait pas présumer. De la même manière que John Lennon décevra les foules en 1972 avec Some Time In New York City après le carton plein, un an avant, de son Imagine, Ringo allait, deux ans après, en 2012 donc, fortement décevoir avec son nouvel album, son avant-dernier à ce jour. Mais je n'ai cité les deux albums de Lennon que pour faire une comparaison hâtive, ne cherchez rien de plus. Pour en revenir à Richard Starkey, ce nouvel album, sorti donc en 2012, et très logiquement et connement baptisé Ringo 2012, est donc une déception. Et même, pour tout dire, plus que ça : c'est l'épitomé de la déception musicale ! L'album ne renferme que 9 titres, et dure 29 minutes, oui, vous avez bien lu, on se croirait revenu au bon vieux temps des albums des Beach Boys et Byrds. Mais quand on y réfléchit bien, la courte durée (euphémisme !) de ce 17ème album studio de Ringo n'est vraiment pas un mal. Sous sa pochette encore plus paresseuse que celle du précédent (on y voit Ringo debout, souriant, faisant le désormais classique V de la victoire, sur fond blanc, avec le titre de l'album de part et d'autre de son torse, en diagonale ; au dos, une photo d'une maison, en noir & blanc), Ringo 2012 est en effet un disque hautement merdique, tellement qu'il en devient toxique.

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Photo présente dans l'inside tray (sous l'emplacement du CD) du boîtier : il a l'air content de lui, le bougre !

Au cours de mes récentes chroniques précédentes des albums de Ringo, j'ai dit de I Wanna Be Santa Claus (1999, disque de Noël comme son titre l'indique) qu'il était le pire du batteur, et je le maintiens. Mais Ringo 2012 vient juste derrière, et on trouvera ensuite Ringo Rama et Bad Boy. Puis Ringo The 4th. Bref, quand Ringo met son nom dans un titre d'album, c'est mauvais présage ? Ah non, n'oublions pas que Ringo (1973) est un chef d'oeuvre, son meilleur album et un des meilleurs albums solo d'un ex-Beatles, mais c'est l'exception. On sent qu'avec Ringo 2012, Ringo a voulu rendre hommage à son album best-seller de 1973 (il en reprend d'ailleurs un morceau, Step Lightly ; à la base, ce n'est pas le meilleur de l'album de 1973, mais cette reprise...). Mouais. Autre reprise de son propre catalogue : Wings, initialement issue de Ringo The 4th. Etonnant de reprendre un morceau pareil, issu d'un album pareil, n'est-ce pas ? On a aussi une reprise du Think It Over de Buddy Holly, et un morceau du nom de Rock Island Line indiqué comme étant arrangé par Ringo (mais pas de nom d'auteur, ce qui me laisse penser qu'il s'agit d'un vieux titre datant de Mathusalem et que Ringo a revampé). Oui, c'est un fait : long de 29 minutes, ne comptant que 9 titres, cet album en possède 4 qui n'ont pas été écrits spécialement pour l'occasion ! De là à penser que cet album est constitué de rogatons du précédent opus (le design de l'album, extérieur comme intérieur de pochette, le laisse aussi présumer), il n'y à qu'un pas...

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Les morceaux sont dans l'ensemble courts, si on excepte les 5 minutes du premier morceau, Anthem. C'est probablement, avec la reprise de Wings qui suit, le meilleur morceau de Ringo 2012. Ce n'est pourtant pas exceptionnel pour autant. Allez, assez parlé des chansons de l'album. Parlons un peu de sa production (entièrement produit par Ringo seul, assisté de Bruce Sugar, comme Y Not), qui est aussi bonne que pour le précédent opus, c'est déjà ça. Et les musiciens participant à l'album : à peu près les mêmes, soit Don Was, Benmont Tench, Van Dyke Parks, Steve Dudas, Joe Walsh, Edgar Winter, mais pas Dave Stewart (il a dû sentir le coup venir !), et Macca est lui aussi royalement absent ; entre nous, le retrouver sur pareille merde musicale aurait vraiment été triste... Bon, allez, c'est fini, vous pouvez reprendre votre respiration, cette chronique de cet album puant est finie. Ah ! non, ultime détail qui n'a cependant aucune importance : le morceau final, Slow Down, n'est pas une reprise du classique rock'n'roll de Larry Williams que les Beatles popularisèrent en leur temps, en 1964 (et les Jam en 1977), mais un morceau écrit pour l'occasion. Il aurait sans doute été mieux de reprendre le morceau de Williams plutôt... Et voilà comment Ringo est passé d'un de ses meilleurs albums à un de ses pires ! Heureusement, l'album suivant (et son dernier pour le moment) sera un milliard de fois plus réussi (ce qui n'était pas difficile, en même temps), j'en reparle bientôt. 

Anthem

Wings

Think It Over

Samba

Rock Island Line

Step Lightly

Wonderfeul

In Liverpool

Slow Down