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Comme le titre l'indique, cet article énumère la discographie solo officielle (studio et live ; ceci dit, je fais une exception pour les albums live du All-Starr Band de Ringo, trop nombreux et similaires, et pour les incartades classique de McCartney genre Ecce Cor Meum) des ex-Beatles. Chaque discographie avait été faite séparément, les voici réunies, et le tout de manière chronologique, évidemment !

1968

george-harrison-wonderwall-musicWonderwall Music (George Harrison) : Enregistré en partie en Inde (à Bombay) avec des musiciens locaux, et en partie à Abbey Road avec quelques musiciens indiens et des musiciens rock (Ringo et Clapton apparaissent sur Ski-ing), ce disque, le premier album a être paru sur Apple Records, est la bande originale d'un film de Joe Massot, un film oublié et franchement peu réussi (Wonderwall, avec Jane Birkin dans le rôle d'une jeune femme s'appelant Penny Lane). C'est auss le premier album solo d'un Beatles. Entièrement instrumental, riche de 19 titres pour à peu près trois quarts d'heure, cet album est plutôt généreux, donc, mais on ne peut pas vraiment dire qu'il soit immense, ni essentiel (sauf au Beatlemaniaque impulsif, l'album étant, en vinyle, une pièce de collection, comme tous ceux de la période 1968/1969, pour les albums solo). Difficile de retirer des morceaux à l'ensemble, mais l'ouverture Microbes (musique indienne, et une des ouvertures d'album les plus étonnantes que je connaisse) et la ballade au piano Wonderwall To Be Here, sans oublier le très rock Ski-ing, sont excellents. D'autres sont nettement moins aboutis, du remplissage qui de plus, fonctionne moyennement sans l'image (le film). Ca reste un disque curieux et à écouter au moins une fois !

62223414_pUnfinished Music #1 : Two Virgins (John Lennon & Yoko Ono) : Un peu moins de 30 minutes de collages sonores, de bidouillages, le tout sous une pochette qui fera bien plus parler d'elle que le contenu du disque. Sorti le mois-même du Double Blanc, et en fait un petit peu avant, ce premier opus solo de Lennon a donc été fait avec sa compagne Yoko. Selon la légende, le disque a été fait juste avant que les deux ne couchent ensemble pour la première fois. La photo de pochette (au recto comme au verso, le couple, de plein pied, nu ; la pochette sera censurée dans pas mal de pays et d'éditions) aussi... Musicalement zéro, ce disque ne vaut que pour le coup de force de son artwork. On ne peut pas dire, en revanche, qu'Apple Records a eu les couilles de le publier, ce disque bruitiste, car, après tout, le disque est l'oeuvre d'un des Beatles les plus influents...

1969

62223420_pUnfinished Music #2 : Life With The Lions (John Lennon & Yoko Ono) : Pièce de collection ultra rare et donc chère en vinyle, ce disque est, musicalement, une purge innommable de 50 minutes. Dont 26,30 pour Cambridge 1969 qui occupe toute la face A, morceau enregistré live à l'université du même nom, et sur lequel, sur fonds de feedback de guitare joué par Lennon, on entend Yoko hurler, brailler, couiner sans interruption ou presque, tout du long, à donner envie de se flinguer avec un couteau. La face B propose des "morceaux" enregistrés sur une cassette, dans une chambre d'hôpital, celle de la pochette, celle de Yoko après sa fausse couche. On y entend la Japonaise chantonner une chanson acoustique sur les déboires du couple ; on y entend Lennon bidouiller un poste de radio en discutant, pendant 12 minutes ; on y entend, surtout, 5 minutes d'échographie du coeur du bébé futur-mort-né (John Lennon II) suivies de 2 minutes de pur silence symbolisant ce deuil. Tragique, déchirant et totalement malsain. Cet album est un grand disque de malades, totalement inécoutable et indéfendable. Le premier des deux albums à avoir été publiés sur le très éphémère sous-label d'Apple destiné aux expérimentations : Zapple Records. Ce qui explique, en partie, sa rareté vinylique et les prix inabordables auxquels il est souvent confronté. Alors que musicalement, le contenu vaut 1,50 € à peu près, pour la chanson qui ouvre la face B.

83859236_pElectronic Sound (George Harrison) : Dingue de se dire que c'est le futur auteur de All Things Must Pass et de Cloud Nine qui est derrière ce disque totalement barge ! 44 minutes de bidouillages sonores publiés sur Zapple Records (dernier disque publié sur le sous-label), et seulement 2 morceaux, un par face, pour ce disque instrumental dédié au Moog, ce proto-synthétiseur avec lequel Harrison semble s'être, ici, éclaté comme un petit fou. Rarissime, inabordable en conventions (minimum 100 € un exemplaire...) dans son format vinyle, ce Graal beatlesien ne l'est pas pour son contenu musical, donc. C'est original, certes, mais à peu près aussi mignon à écouter que la pochette, peinte par Harrison, l'est à contempler, c'est dire... Un OVNI musical, ni plus ni moins.

62223410_pWedding Album (John Lennon & Yoko Ono) : Rendons grâce à Dieu ou à qui vous voulez : après ce disque, les expérimentations, ça sera fini. Dernier des albums avant-gardistes ratés du couple, celui-ci a été en partie enregistré le jour du mariage de John et Yoko. Deux morceaux, un par face, pour un peu moins de 50 minutes, putain ça commence à faire chier. John & Yoko permet d'entendre le couple se dire leurs prénoms, sur fond de battements de coeur, et de toutes les manières possibles et inimaginables ; Amsterdam a été enregistré au cours d'un bed-in, et on y entend des bribes d'interviews, de chansons, et de chats étranglés (pardon, de miaulements de Yoko). Le disque est rarissime en vinyle, et cher donc, car il fut vendu dans un coffret, avec des photos, une reproduction du contrat de mariage et du gateau de mariage (en pop-up de carton), et malheureusement pour nous, ils n'avaient pas oublié de foutre le disque aussi à l'intérieur...

62223460_pLive Peace In Toronto 1969 (John Lennon & The Plastic Ono Band) : Ce live de Lennon et de sa première mouture du POB (avec Klaus Voormann, Clapton...) a été enregistré au cours d'un festival rock pour la paix à Toronto, comme son nom l'indique. La face B offre 6 titres, essentiellement des reprises de bons vieux rocks (Blue Suede Shoes), mais aussi Cold Turkey et Give Peace A Chance, les deux singles à succès du POB. Cette première face est vraiment excellente, 23 minutes de bonheur. La face B, elle, ne dure que 17 minutes (pour deux titres), mais elle est entièrement dédiée à Yoko. Elle y est terrifiante sur John John (Let's Hope For Peace) et on se demande vraiment comment Lennon faisait pour aimer ça (l'amour rend con, comme on le dit souvent). Le disque était vendu avec un livret calendrier orné de photos, dessins, poèmes et textes de chansons. Légende urbaine : on trouverait souvent des exemplaires vinyles d'occasion avec une face A plus ou moins raisonnablement usée et une face B immaculée, comme si personne ne l'avait jamais passée ! On se demande bien pourquoi...

1970

86690752_pSentimental Journey (Ringo Starr) : En 1970, chaque Beatles publiera un disque solo...sauf Ringo qui, en plus d'être le premier à publier un disque solo cette année-là, en publiera en fait deux ! Mais ça sera pour, ensuite, ne plus en refaire avant 1973 (il fera juste un single en 1971 et un en 1972 entre temps, et des films). Celui-ci, à la pochette montrant un pub situé non loin de la maison d'enfance de Ringo, est un album comptant parmi les plus atypiques du corpus beatlesien. Disque de reprises de vieilles chansons des années 50 (voire d'avant) telles Night And Day, Bye Bye Blackbird ou la chanson-titre, il a été enregistré à l'ancienne, avec des orchestrations à l'ancienne (certaines chansons sont produites par Quincy Jones, d'autres par McCartney, Elmer Bernstein ou George Martin, mais aussi du futur producteur de Ringo, Richard Perry). Ne cherchez pas de rock ou de pop ici, c'est vraiment un disque de chansons jazzy et old school, qui a été fait, selon la légende, pour faire plaisir à la maman de Ringo, dont c'était les chansons favorites. Musicalement, ce n'est pas raté, mais à moins d'être fanatique de ce genre de productions, on s'en lasse très vite, et le disque ne vaut vraiment que pour la collection.

83892702_pMcCartney (Paul McCartney) : Avril 1970. McCartney, dans une interview dans la presse écrite, signée d'un certain Clint Harrigan (qui est autre que McCartney lui-même...comme il le révèlera plus tard), au moment de la sortie de son premier opus solo, annonce qu'il quitte les Beatles. Peu après sortira Let It Be, dernier album sorti (mais non le dernier enregistré : ce fut Abbey Road) du groupe. Beau timing. Pour parler un peu de ce premier opus solo de Paul, avec sa pochette montrant des cerises au sirop sur une balustrade (et un bol dudit sirop à côté), c'est un disque enregistré par Paul seul (il joue absolument de tout ici), à moitié instrumental, très minimaliste, constitué de chansons dont certaines sont de l'ère des Beatles et ne furent pas utilisées par le groupe à l'époque (Teddy Boy, Junk). Sincèrement, un peu inégal, mais les meilleurs moments y sont grandioses. McCartney dira un jour que Maybe I'm Amazed (la mieux produite ici) est la chanson pour laquelle il aimerait que, pour l'éternité, on se souvienne de lui.

86690747_pBeaucoups Of Blues (Ringo Starr) : Après avoir participé à l'enregistrement du All Things Must Pass de George Harrison (voir juste en-dessous !), Ringo s'envole pour Nashville, Tennessee, en compagnie du musicien de country américain Pete Drake, qui a joué aussi sur le disque de Harrison et avec qui il a sympathisé. Drake lui proposa en effet de lui faire un disque de country, de la pure, de la vraie, avec des musiciens du cru (Charlie McCoy, les Jordanaires, etc). Ringo accepte avec joie de faire ce disque constitué de 12 morceaux originaux (il n'en signe ou cosigne aucun), produit par Drake, et regorgeant de merveilles : le morceau-titre (sorti en single), Silent Homecoming, $15 Draw... Un des meilleurs opus de Ringo, très clairement, mais il vous faudra vraiment apprécier la country pour apprécier ce disque, car ce ne sont pas des paroles en l'air : Beaucoups Of Blues est vraiment un pur disque de country de Nashville, il respire le grand Ouest ! Un exercice de style de plus pour Ringo, mais dans son genre, c'est vraiment une réussite.

83859248_pAll Things Must Pass (George Harrison) : Pour beaucoup, ceci est le premier vrai disque solo de Georgie Boy, ses deux premiers opus étant assez à part, finalement (et pendant longtemps tellement difficiles à dénicher qu'ils en devinrent oubliés). Triple album vendu sous un coffret proposant aussi un poster, cet album renferme deux disques de chansons (produites par Phil Spector, qui a parfois eu la main lourde sur les chansons les plus énergiques, qui en deviennent presque cacophoniques : Art Of Dying, Awaiting On You All...) et un de jams instrumentales et électriques franchement bien troussées (et qui était, le troisième disque, probablement offert ; bref, le coffret était probablement vendu au prix d'un double album, mais pas sûr). Entouré de musiciens qu'on ne présente plus (Ringo, Clapton, Billy Preston, Pete Drake et la quasi-totalité, sauf Duane Allman, des futurs Derek & The Dominoes de Clapton, fondés juste après ces sessions : Carl Radle, Bobby Whitlock, Jim Gordon), Harrison livre ici une oeuvre majeure, une somme, constituée en partie de chansons datant de l'ère des Beatles. Son meilleur album ? Sincèrement, oui, et ce, malgré que certains de ses albums suivants soient absolument sublimes.

62223465_pJohn Lennon/Plastic Ono Band (John Lennon) : On ne le croirait pas à l'écouter, mais ce disque, le premier vrai disque solo de Lennon après des incartades avant-gardistes à oublier, est produit par Spector ! On ne le croirait pas, car sa production est pour le moins minimaliste, austère, rèche, on accusera même le disque d'être inécoutable en raison de sa production brute et de son aspect psychanalytique, Lennon y dégueulant toutes ses émotions : colère, peur, tristesse, malaise, amertume, mépris, amour aussi... Chef d'oeuvre total sorti sous une pochette pastorale, parallèlement à un Yoko Ono/Plastic Ono Band à la pochette similaire (le couple y est en position inversé et au verso, on a une photo de Yoko enfant à la place de celle de John), ce disque regorge de grandes chansons, quasiment toutes en fait : Mother, God, Love, Working Class Hero, Remember, Isolation... 39 minutes et 39 secondes totalement monumentales. Pour beaucoup, le chef d'oeuvre de Lennon.

1971

83892715_pRam (Paul & Linda McCartney) : Sous sa pochette bigarrée en collages et son titre qui signifie "bélier" (allusion à la pochette, ou pochette en allusion au titre ? et une des chansons s'appelle Ram On...), Ram est un chef d'oeuvre total, intégral, crédité au couple McCartney probablement pour faire une pique au couple Lennon. Lennon et Macca étaient en froid polaire à l'époque, et Lennon dénichera, sur ce disque, quelques allusions pas très gentilles à son égard (Too Many People, 3 Legs, Dear Boy, une photo au verso de pochette montrant deux scarabées en train de se battre ou de se reproduire...). Les deux autres Beatles aussi n'apprécieront pas trop ce disque, qui sera d'ailleurs globalement assassiné par la presse à sa sortie, ce n'est que bien des années après qu'il sera reconnu (à juste titre) comme un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, album de Paul. Un disque sensationnel, enregistré à New York  (notamment) avec un futur Wings, le batteur Denny Seiwell, sur certains titres. Une pure perfection que McCartney, en 1977, reproduira en version orchestrale assez délirante sur un album qu'il signera Percy Thrillington, et qui est une véritable rareté (mais pas un album globalement grandiose, lui).

62223456_pImagine (John Lennon) : Le monstre sacré de Lennon. Produit par Spector, ce disque est une sorte de version enrobée de sucre et de miel, selon l'expression de Lennon, de son précédent opus, que la presse avait jugé trop aride. Les thématiques, ici, sont les mêmes, Lennon parle de lui, du monde, de la politique, des autres  (How Do You Sleep ? est une diatribe terriblement violente, qu'il regrettera par la suite, sur McCartney). Bien entendu, on a ici Imagine, Jealous Guy, Gimme Some Truth, trop immenses morceaux. On a ici la présence de George Harrison, de King Curtis (géant du saxophone, qui mourra des suites d'une agression à son domicile quelques semaines plus tard), des musiciens de Badfinger... On a le sublime Oh My Love, le touchant How ? et le virulent I Don't Wanna Be A Soldier Mama, I Don't Wanna Die. On a aussi une photo, qui était glissée dans la pochette sur une carte, représentant Lennon tenant un porc par les oreilles, allusion cynique à la pochette d'un certain Ram, par un certain McCartney... Imagine, monumental album, sera son dernier opus fait en Angleterre, pays qu'il quittera après ce disque, pour ne plus jamais y revenir.

83892943_pWild Life (Wings) : Voici probablement l'album d'un ex-Beatles ayant reçu les pires critiques à sa sortie (et les pires pour McCartney) : le premier opus de son nouveau groupe les Wings. Macca est difficilement visible sur la pochette à l'aspect bucolique (qui me fait penser à celle de l'album de Lennon de 1970), et son nom n'apparait quasiment pas au dos de pochette (qui propose un texte signé Clint Harrigan, qui est, je le rappelle, Macca lui-même). C'est en partie à cause de ça que l'album se vendra très mal, ça et son côté très brut (production assez simpliste). Pourtant, Wild Life regorge de petits trésors : le morceau-titre, Tomorrow, Dear Friend (chanson pour Lennon, sur laquelle Macca joue l'apaisement ; de surcroît, après cet album, les relations entre Lennon et Macca s'apaiseront), Mumbo, Bip Bop (qui semble avoir inspiré Voulzy pour le J'Ai Dix Ans de son pote Souchon, dont il a signé la musique). Après, ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre, il est trop à part, trop abrasif... Mais ce coup d'essai des Wings (les autres membres sont le batteur Denny Seiwell, le guitariste Denny Laine, et Linda McCartney aux claviers et choeurs) n'est absolument pas à négliger, et je l'aime beaucoup.

83859278_pThe Concert For Bangla Desh (George Harrison) : Triple live (dont la durée, cependant, aurait pu tenir sur deux disques : moins de 100 minutes) issu de deux prestations données en 1971 au Madison Square Garden de New York par George Harrison et ses amis musiciens (Clapton, Ringo, Billy Preston, Leon Russell, Bob Dylan qui sortait alors d'une longue année de retrait, et Ravi Shankar, instigateur du projet, en première partie) afin de venir en aide au Bangladesh, en proie à la guerre civile et la famine. Malheureusement, les fonds, et Harrison et ses amis n'y sont pour rien et en sortiront amers, n'iront quasiment pas au Bangladesh, ayant été détournés par des escrocs. Produit par Spector, ce live ayant aussi été filmé (il existe en DVD) est un régal de tous les instants, même les 16 minutes de musique indienne (Bangla Dhun) en ouverture sont immenses, et pourtant, la musique indienne, il faut s'accrocher, c'est du genre on aime ou on déteste, pas de milieu... Ici, c'est carrément un des temps forts du live. La prestation de Ringo, qui oublie la moitié des paroles de son tube It Don't Come Easy qui venait pourtant alors de sortir, est amusante. Celle des autres, absolument électrifiante dans l'ensemble. Le tout était vendu dans un coffret avec un imposant livret de photos.

1972

62223452_pSome Time In New York City (John Lennon & Yoko Ono) : Cet album a quatre gros problèmes : a) la production de Phil Spector est outrancière, chargée ; b) le disque live (car cet album est double, avec un disque studio et un disque live), offert dans l'album qui était donc vendu au prix d'un simple, contient 16 minutes de miaulements insupportables de Yoko sur Don't Worry Kyoko et des extraits live d'une prestation avec Zappa et ses Mothers, à peine plus écoutable ; c), on y vient justement : Yoko, qui offre des interventions intempestives sur pas mal des chansons de Lennon, et chante toute seule quatre chansons, dont deux qui sont insoutenables (We're All Water et Sisters, O Sisters) ; d) les chansons sont quasiment toutes des chansons d'actualité (on y parle de la répression sanglante d'une manifestation pacifiste en Irlande du Nord, des émeutes carcérales violemment réprimées aussi, de l'incarcération d'activistes qu'il faut li-bé-rer, du feminisme), et rien ne vieillit plus mal que ce type de chansons, car l'actualité évolue tout le temps. Bref, ce disque fait à quatre mains, et avec l'aide du groupe Elephant's Memory, n'a pas grand chose pour lui. Mais, mais, mais : Woman Is The Nigger Of The World et New York City (toutes deux de Lennon) et Born In A Prison et Angela (de Yoko) sont remarquables. Et sur le disque live, Cold Turkey et Baby Please Don't Go, malgré le son un peu brouillon, sont très bonnes. Il n'empêche que ce Some Time In New York City à la pochette géniale (les paroles dans les articles) est quasiment tout le temps considéré comme le pire album de Lennon (ses albums avant-gardistes de 1968/1969 mis de côté), et que même si c'est exagéré, il est vrai que ce n'est pas un disque très réussi, et qu'il faut beaucoup d'amour pour Lennon pour parvenir à un tant soit peu l'apprécier. Ce qui est mon cas, je l'avoue, mais ce fut dur et laborieux, mes premières écoutes de ces 90 minutes étaient très très pénibles. Maintenant, j'avoue sans honte, je l'aime bien, ce disque chabraque ! La seule production (en album) d'un Beatles en 1972.

1973

83895049_pRed Rose Speedway (Paul McCartney & Wings) : A voir la pochette, on comprend que Macca a pigé la leçon de Wild Life : non seulement l'album est crédité à Paul McCartney & Wings, mais il apparait bien visible sur la pochette, difficile de le louper cette fois-ci ! A la base prévu pour être double (mais Macca, la mort dans l'âme, le réduira à un disque simple devant l'insistance de la maison de disques), Red Rose Speedway est un très bon disque, parfois mal-aimé, mais qui se vendra bien, et offre de superbes chansons : My Love, Little Lamb Dragonfly, Big Barn Bed. On y trouve aussi un medley de quatre titres, long de 11 minutes, en final, qui donne des réminiscences d'Abbey Road. Live And Let Die, chanson du "James Bond" du même nom, produite par George Martin, sera enregistrée pendant les sessions, mais ne finira pas sur l'album. A la suite de ce disque qui voit arriver le guitariste Henry McCullough au sein du groupe, les Wings commencent doucettement à devenir importants, mais le meilleur reste à venir...

83859293_pLiving In The Material World (George Harrison) : Mal accueilli par la presse à l'époque en raison de son côté un peu trop prosélyte vis-à-vis des croyances hindouïstes d'Harrison (et l'artwork intérieur en rajoute une couche), qui savait être pénible de ce côté-là entre 1970 et 1974, Living In The Material World, dont les recettes de vente sont, à vie, reversées à la Material World Foundation fondée par Harrison à l'époque, est cependant un remarquable album... en partie. La face A est intouchable, une collection de purs joyaux, 6 morceaux sublimes. La face B, un peu plus courte, offre 5 morceaux qui, hélas, ne sont pas aussi quintessentiels, sauf Try Some, Buy Some et That Is All. Un petit peu inégal, l'album est cependant très bien produit et interprété, et on y trouve quand même plus de réussites que de "ratages" (j'exagère : aucune des 3 chansons les moins fortes n'est un ratage, tout de même). Bref, c'est encore une fois un disque recommandé.

62223450_pMind Games (John Lennon) : Produit par Lennon seul (pourtant, on sent des accents spectoriens sur certains titres) ,ce qui se ressent un peu dans le son, cet album moyennement aimé des fans et un peu dézingué par la presse regorge de sublimes chansons : la chanson-titre, You Are Here, Out The Blue, One Day (At A Time), Intuition, le très rock Meat City... La moitié de l'album, un album offrant aussi 3 secondes silencieuses en final de sa première face (Nutopian International Anthem), et offrant aussi la totale absence de Yoko (sauf sur la pochette et dans le thème de pas mal de chansons) ! Après ce disque enregistré notamment avec David Spinozza (au sein d'un groupe intitulé le Plastic U.F. Ono Band), Lennon et Yoko se sépareront pendant environ un an, Lennon quittera New York pour s'installer à Los Angeles, afin de laisser leur couple respirer un peu, ça sera son lost weekend. Ce disque, dans ses thèmes, est en quelque sorte sa bande-annonce !

86690743_pRingo (Ringo Starr) : Troisième album de Ringo, et son premier en 3 ans. Sous sa pochette faisant penser à celle du Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles (comme celle du futur Dark Horse d'Harrison) se cache un disque fabuleux, le meilleur de son auteur. Il y est entouré (sur la pochette, mais surtout sur le disque !) d'une foule de pointures, comme Klaus Voormann, la quasi-totalité du Band, Marc Bolan, et surtout, des trois autres Beatles, qui jouent donc tous sur le disque (une prouesse que Ringo est le seul à avoir réussi, pour une seule et unique fois), mais hélas jamais sur un seul et même morceau. Au mieux, ils sont trois (et dans ce cas, jamais avec McCartney parmi les trois). Chaque Beatles, aussi, a offert une chanson (deux pour Harrison) à leur pote : Lennon offre I'm The Greatest, Macca Six O'Clock, Harrison Photograph (et le moins bluffant Sunshine Life For Me (Sail Away Raymond), assez country). Cet album est un pur régal de pop/rock d'époque, super bien produit par Richard Perry, et s'il ne faut retenir de Ringo qu'un seul disque, c'est celui-là. A noter que dans le vinyle se trouvait un livret de paroles et dessins (signés Klaus Voormann), livret heureusement reproduit dans le CD.

83895063_pBand On The Run (Paul McCartney & Wings) : Peu avant l'enregistrement de ce disque (qui a eu lieu en majeure partie à Lagos, au Nigéria ! Ce qui entraînera pour le groupe des déboires techniques et sociaux, genre agression au couteau à l'aéroport, accusations infondées de profiter de la pauvreté du pays...), deux des Wings (Seiwell et McCullough) s'en vont, suite à des différends financiers avec Macca. C'est sous la forme d'un trio (Macca, sur l'album, tient basse, batterie, un peu de guitares et un peu de claviers, en plus du chant !) que les Wings vont faire ce Band On The Run qui, dès sa sortie, va tout faire péter. C'est un triomphe de la volonté, un chef d'oeuvre absolu et mon préféré de Macca (voire même des ex-Beatles réunis). 9 titres (10 aux USA : il y à aussi Helen Wheels sur l'album dans les éditions ricaines) immenses, mention spéciale au morceau-titre, Mrs. Vandebilt, Nineteen Hundred And Eighty-Five, Jet et Bluebird. Mais tout est immense, tout. Essentiel absolu.

1974

Walls_And_BridgesWalls & Bridges (John Lennon) : Sous sa pochette (vinyle seulement) ludique avec ses rabats permettant de modifier (surtout en les mettant en relation avec la sous-pochette et la couverture du livret des paroles) les expressions du visage de Lennon imprimé au dos de pochette, Walls & Bridges est, à mon humble avis, un total chef d'oeuvre, enregistré pendant les sessions de Rock'n'Roll (la pochette à base de dessins d'enfance de Lennon devait à la base servir pour Rock'n'Roll), sessions qui furent longues et pénibles. Au final, enregistré après, l'album sortira avant son disque de reprises de vieux rocks, qui sortira, lui, en 1975. Au programme de ce disque de lost weekend : Whatever Gets You Thru The Night, co-écrite avec Elton John (qui chante dessus) ; le bluesy et dévasté Scared ; Bless You ; l'instrumental Beef Jerky ; Steel And Glass (qui réutilise la mélodie de How Do You Sleep ? et son côté vitriol, mais s'en prend cette fois-ci à Allen Klein, qui dirigera la finance des Beatles à la fin de leur carrière et foutra sa merde dans ce bel univers) et surtout, cette splendeur onirique qu'est #9 Dream. On a aussi en final un morceau d'une minute enregistré avec Lennon au piano et chant et son fils Julian à la batterie : une reprise du Ya Ya de Lee Dorsey, que Lennon reprendra vraiment sur Rock'n'Roll. Un album à la production très américaine, enregistré à New York, peu avant que Lennon ne retrouve, définitivement cette fois-ci, sa Yoko. Son dernier disque de chansons originales avant 1980.

86690734_pGoodnight Vienna (Ringo Starr) : Toujours sous la houlette de Richard Perry, et toujours entouré de plein de potes musiciens (Voormann, Keltner, Dr John, Elton John, Lennon, mais seulement lui en terme d'ex-Beatles), Ringo essaie à nouveau la recette de son précédent opus, Ringo, qui fut un carton plein. Le résultat est ce disque court (33 minutes) et un peu inégal, mais au final très attachant, sorti sous une pochette que j'adore (malgré son mauvais goût) et sur laquelle Ringo est en Klaatu, l'extra-terrestre du film de SF Le Jour Où La Terre S'Arrêta (on a juste mis la tête de Ringo à la place de celle de l'acteur Michael Rennie). L'album offre quelques classiques : Snookeroo écrit par Elton John et Bernie Taupin ; Goodnight Vienna signé Lennon ; les reprises du Only You (And You Alone) des Platters (une idée de Lennon) et du No No Song de l'acteur-chanteur Hoyt Axton (une chanson sur l'abstinence de la part d'un vrai bambochard...). Le reste n'est pas aussi bon (Call Me, Easy For Me signé Harry Nilsson, Husbands And Wives), mais dans l'ensemble, bien que moins puissant que le précédent opus, Goodnight Vienna vaut le coup d'oreilles.

83859302_pDark Horse (George Harrison) : Dire que cet album a été mal reçu par la presse est être encore loin de la vérité : Dark Horse fut la-mi-né. Enregistré après une tournée américaine calamiteuse (où il partageait la scène avec Ravi Shankar) qui le laissera dans un état physique lamentable (une belle laryngite ruine la moitié de l'album ; le titre de l'album est un jeu de mot avec dark hoarse, "sombre éraillement", mais sera aussi le nom du label que Harrison fondera la même année, et sur lequel il commencera à publier ses albums en 1976), l'album s'ouvre sur un instrumental enregistré avec le L.A. Express de Tom Scott (un groupe de jazz-fusion), ce qui est des plus étonnants. Moralement, Harrison va moyennement, sa femme Patti le trompe depuis des années avec Clapton, elle le quittera pour finir par l'épouser, et lui trouvera cependant le bonheur avec Olivia Arias peu avant l'enregistrement de l'album (il a mis des allusions à sa nouvelle compagne partout dans les crédits de pochette). Musicalement, l'album offre de vraies pépites (Simply Shady, So Sad, Dark Horse, Far East Man signé avec Ron Wood), même si la moitié de l'album est flingué par sa voix qui l'est tout autant (flinguée). Et encore une fois, il place une chanson religieuse hare krishna sur le disque (pour la dernière fois, ceci dit). La pochette pastiche celle du fameux album des Beatles Sgt. Pepper's... et n'est pas des plus réussies. J'aime beaucoup ce disque qui n'a pas eu de bol dans sa vie.

1975

62223443_pRock'n'Roll ( John Lennon) : En 1969, sur Come Together, Lennon oublie de créditer Chuck Berry, il a en effet repris une ligne de texte de sa chanson You Can't Catch Me, dont les droits appartiennent à un certain Morris Levy (qui détient les droits de pas mal de chansons de rock'n'roll 50's) : Here comes ol' flat-top. Levy lui intente un procès. Les choses vont durer jusqu'à ce qu'un accord amiable est trouvé : Lennon fera un disque entier de reprises de vieilles chansons de rock'n'roll appartenant au catalogue détenu par Levy, et l'affaire sera jouée. Lennon et Phil Spector se mettent au boulot en 1973, mais Spector va rapidement se barrer, peu concerné par l'affaire. Lennon met le disque de côté, enregistre Walls & Bridges... et ensuite, en produisant seul, revient à la charge. Les 13 titres de l'album sortent en 1975 sous une pochette iconique, Lennon à Hambourg au tout début des années 60, quand les Beatles y jouaient au Star-Club (les personnages en flou au premier plan à droite sont les autres Beatles, en tout cas McCartney). On y trouve Stand By Me, You Can't Catch Me, Ain't That A Shame, Just Because, un Medley : Rip It Up/Ready Teddy démentiel et expédié... A sa sortie, l'album est diversement accueilli (c'est toujours le cas) entre ceux qui trouvent que c'est un disque facile et fainéant et ceux qui trouvent que c'est un des meilleurs albums de reprises du genre, un jalon. Après ce disque, et la même année, Lennon publie Shaved Fish (un best-of), retrouve Yoko, verra naître son fils Sean, obtiendra sa Green Card de résident américain, et se retirera de la scène, définitivement dira-t-il... jusqu'à ce que la chanson Coming Up de Macca, en 1980, lui fasse donner envie de revenir, avec l'intention d'égaler ou de surpasser cette chanson qu'il dira adorer. Mais c'est une autre histoire, et sera d'ailleurs aussi, hélas, la fin de son histoire...

83895430_pVenus And Mars (Wings) : Après le carton plein de Band On The Run, les Wings recrutent le guitariste Jimmy MacCulloch et le batteur Geoff Britton, et publient, en 1974, un single monumental, Junior's Farm. Puis ils partent pour la Nouvelle-Orléans et Los Angeles pour y enregistrer le nouvel album, Venus And Mars. Après quelques essais, Britton est remercié (il joue sur deux-trois titres sur l'album) et remplacé par Joe English (marrant, ça, de remplacer un Britton par un English...), qui fera l'affaire. L'album, presque conceptuel (le morceau-titre et sa reprise ouvrent chaque face), sous sa pochette culte représentant deux boules de billard, sera un triomphe absolu, un album techniquement incroyable, riche en mélodies parfaites (Love In Song, Treat Her Gently - Lonely Old People), rempli de hits. Un de mes grands préférés de McCartney. Parce que 1975 est l'année de la fin d'Apple Records et que Macca voulait probablement s'en détacher très vite, ce disque est paru chez Capitol, ce qui explique très certainement pourquoi aucune chanson de cet album ne se trouvera sur Wings Greatest, le best-of du groupe, paru en 1978 chez EMI/Parlophone !

83859314_pExtra Texture (Read All About It) (George Harrison) : Dark Horse fut éreinté par la presse. Pour celui-ci, avec sa pochette en die-cut et au grain de carton assez "cuir", ça sera...pire encore ! Harrison estimera lui-même, une dizaine d'années plus tard, que cet album fut son pire des années 70, ce qui est peut-être le cas, mais il n'en demeure pas moins excellent à mon humble avis. Les chansons sont dans l'ensemble tristes, lentes, très calmes, presque passives, et en tout cas, contemplatives, à l'exception de You (une chanson datant à la base de 1971, qui fut refaite pour l'occasion) et le final, His Name Is Legs (Ladies And Gentlemen), qui n'est clairement pas la meilleure chose ici (You, en revanche, est très bonne). Je pense personnellement que cet album méconnu, difficile à trouver pendant des années, n'a pas eu de bol dans la vie, et qu'il mérite vraiment qu'on s'y attarde. Rien que pour The Answer's At The End et Grey Cloudy Lies, il faut écouter cet album !

86690729_pBlast From Your Past (Ringo Starr) : Petite exception dans la liste, car logiquement, je n'aborde ici que les albums studio et live, pas les compilations. Mais je fais une exception pour cette petite (31 minutes, 10 titres, il en manque quelques uns qui n'auraient pas fait tache comme Goodnight Vienna ou Oochy Coochy) compilation de Ringo Starr, car en plus d'être vraiment bien foutue (quoique totalement dépassée, depuis 2007, par Photograph : The Very Best Of, qui la contient en totalité et est, de plus, plus complète), elle est tout simplement la dernière production publiée, à l'époque, sur le label Apple Records (le précédent opus de la liste étant, lui, le dernier album studio publié sur le label). Et j'aime assez sa pochette, pas du meilleur goût, mais il y à pire, et on parle de Ringo, en plus.

1976

83895706_pWings At The Speed Of Sound (Wings) : Un disque très démocratique que celui-là, vu que tous les membres du groupe, même le batteur Joe English et même Linda, chantent au moins un titre ! Il y en à 11, des titres, ici, et Macca en chante 6 à lui seul. Denny Laine en chante deux (dont un signé Macca), les trois autres membres en chantent un. On oubliera celui de Linda (signé Paul), Cook Of The House et on essaiera de ne pas être trop méchant avec. MacCulloch offre sa deuxième chanson au sein du groupe après Medicine Jar sur le précédent : Wino Junko. Ses deux chansons au sein des Wings parlent d'addiction à la came, et il est triste de dire que MacCulloch décèdera d'une overdose en 1979...Ironique, non ? C'est bien entendu Paulo qui a la part du lion avec Beware My Love et les deux hits Let 'Em In et Silly Love Songs. Sous sa pochette faiblarde montrant le titre sur une facade type marquise, At The Speed Of Sound est une oeuvre de groupe, et ça se ressent, un disque remarquable et pop, plutôt généreux (46 minutes) et méritant nettement mieux que sa réputation de "petit" album pop sans intérêt. Je l'adore.

86690960_pRingo's Rotogravure (Ringo Starr) : Pour la troisième fois, Ringo tente le coup du tous mes amis sont là, mais si la recette de Ringo arrivait encore à faire à moitié effet sur Goodnight Vienna, elle devient franchement du réchauffé de surgelé ici. On a une bonne chanson (Hey Baby : une reprise bien troussée), mais c'est à peu près tout, le reste étant d'un niveau oscillant entre le correct-mais-peut-mieux-faire (A Dose Of Rock'n'Roll, Las Brisas, Pure Gold signée McCartney) et médiocrité pure (Lady Gaye). A noter que McCartney, Harrison, Lennon et Clapton offrent chacun une chanson à Ringo ici. A noter aussi que l'album était vendu avec, glissé dans la pochette, une petite loupe, afin d'aider à lire les nombreux graffitis écrits sur la porte des studio Abbey Road, que l'on voit sur la pochette verso de l'album. Un disque qui annonce bien des lendemains tristes pour Ringo, ça n'ira qu'en dégringolant pendant plusieurs albums...

83859336_pThirty-Three & 1/3 (George Harrison) : Apple Records étant fini, Harrison en profite pour enfin publier sur son propre label Dark Horse Records (entre temps, EMI publie, la même année, et en même temps, un best-of de ses chansons, au sein des Beatles et en solo). Voici donc le premier opus d'Harrison sur son propre label, un album au titre en allusion à l'âge d'Harrison et au format du disque vinyle. Bien que peu connu du grand public, cet album est très réussi, et renferme de grandes chansons, comme Woman Don't You Cry For Me (et son intro de basse tuante), Crackerbox Palace, Dear One ou Learning How To Love You. On a aussi This Song, qui fait allusion à la polémique autour de My Sweet Lord (son tube de 1970, accusé d'être un plagiat d'une vieille chanson, He's So Fine). Encore une fois entouré de grandes pointures (Billy Preston, Tom Scott...), enregistrant chez lui dans son studio FPSHOT à Friar Park (sa propriété), faisant poser ses musiciens dans son jardin (une des photos le montre aussi avec son père), Harrison semble, ici, en pleine forme, les errances de ses deux précédents opus (pourtant loin d'être foirés, et que j'aime énormément) semblent loin.

83895728_pWings Over America (Paul McCartney & Wings) : La tournée américaine du groupe, en 1976, est immortalisée par un film (Rockshow, sorti en DVD il y à deux-trois ans) et ce triple live qui en est la version sans images. Pour la première fois depuis des lustres, Macca, ici, reprend des chansons des Beatles, créant l'évênement. Bien entendu, on a aussi des chansons des Wings, et même surtout des chansons des Wings ! Des classiques à la pelle comme Letting Go, Band On The Run, Listen To What The Man Said, Soily, une face entière dédiée aux morceaux de At The Speed Of Sound... Ce live est juste parfait du début à la fin, et même, malgré ses trois disques, malgré ses 110 minutes (à peu près), il semble trop court, on en redemande !

1977

86690968_pRingo The 4th (Ringo Starr) : Oscar de la pire pochette jamais pondue par un ex-Beatles, voire tout court. Il suffit de la regarder pour deviner l'état d'esprit (j'ai même envie de dire : la santé mentale) de Ringo à l'époque. Visage bouffi par l'alcool et les excès, regard perdu, une nana peu vêtue sur les épaules, une épée en main, il semble pris en photo au cours d'une soirée un peu trop arrosée... Musicalement, ce disque produit par Arif Mardin essaie pitoyablement de jongler sur la vague disco. On notera cependant une bonne chanson, Drowning In The Sea Of Love, qui ouvre le bal avec panache et donne même de faux espoirs, que l'album soit intégralement de ce niveau. Las, ça ne sera pas le cas du tout, et je préfère ne pas dire ce que je pense de Can She Do It Like She Dances, Gypsies In Flight ou de la reprise du Sneakin' Sally Through The Alley de Robert Palmer... Un disque épouvantable, malgré la première chanson, vraiment épatante, dommage qu'elle ne soit pas sur le besf-of de 2007. A noter que son titre vient du fait que c'est le quatrième album pop de Ringo (ses deux premiers n'étaient pas pop/rock), mais sinon, c'est en réalité son sixième opus studio.

1978

83896046_pLondon Town (Wings) : Mini-drame durant l'enregistrement de cet album (qui fut fait en partie sur un yacht au large des îles caribéennes) : Joe English et Jimmy MacCulloch, respectivement batteur et guitariste, se barrent. Le groupe se retrouve à trois, le même trio que pour Band On The Run. Est-ce un signe ? En tout cas, London Town sera un autre petit triomphe, un disque superbement produit, rempli de belles chansons (I'm Carrying, With A Little Luck, Girlfriend que Michael Jackson reprendra l'année suivante, London Town, Don't Let It Bring You Down qui n'a rien à voir avec la chanson homonyme de Neil Young...). 50 minutes bien généreuses, très agréables à l'écoute, pour un des tous meilleurs albums des Wings, mais aussi un des moins connus du grand public j'en ai l'impression. Certains reprocheront à Macca de ne pas y avoir mis Mull Of Kintyre, leur tube sorti en single l'année précédente, mais Macca privilégiera sans doute l'unité de l'album à la volonté de plaire aux masses...

86690973_pBad Boy (Ringo Starr) : On tient probablement ici le pire album d'un Beatles sorti pendant la période où tous étaient vivants et en activité (OK, Lennon se retirera du business de 1975 à 1980, mais il aurait pu revenir avant 1980, après tout, personne ne le savait, à l'époque, quand il reviendrai). Et je n'exagère pas. Bad Boy, avec sa pochette montrant la main de Ringo tenir un verre d'alcool (le péché pas mignon de Ringo à l'époque, il sera pendant des années un alcoolique), est une purge totale, un disque honteux et pourtant fait sans honte (il faut voir l'affiche promotionnelle d'époque, avec l'accroche : "when he's good, he's good, but when he's bad, he's wonderful" ou quelque chose d'approchant). Rien à sauver de ce marasme à faire passer Ringo The 4th pour une réussite. A noter que la chanson-titre est une reprise, mais ce n'est pas le même Bad Boy que celui de Larry Williams que les Beatles avaient repris en 1965.

1979

83859349_pGeorge Harrison (George Harrison) : Ce disque m'a toujours donné un sentiment de total apaisement, de pure relaxation. Sans doute la couleur verte, prédominante sur la pochette, qui donne un côté très nature. L'album n'est pas très rythmé, on a des chansons plus enlevées que d'autres (Faster et Blow Away, sorties en singles), mais dans l'ensemble, il est assez mid-tempo, reposant, calme. Et serein. Et beau, aussi, ce disque éponyme est assurément un des plus beaux de George, qui recommence ici à travailler avec Clapton (qui signe l'ouverture guitaristique de Love Comes To Everyone). Harrison, qui fréquentera plus les circuits de F1 que les studios d'enregistrement entre 1976 et cet album, aura mis un peu de temps à revenir, mais rien, ici, n'est à jeter, et on a même la joie d'entendre Not Guilty, une chanson que George composa durant les sessions du Double Blanc et dont il livre une version très jazzy, de toute beauté. Soft Touch et Dark Sweet Lady sont sublimes aussi. Un grand album méconnu.

83896146_pBack To The Egg (Wings) : Le chapitre final (même si, à la base, ce n'était pas prévu ainsi) des Wings, qui ont ici deux nouveau membres : Steve Holly et Lawrence Juber. Bien que contenant 14 titres, Back To The Egg, dont l'échec critique fera beaucoup de mal à Macca qui y croyait vraiment, n'est pas très généreux, il ne dure qu'une quarantaine de minutes. Deux titres ont été enregistrés avec le Rockestra, un assemblage de plusieurs pointures du rock (Gilmour, John Paul Jones, John Bonham, etc) réunies autour de Macca, un projet qui ne durera que le temps de 1979. Plus cacophonique qu'autre chose. Le reste de l'album est parfois très rock (Spin It On, To You, Old Siam, Sir), peu de chansons restent en tête au final. Personnellement, j'adore To You, Arrow Through Me, Again And Again And Again et l'ouverture Reception/Getting Closer, mais dans l'ensemble, impossible de mettre ce disque au même niveau que les précédents albums du groupe. Ce  n'est pas une infâme merde comme certains ont pu le dire, mais c'est clairement un McCartney mineur, à réserver aux grands fans. Le single sorti un petit peu avant et absent de l'album, Goodnight Tonight, avec sa ligne de basse disco, était, lui, un pur chef d'oeuvre...

1980

83896247_pMcCartney II (Paul McCartney) : En 1979, Macca est arrêté au Japon (les Wings doivent y faire une tournée) avec sa femme, pour possession de cannabis. Il passera quelques temps en prison, quelques semaines, avant d'être relâché sous caution. Cet incident va être une des raisons de la séparation des Wings. De retour chez lui, Macca enregistre, tout seul, jouant de tous les instruments, une dizaine de chansons, qui sortiront au début 1980 sous le titre de McCartney II, allusion évidente à son premier album et au fait qu'il va relancer une vraie carrière solo, sans groupe. Sous-produit (même remastérisé, il sonne mal), trop expérimental, franchement daté même, et rempli de trucs pas nets (Bogey Music ? Front Parlour ? Temporary Secretary ? Darkroom ? Frozen Jap ? Au secours !), l'album ne vaut franchement pas tripette, ce qui ne l'empêchera pas de très bien se vendre. Une seule chanson surnage là-dedans, et de très loin : Coming Up, que Macca chantait déjà avec les Wings en 1979, et qui, quand il l'entendra à la radio, poussera Lennon à revenir aux affaires, stimulé par cette chanson trippante qu'il trouva vraiment bien. Bref, cet album raté, c'est quelque part un mal pour un bien (le retour de Lennon)...même si ce retour ne sera pas vraiment un retour, vu qu'on sait tous ce qui est arrivé le 8 décembre 1980, quelques semaines seulement après la sortie de...

62223442_pDouble Fantasy (John Lennon & Yoko Ono) : 8 décembre 1980, Lennon est assassiné, en bas de chez lui, par un taré qui mériterait de crever du SIDA en prison et dont je me refuse à écrire le nom. Environ trois semaines plus tôt, il publiait son premier album en 5 ans, un disque fait avec Yoko. 14 titres, et chacun en a écrit et interprété la moitié. Les chansons sont placées en alternance Lennon/Yoko sur l'album, qui est sous-titré "A Heart Play", allusion au fait que les chansons de l'un répondent aux chansons de l'autre. Comme une conversation de couple. Contre toute attente, les chansons de Yoko sont, dans l'ensemble, sublimes (Give Me Something, Beautiful Boys, Every Man Has A Woman Who Loves Him). Combien de fans les ont écoutées, ces chansons, plutôt que de les sauter pour passer directement à la chanson suivante de Lennon ? Les chansons de John sont, on le sait, superbes (Woman, Watching The Wheels, les tragiquement anti-prémonitoires Beautiful Boy (Darling Boy) dans lequel Lennon se désespère de voir son fils Sean atteindre l'âge adulte, et (Just Like) Starting Over, où il annonce qu'il va tout recommencer à zéro, sont inoubliables. Double Fantasy, dans l'ensemble, sous sa production très américaine de Jack Douglas, est une belle réussite de couple, un album qui tient vraiment la route et les écoutes.

1981

 

83859360_pSomewhere In England (George Harrison) : La mort de Lennon a évidemment heurté profondément les trois autres Beatles. Harrison était probablement en train d'enregistrer cet album quand il a appris la nouvelle, et il composera, exprès, une chanson, All Those Years Ago, qu'il placera sur Somewhere In England et sortira en single, une chanson sur laquelle Ringo joue de la batterie (l'hommage est réussi, c'est une des plus belles chansons de l'album ; dommage, par contre, que Macca n'apparaisse pas sur la chanson). On trouve aussi, sur la sous-pochette (et désormais, dans le livret CD), une citation hindouïste en hommage à Lennon, nommé par les simples initiales J.O.L. (John Ono Lennon) et les dates de sa naissance et de son décès. La chanson est plutôt entraînante malgré les circonstances. Le reste de cet album est dans l'ensemble correct, on a le très réussi Blood From A Clone, les belles reprises de deux classiques de Hoagy Carmichael (Baltimore Oriole, Hong Kong Blues). Mais j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cet album que je n'hésite d'ailleurs pas à qualifier de disque fantôme d'Harrison, coincé entre une réussite majeure (son disque de 1979) et un ratage majeur (son disque de 1982, voir plus bas). J'ai l'impression qu'il manque quelque chose à ce disque pour qu'il devienne attachant, car, vraiment, il est difficile d'en retenir les mélodies, l'hommage à Lennon excepté. A noter que la pochette ci-contre est celle du vinyle ; à la base, une autre pochette, représentant, sur fond noir, le visage de Harrison, de profil, sur fond de carte géographique de l'Angleterre, fut refusée par la maison de disques. Mais cette pochette refusée à l'époque a depuis, au moment de la réédition posthume du catalogue Dark Horse de Harrison, remplacé l'originale. Bref, en CD, l'album n'est pas vendu sous cette pochette montrant Harrison poser, souriant, devant une reproduction d'un trottoir !

86690977_pStop And Smell The Roses (Ringo Starr) : Encore une pochette à la con, hein ? Une des plus ridicules de Ringo, clairement. Ce regard de cocker triste (en même temps, en 1981, il y à de quoi...). L'album, comme celui d'Harrison, fut envisagé avant le tragique décès de Lennon, qui avait offert une chanson à Ringo, Life Begins At 40 (l'âge de Lennon en 1980), que Ringo n'aura jamais le coeur d'enregistrer (le coffret 4 CD Anthology de Lennon, sorti en 1998, en propose une version démo chantée par John). Aidé encore une fois par ses amis (Stephen Stills, McCartney, Harrison, Ron Wood, Harry Nilsson ; tous produisent des chansons de l'album, et chacun lui en a offert au moins une), Ringo offre, pour son premier album sur le label Boardwalk (il a en effet été viré de sa précédente maison de disques suite à ses épouvantables résultats commerciaux), livre un disque plus réussi qu'il n'y paraît. Attention, ce n'est pas un chef d'oeuvre du tout, mais cette petite demi-heure de pop/rock charpentée offre quand même de bons moments : Private Property, Attention, le mini-tube Wrack My Brain, une reprise dansante de son hit de 1972 Back Off Boogaloo. On notera que la chanson signée (et produite par) Stephen Stills, Nice Way, possède en effet sa patte si reconnaissable. Quant au morceau-titre, signé Nilsson, il est hilarant dans ses paroles et son interprétation. En résumé, ce disque au titre et à la pochette ridicules mérite franchement mieux que ce que l'on penserait à son sujet. Mais la maestria de Ringo (1973) est quand même loin d'être atteinte ici...

1982

83896801_pTug Of War (Paul McCartney) : Macca de retour après la tragédie, il est celui qui aura mis le plus de temps à revenir de son choc. Mais avec quel album ! Renfermant son hommage à Lennon (Here Today, magnificence acoustique que Paul chantera à chaque concert), Tug Of War a été enregistré avec l'appui de George Martin, et on y trouve notamment une chanson enregistrée avec le rock'n'roller Carl Perkins (Get It, que je n'aime pas, mais on sent que les deux hommes se sont amusés à la faire), et deux enregistrées avec Stevie Wonder (le tubissime Ebony And Ivory et le très funky/groovy What's That You're Doing ? que j'adore). Ringo est à la batterie sur certains titres, Denny Laine des Wings apparait sur d'autres (on ne le reverra plus, par la suite, sur les albums de Paul). Parmi les autres grands moments de cet album très formaté FM, le morceau-titre, inoubliable ; Wanderlust, sublime ; Ballroom Dancing, très remuant. Les sessions d'enregistrement de cet album seront si fructueuses que l'album suivant de Paul ne contiendra que des morceaux non utilisés pour Tug Of War ! Un des meilleurs albums de Macca.

83859374_pGone Troppo (George Harrison) : Aucune promotion ne sera faite pour cet album sorti dans la plus totale indifférence, et sous une pochette (signée "Legs" Larry Smith, du Bonzo Dog Doodah Band, un groupe de pop parodique, et un ami d'Harrison) absolument immonde (et qui propose notamment, dans sa sous-pochette, une recette pour faire du...ciment ! Si, si !). Gone Troppo est une contre-performance absolue. Cependant, on a quand même, ici, de bons trucs, et c'est ça le pire : ils sont coincés dans une mélasse totale. Circles (issu des sessions du Double Blanc à la base), Unknown Delight, l'instrumental Greece et That's The Way It Goes sont pas mal du tout. Le reste... Dream Away aurait été meilleure sans son refrain insupportable en vocalises (la chanson est issue de la bande-son de Bandits, Bandits... de Terry Gilliam, produit par Handmade Films, la compagnie de production cinéma de Harrison), et dans l'ensemble, la production de ce disque est datée. Le pire album conventionnel de George.

1983

86690979_pOld Wave (Ringo Starr) : Vous ne connaissez pas cet album ? C'est normal. Old Wave, qui sera le dernier album de Ringo pour 9 ans (excepté un best-of en 1989, ou 1988, qui sera consacré à la période 1976/1983, Starr Struck), n'est en effet quasiment pas sorti ! Il y à eu des soucis de distribution avec le label Boardwalk, et dans plusieurs pays, il sera difficile de le trouver à l'époque. Inutile de dire que le vinyle est une pièce de collection et qu'il n'est pas donné ! Il a été réédité en CD dans les années 90, mais là aussi, pour le trouver maintenant, c'est la croix et la bannière. Bref, ceci est le disque maudit de Ringo ! Dommage car, tout comme le précédent opus, ce n'est vraiment pas horrible, sans toutefois en dire trop de bien non plus. La pochette, montrant, dans un médaillon, Ringo jeune (juste avant les Beatles, je dirais), est une bonne idée, ça change d'avoir une pochette d'album de Ringo ne frôlant pas le mauvais goût intégral !

83896924_pPipes Of Peace (Paul McCartney) : Comme son titre l'indique, Pipes Of Peace est le successeur direct de Tug Of War. Il contient 11 titres enregistrés durant les mêmes sessions que le précédent opus, et parmi eux, deux l'ont été avec Michael Jackson : The Man et surtout Say Say Say. Aucune chanson de l'album n'a jamais été jouée live par Paul, ce qui en dit long sur ce qu'il pense de ce disque assez commercial, fait à la va-vite, sorti un an et demi après le précédent, et fait, évidemment, avec les mêmes musiciens et producteur. Sincèrement, si Macca a fait pire, il a surtout fait mieux que ce disque comptant parmi ses plus décevants. La chanson-titre, Say Say Say et Keep Under Cover sont belles, mais dans l'ensemble, cet album est assez ennuyeux, plutôt plat, sans relief, sans originalité... Macca se laisse aller, là...

1984

62223434_pMilk And Honey (John Lennon & Yoko Ono) : Premier album posthume (deux ans après un best-of, The John Lennon Collection) et aussi le meilleur de tous. Ce disque à la pochette très similaire à celle de Double Fantasy, mais en couleurs, contient 12 titres, 6 de John et 6 de Yoko, tous (sauf le dernier de Yoko) enregistrés durant les mêmes sessions de 1980 que Double Fantasy. Milk And Honey était de toute façon destiné à être publié tel quel en son temps, et l'album est lui aussi sous-titré "A Heart Play", comme le précédent. Là aussi, les chanson se répondent, comme des conversations. Pour être honnête, les chansons de Yoko n'y sont pas aussi bonnes, Your Hands (à moitié chanté en japonais) et le plus récent You're The One (enregistrée en 1982, c'est une ode à John, sur laquelle Yoko pleure en chantant, ou donne cette impression) exceptées. Les chansons de Lennon, elles, sont au moins aussi belles que celles de 1980 : Borrowed Time et son climat reggae, Nobody Told Me, Grow Old With Me qui fait mal... 36 minutes qu'il faut écouter plusieurs fois pour bien s'en imprégner, mais au final, ce disque n'est vraiment pas honteux du tout, sans aller jusqu'à égaler Double Fantasy. C'est un beau complément.

83897260_pGive My Regards To Broad Street (Paul McCartney) : Bande originale du film du même nom, écrit par Macca, produit par le même, mais qu'il n'a pas réalisé, en revanche. Par contre, il joue dedans, ainsi que Linda, Ringo, Barbara Bach (femme de Ringo depuis l'époque de ce film)... Un film musical qui tourne à peu près autour de l'histoire d'un mec ayant dérobé des bandes musicales inédites appartenant à Paul, un truc con comme ça... Jamais vu le film, et pas envie... Il ne doit pas être facile à dénicher, en même temps, ça aide. La bande-son comprend une ou deux nouvelles chansons (Not Such A Bad Boy, No More Lonely Nights, deux chansons vraiment pas mal du tout) et surtout des nouvelles versions de chansons des Beatles, Wings et Macca solo, réarrangées à la sauce orchestrale. Pour Eleanor Rigby, ça ne change pas grand chose. Pour d'autres, comme Silly Love Songs ou The Long And Winding Road, c'est franchement raté. A noter qu'en CD, l'album est bien plus long (une heure) que  le vinyle, d'environ 40/45 minutes. J'ai le vinyle, pas le CD, mais je n'ai jamais vraiment cherché à me procurer la version longue de ce disque décrié, et dans l'ensemble à juste titre, même si ce n'est pas abominable non plus. En musique de fond, ça passe ! Sur la pochette, Macca semble cependant se demander pourquoi il a fait ça...

1986

62223429_pLive In New York City (John Lennon) : Durée insignifiante de 42 minutes (mais je ne sais pas combien de temps duraient les concerts de Lennon, qui n'en a pas fait beaucoup, c'est un euphémisme, durant sa carrière solo ; si ça se trouve, tout le show est là sur ce CD), qualité sonore assez moyenne même si ça aurait pu être pire, et accompagnement musical lourdaud (Elephant's Memory)... Ce concert donné au Madison Square Garden en 1972, pendant la période activiste de gauche de Lennon (et contemporain de Some Time In New York City) n'a pas grand chose pour lui. Malgré tout, Mother est puissante, Come Together et New York City assurent... Ca pourrait être tellement mieux ; ça aurait pu être tellement pire, surtout. Le  jour de ce concert, Lennon en a en fait donné deux, un dans l'après-midi et un en soirée. Il paraît que Yoko a choisi le moins bon des deux shows (et le premier des deux, par ailleurs) pour ce live posthume...

83897331_pPress To Play (Paul McCartney) : Je vais en surprendre plus d'un, mais cet album très décrié, considéré comme un des pires de Macca et son pire de la décennie (et voire même son pire tout court), me plaît bien. OK, tout n'est pas réussi sur ce disque produit par Hugh Padgham, et composé notamment avec Eric Stewart de 10cc, mais on a de très belles réussites pop FM comme le sautillant Press, l'efficace Good Times Coming/Feel The Sun (Macca mettra ces deux titres sur la version collector 4 CD de son best-of Pure McCartney sorti en 2016), la belle ballade Only Love Remains, le très rock Stranglehold et l'étonnant Pretty Little Head. La moitié de l'album, quoi ! En revanche, Move Over Busker et le très virulent Angry ne valent rien, mais dans l'ensemble, Press To Play, sous sa belle photo prise par un ancien chef opérateur de cinéma avec du matos des années 30, est un album certes très pop, certes sans grande originalité et valeur musicale, mais qui se laisse franchement bien écouter !

c7590ab3f18d63d195f2e53a11798339Menlove Ave. (John Lennon) : 5 morceaux issus des sessions avortées (celles sous la houlette de Spector) de Rock'n'Roll, dont Angel Baby, To Know Her Is To Love Her et l'impeccable Here We Go Again, et 5 titres issus des sessions de Walls & Bridges, des démos acoustiques de 5 des morceaux de l'album pour être plus précis. Voilà ce qu'est ce Menlove Ave. (le titre est le nom de la rue où vécut Lennon dans son enfance) sorti en 1986, disque d'inédits sous une photo de Ian McMillan revue par Warhol. Pour être honnête, c'est destiné aux fans complétistes, qui l'écouteront de temps en temps, par politesse, mais le laisseront le plus souvent se prendre la poussière sur l'étagère, collé au live new-yorkais de 1972 sorti plus tôt dans la même année...

1987

83859258_pCloud Nine (George Harrison) : On l'avait laissé en 1982 avec un Gone Troppo raté, qu'il ne cherchera même pas à promouvoir. 5 ans plus tard, alors qu'il s'était surtout consacré à la production de films via sa compagnie Handmade Productions, Harrison revient, sous la houlette du producteur Jeff Lynne (leader d'Electric Light Orchestra, un spécialiste de la grosse production). Sur la pochette, une antique guitare lui appartenant, et une posture des plus décontractées, qui laissent supposer que ce disque fut fait dans la facilité. D'ailleurs, ce fut le cas, et on trouve, parmi les musiciens, Clapton, Elton John, Ringo et Lynne lui-même. Certes, Cloud Nine est parfois assez chargé en terme de production (et encore, avec ELO, Lynne a eu la main plus lourde que ça), mais mis à part ça, quel chef d'oeuvre ! Le meilleur opus de George en 17 ans, rien de moins (ce qui fut dit et répété par la presse entière à l'époque). L'album offre le mégatube Got My Mind Set On You, une reprise d'une vieille chanson des années 50. On y trouve aussi This Is Love, When We Was Fab (qui parle des années Beatles, et utilise notamment la partie batterie de I Am The Walrus), Cloud 9 (sur lequel Harrison et Clapton se livrent à une belle joute de guitares), Fish On The Sand et Someplace Else. Du début à la fin, ce disque est une merveille pop/rock, dont le seul défaut réside au final dans sa pochette assez datée et limite craignos. On a l'impression d'avoir affaire à un de ces disques pop FM charpentés 80's, remplis de synthés et aujourd'hui inécoutables, mais au moment de l'écouter, quelle surprise... Oui, un des meilleurs albums faits par un ancien Beatles, ni plus, ni moins ! 

1988

83897343_pСнова в СССР (Paul McCartney) : Conçu spécialement pour le marché soviétique (il sortira là-bas sur le label Melodia, et ne sera édité dans le reste du monde que l'année suivante ; je possède une édition russe de l'album), cet album est entièrement constitué de reprises de vieux rocks, comme l'album de Lennon de 1975. Bien entendu, ces chansons ne sont pas chantées en russe, mais en anglais, et l'album a été enregistré avec des musiciens anglais (ou américains) et enregistré en Angleterre ou aux USA. Parmi les morceaux de cet "album russe", dont le titre est une allusion au Back In The U.S.S.R. des Beatles (et qui se prononce "Snova V SSSR"), on trouve Twenty Flight Rock, Ain't That A Shame, Crackin' Up ou That's All Right Mama. L'album fera bien parler de lui à l'époque, on reprochera à Macca de se vendre aux Soviétiques... Un peu comme Billy Joel qui, à la même époque, faisait des concerts directement là-bas, et en avait même sorti un live. En dehors de la polémique à deux roubles, cet album est d'une efficacité à toute épreuve !

51KQ-schFkLThe Traveling Wilburys Vol. 1 (The Traveling Wilburys) : En 1987, durant les sessions de Cloud Nine, Harrison compose une chanson, Handle With Care, qu'il destine à sortir en face B de single. Cette chanson sera tellement puissante qu'elle entraînera la création de cet album et de ce groupe. Rappel :  avec son producteur Jeff Lynne, un jour, il dîne en compagnie de Roy Orbison, et les trois se mettent d'accord pour faire une chanson ensemble. Ils demandent à Bob Dylan, un ami commun, de leur prêter son studio personnel, ce dernier accepte, et en profite pour leur demander s'il peut se joindre à eux, réponse affirmative. Arrive aussi Tom Petty, chez qui Harrison vient récupérer une guitare, et qui se joint à eux. Ils enregistrent Handle With Care, alternant les voix. Devant la puissance de la chanson, ils en composent, rapidement, d'autres, pour faire un disque. Qu'ils vont sortir sous un nom de groupe fictif, se renommant de faux noms, et se faisant appeler les Traveling Wilburys. Un supergroupe de folie qui, en 1988, va quelque peu affoler les charts avec ce Volume 1 de toute beauté (le Tweeter And The Monkey Man de Dylan, qui pastiche Springsteen ; le Not Alone Anymore d'Orbison ; End Of The Line...). Hélas pour eux, peu après la sortie de l'album, Orbison décèdera... Reste ce disque, intemporel petit chef d'oeuvre de folk-rock.

1989

83897437_pFlowers In The Dirt (Paul McCartney) : Après une décennie 80 assez difficile, Macca revient en force en 1989 avec ces "fleurs dans la saleté" produites en partie par Trevor Horn, en partie par Elvis Costello (qui co-signe trois chansons et en co-chante une, You Want Her Too)... Un disque majeur de Paul, avec une série de chansons vraiment remarquables : My Brave Face, Figure Of Eight, This One, Put It There, l'intense et immense We Got Married avec David Gilmour à la guitare (grand moment)... Une paire de chansons très moyennes vers la fin de l'album, mais rien de grave. Dans l'ensemble, cet album compte vraiment parmi les meilleurs de l'ex-Beatles, et est son meilleur des années 80, alors finissantes.

1990

MI0004067253The Traveling Wilburys Vol. 3 (The Traveling Wilburys) : Ce deuxième (malgré le titre...) album des Traveling Wilburys, sans Roy Orbison vu qu'il est mort peu après le premier opus, n'est pas aussi réussi que le premier. Mais on y trouve quand même She's My Baby, une très bonne chanson. Harrison est un peu en retrait, vocalement parlant, par rapport à Bob Dylan. Sur la pochette aussi : des quatre membres de ce supergroupe, c'est même Harrison (instigateur du projet, tout de même) que l'on reconnaît en dernier, et que l'on remarque le moins ! Cet album reste pas mal, mais il n'a cependant pas grand chose pour qu'on parle de lui, surtout comparé au premier opus du supergroupe...

84040889_pTripping The Live Fantastic (Paul McCartney) : Triple live en vinyle, et double CD (il en aussi été tiré un simple CD sous-titré "Highlights", les grands moments, sans intérêt par rapport à la version double), de la tournée du triomphal Flowers In The Dirt. 6 titres de cet album y sont joués, et pas les pires vous pouvez me croire. On a aussi, bien entendu, des classiques des Beatles, de Macca avec les Wings (mais peu, au final ; Macca ne se mettra vraiment à rejouer les morceaux des Wings qu'à partir des années 2000), des vieux rocks type Ain't That A Shame... Son groupe est remarquable, lui aussi assure à fond, le son, pour un live de 1990, est excellent, et la durée est généreuse : deux disques de 70 minutes, et presque 40 morceaux ! Bref, pour un fan de Macca, ce live est essentiel.

1991

84040895_pUnplugged - The Official Bootleg (Paul McCartney) : Sous sa pochette qui, la couleur exceptée, n'est pas sans rappeler celle de l'album "soviétique" de 1988, voici un petit live acoustique et un des premiers de la fameuse vague des "MTV Unplugged". Difficile à trouver aujourd'hui, surtout à bas prix, car n'ayant pas été réédité depuis des éons, cet Unplugged - The Official Bootleg (titre rigolo) est un petit régal, je ne dirai que ça !

1992

86691000_pTime Takes Time (Ringo Starr) : Attention les yeux : le retour de Ringo ! 9 ans après un Old Wave mal distribué (euphémisme) et franchement maudit, Time Takes Time, son premier disque studio sorti directement en CD, offre une petite série de très bonnes chansons, comme Golden Blunders, Don't Go Where The Roads Don't Go, et surtout Weight Of The World, que l'on retrouvera sur le best-of de 2007. Produit à huit mains par quatre producteurs (Don Was, Phil Ramone, Jeff Lynne, Peter Asher, selon les chansons ça varie), ce disque sorti sous une assez belle pochette, ce qui est plutôt rare concernant Ringo, est une très bonne réussite de pop/rock charpentée FM, ça sonne bien, ce n'est pas inoubliable mais ça fait vraiment oublier sans aucun souci l'ensemble des albums que Ringo a sorti de 1976 à 1983. Bref, son meilleur depuis Goodnight Vienna !

83859387_pLive In Japan (George Harrison) : Si on excepte le triple live de 1971 pour le Bangladesh, ceci est le seul document live (en album) d'Harrison. J'aurais tellement aimé qu'il soit mieux que ça, ce double live (à la durée peu généreuse : un peu moins de 90 minutes en tout) enregistré durant la petite tournée japonaise d'Harrison et Clapton... Au cours des concerts, Clapton aussi chantait, mais ici, on ne trouve que des morceaux de la partie harrisonnienne des concerts (on entend Clapton à la guitare, évidemment). Gros soucis ici : Harrison, de tempérament timide, chante parfois un peu à côté de la plaque, il semble se forcer, aussi, et l'accompagnement n'est pas toujours au top. De plus, et c'est le pire, la production est plate comme une sole passée sous une enclume, on s'ennuie pas mal. Dommage parce que les morceaux interprétés, aussi bien de la carrière solo (Dark Horse, All Those Years Ago, Isn't It A Pity, Cheer Down, My Sweet Lord) que des Beatles (Something, Taxman, Old Brown Shoe, Piggies), sont bien choisis. Bref, un live qui aurait pu être génial, et qui n'est que correct. Dommage, vraiment ! C'est le dernier album d'Harrison sorti de son vivant.

1993

84040908_pOff The Ground (Paul McCartney) : On attendait comme le Messie cette nouvelle livraison de Paul, en 1993, je peux l'imaginer, après le carton de Flowers In The Dirt ! Ce qui fit que la déception n'en aura été que plus grande, du moins à l'époque. L'album a en effet récolté quelques critiques un peu tièdes, ce qui ne l'empêchera pas de devenir un des préférés des fans par la suite. Off The Ground est sorti sous une assez moche pochette, comme on peut le voir, et contient deux-trois chansons un peu moyennes (Golden Earth Girl), mais dans l'ensemble, cette livraison 1993 est excellente, et elle renferme quelques unes de mes chansons préférées du mec Mac : Off The Ground, C'Mon People, Looking For Changes, I Owe It All To You, Hope For Deliverance. Oui, j'aime vraiment ce disque, dont la production très efficace vieillit de plus très bien, mieux que celle du précédent en fait.

1994

84041075_pPaul Is Live (Paul McCartney) : Surfant sur la fameuse légende urbaine de la "mort de McCartney" lancée en 1969, et dont la pochette d'Abbey Road regorgerait d'indices, et sur cette fameuse pochette justement, celle de ce live de Paul est juste excellentissime. Le seul problème est qu'il est simple, même si le disque est bien rempli. Il ne propose évidemment pas l'intégralité d'un concert de la tournée de Off The Ground, mais une belle sélection issue de plusieurs concerts. On notera que mis à part Live And Let Die, aucune chanson présente sur Tripping The Live Fantastic (1990) n'est reprise ici, on n'a pas de doublons (enfin, si, juste un), ce qui est probablement la raison du fait que ce live ne soit que simple : Macca ne voulait proposer que des chansons que l'on ne pouvait pas entendre sur son précédent live, et il n'en avait pas assez pour remplir deux disques. On a ici, donc, outre des morceaux du nouvel album, Let Me Roll It, Drive My Car, Penny Lane, Magical Mystery Tour (interprétées live pour la première fois pour ces deux chansons). Mais pas de Hey Jude, pas de Yesterday, pas de Coming Up, pas de Jet, pas de Let It Be, ce qui fait quand même bizarre sur un live du grand Paul. Qualité audio exceptionnelle, interprétation idem, Paul Is Live est juste excellent malgré sa courte durée. A noter que le chien sur la pochette, un des chiens de Paul, est un descendant de Martha, le chien de la chanson Martha My Dear, et qui appartenait à Paul à la fin des 60's !

84040916_pStrawberries Oceans Ships Forest (The Fireman : Paul McCartney) : Quand McCartney a sorti ce disque en 1994, tout le monde, sauf au sein de sa maison de disques, ignorait qu'il se cachait sous cet intitulé étrange : The Fireman. A aucun endroit n'apparaît son nom, et comme tout l'album est instrumental... The Fireman, c'est donc un projet musical assez étonnant crée par McCartney et un certain Youth (ancien membre de Killing Joke). Une rencontre assez improbable sur le papier, mais qui va donner trois albums étonnants, pas toujours réussis (le dernier en date l'est totalement, mais ce premier opus n'est pas totalement convaincant). Que trouve-t-on sur ce premier album de The Fireman, sous sa pochette rouge pompier (jeu de mots, humour) ? De la musique électro/ambient/expérimentale, un fourbi total qui aurait pour le moins déconcerté les fans si Macca l'avait sorti sous son vrai nom. Inutile de dire que : a) ce disque n'aura pas beaucoup de succès et sera même sorti dans une totale indifférence, et b) qu'on le trouve difficilement, même sur Internet (ou alors, gaffe aux prix exorbitants !), depuis qu'on a appris, en 2008, qui se cachait derrière ce nom de The Fireman... 

1997

84041081_pFlaming Pie (Paul McCartney) : Entre Off The Ground et ce disque, 4 ans se sont écoulés (entre temps, Macca a livré le premier opus de The Fireman, mais qui le savait, à l'époque, que c'était lui ?). Mais il n'a pas chômé, car, avec George et Ringo (et Yoko, et George Martin), il a bossé, entre 1994 et 1995, sur le monumental projet Anthology des Beatles : une série documentaire TV, un livre (par la suite) et, bien entendu, trois double albums rétrospectifs essentiels à tout fan qui se respecte. Ce qui fait que son album a attendu, histoire de ne pas  se mettre en concurrence avec son ancien groupe, ce qui aurait été un comble ! Sous la houlette de Jeff Lynne, et avec notamment Ringo, Macca publie ce Flaming Pie ahurissant de maîtrise en 1997. C'est le dernier album de Paul sur lequel on entend les voix d'harmonie de Linda, qui décèdera d'un cancer en 1998. C'est aussi sur ce disque que James, un des enfants de Paul, alors âgé de 19 ans, fait sa première apparition : la guitare électrique solo sur Heaven On A Sunday. Tour à tour bucolique (Calico Skies, Great Day, le triste Little Willow dédié aux enfants de Ringo, suite au décès de leur mère et ancienne femme du batteur, Maureen) ou électrique (Souvenir, The World Tonight, Flaming Pie, Used To Be Bad avec Steve Miller), ce disque est parfait de bout en bout. Des 14 titres de l'album, le best-of Pure McCartney de 2016, dans sa version 4 CD, en proposera 8 !

001f0c9c_mediumOobu Joobu - Widescreen Radio - The Ecology (Paul McCartney) : Un disque très rare, publié en peu d'exemplaires à l'époque, et qui était même, je crois, distribué avec un journal aux USA. Il est constitué d'une plage audio unique, sur laquelle se succèdent plusieurs morceaux, dont une nouvelle version de Wild Life, un morceau des Wings. C'est une curiosité, juste ça, et ce n'est en rien essentiel, sauf pour les fans hardcore de Macca.

1998

86691036_pVertical Man (Ringo Starr) : Time Takes Time, en 1992, avait permis à Ringo de revenir en plutôt bonne forme. Vertical Man, lui, première d'une série de collaborations avec le producteur et musicien Mark Hudson, va confirmer. Bien que peu connu, bien que n'ayant pas été une grosse vente, ce disque est une réussite quasi totale, un album généreux (50 minutes : le plus long de Ringo, et de loin, pour l'époque !) et fardé de super chansons : What In The...World, King Of Broken Hearts (avec la guitare de George Harrison), One, I Was Walkin', Without Understanding, une étonnante reprise du Love Me Do de Vous-savez-de-qui-on-parle, le morceau-titre... On notera la participation de plusieurs pointures, essentiellement aux choeurs : Alanis Morrissette, Steven Tyler, Brian Wilson, Tom Petty, Ozzy Osbourne (oui, vous avez bien lu !), et bien entendu Harrison, ainsi que McCartney. Un album quasiment miraculeux quand on parle de Ringo. Peut-être pas aussi génial que son décidément indépassable album de 1973, mais il n'en est vraiment pas loin ! On notera que l'illustration du verso de CD est une peinture basée sur Ringo sur la pochette du Abbey Road des Beatles.

84041087_pRushes (The Fireman : Paul McCartney) : Deuxième opus de The Fireman, sorti dans une tout aussi totale indifférence médiatique que le précédent, malgré qu'il soit franchement réussi dans son genre (psychédélique/expérimental/ambient/électro). Cette collaboration entre McCartney et Youth est vraiment pas mal, originale, mais le fait que personne (sauf au sein de leur maison de disques) ne savait que c'était eux, et surtout Macca, a vraiment freiné... Encore une fois un disque atypique, et difficile à trouver désormais. Un objet de culte, quoi !

86691051_pVH1 Storytellers (Ringo Starr) : Un live de Ringo non pas avec son All-Starr Band (le groupe d'ancienne célébrités du rock et de la pop avec qui il organise, depuis le début des années 90, des concerts, avec succès commercial à l'appui et moult livraisons de lives, de qualité variable) mais en solo, via la chaîne de TV américaine VH1, spécialisée dans la musique. Alors revenu en forme via Vertical Man, Ringo livre ici une prestation très correcte, entouré de Mark Hudson et son groupe les Roundheads. Il livre ici plusieurs chansons (y compris Love Me Do) de cet album, ainsi que des titres plus anciens comme Back Off Boogaloo, It Don't Come Easy, With A Little Help From My Friends. Ca se laisse très bien écouter !

1999

84041098_pRun Devil Run (Paul McCartney) : McCartney le dira lui-même au moment de la sortie  de ce disque : le meilleur moyen de faire  passer la douleur liée à la perte d'un être cher (en l'occurrence sa femme Linda, morte en 1998 de maladie) est de se remettre le plus rapidement possible au travail, de se noyer dedans. Avec l'aide de plusieurs amis musiciens, et des vraies pointures (David Gilmour, Ian Paice - batteur de Deep Purple -, Dave Mattacks, Mick Green), Macca livre ici le deuxième album de reprises de vieux rocks de sa carrière après le fameux album "russe" de 1988. Celui-ci s'appelle Run Devil Run, et il offre cependant trois chansons inédites de Macca : la chanson-titre, Try Not To Cry et What It Is. Le reste, ce sont des reprises, comme Brown-Eyed Handsome Man, She Said Yeah, All Shook Up ou Lonesome Town. Du très très bon boulot sur ce disque assez court (une quarantaine de minutes) qui permettent encore une fois de prouver à quel point Macca peut être rock, quand il le veut !

86691062_pI Wanna Be Santa Claus (Ringo Starr) : Aujourd'hui très difficile à trouver, et ce n'est que justice, cet album de reprises de chansons de Noël (on y trouve aussi des chansons inédites, mais sur le même thème) est une vraie merde musicale. Je préfère m'arrêter là pour ne pas être trop méchant. La pire production Mark Hudson pour Ringo et son pire album, enfin, un de ses vraiment pires avec Bad Boy et un autre que je ne citerai pas encore, car en 1999, il n'était pas encore sorti (attendez donc plus bas dans la liste ; petit indice, c'est vers la fin).

2001

84041105_pDriving Rain (Paul McCartney) : Macca a retrouvé l'amour avec Heather Mills (ça ne durera pas aussi longtemps qu'avec Linda), et il lui dédie une poignée de chansons de cet album, comme Heather. D'autres, comme Magic ou Your Loving Flame, semblent elles parler de Linda. Driving Rain est un disque très réussi mais pas aussi attachant que Flaming Pie ou que les suivants. Comprenant une des chansons les plus longues de Paul (Rinse The Raindrops : 10 minutes !), comprenant aussi Freedom en morceau caché (chanson composée juste après les attentats du 9/11, l'album est sorti en novembre 2001), l'album offre de très bonnes chansons, comme Back In The Sunshine Again, From A Lover To A Friend ou le butant Lonely Road qui ouvre le bal. La pochette et le livret sont ornés de photos pixellisées à outrance et ayant été faites avec une montre capable de prendre des photos (on voit la qualité...). Pas mon préféré de Macca, un disque un peu longuet (plus d'une heure), certaines chansons sont anodines, mais il se laisse écouter.

2002

83859398_pBrainwashed (George Harrison) : Harrison est mort en 2001 (en septembre ou octobre) d'un cancer. Il avait commencé, et même bien entamé, l'enregistrement d'un nouvel album, qui sortira de manière posthume un an plus tard. Produit par Jeff Lynne, Harrison et son fils Dhani (qui joue sur l'album), Brainwashed, sous son horrible pochette montrant des crash test dummies et une TV, est un album très agréable, Any Road, Stuck Inside A Cloud, Run So Far (offerte à Clapton en 1989, reprise ici) et Pisces Fish sont de pures merveilles, de même que l'instrumental Marwa Blues. L'album se finit sur une lamentation à deux voix, par Harrison et son fils, un chant sacré hindouïste. Difficile de critiquer un album posthume, surtout sorti très peu de temps après le décès de l'artiste. On n'a pas envie d'être méchant si le disque ne convainc pas. Heureusement, celui-ci est vraiment très bien, même si plusieurs écoutes seront sans doute nécessaires pour bien l'apprécier.

84041109_pBack In The U.S. (Paul McCartney) : Double live, destiné au marché américain (pour le reste du monde, il y aura un autre live, plus bas), de la tournée Driving Rain. Un petit peu moins de deux heures de grand concert (de grands concerts, plutôt, ce live étant un assemblage de la tournée !). Macca ne chante que 4 titres de son album, dont Freedom. On a aussi quelques raretés (C Moon des Wings, Mother Nature's Son des Beatles, Vanilla Sky de la carrière solo, morceau composé pour le film du même nom, qui date de l'époque de ce live, à peu près) et bien entendu, tous les classiques : Hey Jude, Band On The Run, Jet, Coming Up, Let Me Roll It, Yesterday, Let It Be, Lady Madonna... Plus l'hommage à Lennon (Here Today) et un Something repris à l'ukulele pour rendre hommage à Harrison, ami d'enfance de Paul (avec qui, cependant, pendant longtemps, les relations furent parfois houleuses, Macca avait sans doute trop tendance à infantiliser son cadet, parfois). Ce live, dans l'ensemble ? Du grand art pour le fan !

84041126_pBack In The World (Paul McCartney) : Je vais être bref : c'est, en gros, le même double live que le précédent, mis à part que Freedom, Vanilla Sky et C Moon ont été retirées et remplacées par Michelle, Calico Skies, Let 'Em In et She's Leaving Home. On a aussi une autre version, enregistrée au Mexique, de Hey Jude. Ceci est juste la version mondiale de ce live, l'autre, ci-dessus, ayant été destinée aux USA. C'est, ici, un petit peu plus long, et tout aussi bon.

2003

86691078_pRingorama (Ringo Starr) : Production, musique (avec son groupe les Roundheads), et même la pochette : tout est l'oeuvre ici de Mark Hudson. Ringo livre ici un album aussi raté que Vertical Man était réussi. On notera quand même deux-trois bons trucs, comme Never Without You, hommage à Harrison. Mais Ringorama, dans l'ensemble, est une plaie dans la discographie de Ringo, son quatrième plus mauvais album derrière I Wanna Be Santa Claus, Ringo 2012 et Bad Boy. Et le cinquième plus mauvais, Ringo The 4th, est loin devant lui...

2004

john_lennon_acoustic_album_cover_ovation_guitarAcoustic (John Lennon) : La seule bonne chose ici, c'est que le livret propose les tablatures de guitare pour chaque morceau. Sinon, ce disque est un foutage de gueule pour le fan lennonien moyen. Les versions démo acoustique n'apportent pas grand chose, la qualité audio n'est pas toujours au rendez-vous. Le pire, c'est que ce disque a été vendu, à l'époque, comme un album inédit de Beatle John. C'est vraiment là que réside le foutage de gueule, parce que, musicalement, c'est la plupart du temps agréable à écouter, même si on ne ressortira pas souvent le disque de son boîtier... Perso, je préfère vraiment le coffret 4 CD Lennon Anthology de 1998, rempli jusqu'à la gueule de démos et prises alternatives, dont certaines se retrouvent ici, d'ailleurs.

2005

86691083_pChoose Love (Ringo Starr) : A sa sortie, le disque était vendu dans une édition proposant l'album sur la première face du disque, et des bonus DVD sur la seconde face, chose au final assez rare ! Musicalement, Choose Love, sur la pochette duquel Ringo nous offre sa fameuse posture du mec à la coule faisant le V de la victoire avec ses doigts (il doit exister au moins autant de photos différentes de Ringo posant ainsi qu'il y à de jours dans l'année), une autre production Mark Hudson, est un indéniable bond en avant par rapport à Ringorama. Je n'irai pas jusqu'à dire que l'album est du même niveau que Vertical Man, mais il est aussi bon que Time Takes Time et c'est déjà quelque chose. Fading In And Fading Out est excellente.

Twin_Freaks_remixesRemixes (Twin Freaks : Paul McCartney) : Encore une rareté, difficile à trouver maintenant. Sous l'intitulé Twin Freaks se cache un projet obscur et quelque peu abscons de Macca, une succession de remixes de certaines de ses chansons. Une curiosité clairement pas essentielle, un vrai OVNI musical...

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Chaos And Creation In The Backyard (Paul McCartney) : Faut-il encore présenter cet album produit par Nigel Godrich (producteur de Radiohead) et sur lequel Macca joue quasiment de tout ? Il aurait laissé tomber (provisoirement : voir 2007) la préparation de Memory Almost Full, à la demande de son ami George Martin qui ne croyait pas trop à l'album, pour se concentrer sur ce projet. Un disque intimiste et sensationnel, sous une pochette photographique le montrant, en 1962, jouant de la guitare dans l'arrière-cour de la maison familiale, photo prise par son frangin Michael. Touchant, bluffant, riche en grands moments (Fine Line, Too Much Rain, Anyway, Friends To Go), cet album sera un triomphe commercial et critique, on parlera de renaissance. Pourtant, les précédents opus aussi étaient remarquables. Mais avec Chaos And Creation In The Backyard, sur lequel il sonne comme l'homme de son âge, Macca a su, vraiment, placer la barre le plus haut possible. Même si ses albums suivants sont (presque) tous géniaux, on peut parier qu'il ne parviendra plus jamais à atteindre cet Everest personnel.

2007

84041162_pMemory Almost Full (Paul McCartney) : Selon la légende, George Martin aurait demandé à Macca de laisser de côté les chansons de cet album pour se consacrer à Chaos And Creation In The Backyard. Macca, dans ce cas, n'en est pas moins revenu à ces chansons par la suite. Très pop/rock, Memory Almost Full, dont le titre est un anagramme pour "For my soulmate LLM" (Linda Louise McCartney) et ce d'une manière apparemment involontaire si on en croit Macca lui-même, est un album d'enfer. Certaines chansons, comme Nod Your Head ou Only Mama Knows (qui fait furieusement penser aux Wings) sont terriblement rock, d'autres sont plus pop comme Ever Present Past ou Mr Bellamy. Court (43 minutes), ce disque sans prétention autre que de distraire après un chef d'oeuvre intimiste. Il sera diversement accueilli, certains estimeront que Paul se laisse aller à la facilité après la réussite totale de l'album de 2005, d'autres apprécieront ce changement d'air et ce retour aux sources pop/rock, digne de la grande époque des Wings. Pour ma part, un de mes préférés du bonhomme.

86691118_pLive At Soundstage (Ringo Starr) : Encore un live de Ringo en solo (enfin, je veux dire, sans son All-Starr Band). Encore une fois, c'est plus qu'écoutable, ça ne casse pas des briques on est d'accord, mais c'est très correct. On ne le ressortira pas très souvent, par contre...

2008

86691147_pLiverpool 8 (Ringo Starr) : En 2008, Liverpool fut capitale européenne de la culture. Coïncidence ou pas, mais l'album que Ringo, liverpuldien comme on le sait, a sorti cette année-là s'appelle Liverpool 8. Une dernière fois produit par Mark Hudson (avec qui, cependant, la collaboration cessera une fois ce disque), l'album a été enregistré en partie avec Dave Stewart (Eurythmics), qui a produit et co-écrit la chanson-titre. Pour être honnête, ce disque est vraiment pas mal, bien qu'imparfait (jamais pu encaisser le latino de pacotille Pasodobles), Ringo fera nettement mieux avec l'album suivant, mais Liverpool 8 est du même niveau plus que correct que Choose Love. Un disque pour ses fans, quoi. La pochette n'est pas hideuse, pour une fois...

84041176_pElectric Arguments  (The Fireman : Paul McCartney) : Troisième et dernière livraison de The Fireman. Cette fois-ci, l'annonce est faite : on révèlera enfin uqui se cachaient sous ce projet musical assez étonnant. De toute façon, comme les morceaux de cet album sont chantés, on se serait rendu compte de la "supercherie" en reconnaissant la voix de Paul... Electric Arguments est un chef d'oeuvre, un disque plus accessible que les deux précédents, mais quand même plus aventureux qu'un album classique de Macca. Don't Stop Running, Highway, Sing The Changes, Lifelong Passion, Dance 'Til We're High sont les meilleurs moments de cet album remarquable.

2009

84041169_pGood Evening New York City (Paul McCartney) : Après rénovation, le Shea Stadium de New York devient le Citi Field. Pour inaugurer la nouvelle version du stade ayant, en 1965, accueilli les Beatles, quoi de mieux que de demander à McCartney d'assurer le show ? Deux heures, filmées et enregistrées (le live propose aussi le DVD du concert), au cours desquelles un Macca en forme (on reprochera cependant un probabe usage d'autotune par moments, sa voix étant vraiment trop parfaite parfois...rumeurs, rumeurs) livre ses classiques, parmi lesquels des chansons de The Fireman (Highway), des Wings, de sa carrière solo... Plus de la moitié du show (tout le second CD, en gros, ainsi que pas mal de morceaux du premier) est consacrée aux Beatles, personne ne s'en plaindra. La performance est vraiment excellente.

2010

84041150_pLive In Los Angeles - The Grammy Nominated Amoeba Show (Paul McCartney) : Un live qui fut offert avec un magazine aux USA. J'ai eu l'occasion de l'écouter une fois (je ne le possède hélas pas) et dans mes souvenirs, c'était très bien, mais c'est tout ce que je peux en dire, désolé... La pochette fait penser à un bootleg !

86691126_pY Not (Ringo Starr) : Une pochette peu réussie (et me faisant penser à celle du Isolation de Toto), un disque peu généreux en durée (un peu moins de 37 minutes), un livret encore moins généreux (les crédits des morceaux dans une double page, c'est tout). Autoproduit (pour la premère fois de sa carrière), ce Y Not ("why not") n'a pas grand chose pour lui à la base. Et pourtant... Une très belle réussite que cet album, sur lequel on entend Joss Stone (Who's Your Daddy), Macca (Walk With You), sur lequel on entend de vraies bonnes chansons (celles citées, ainsi que Peace Dream, The Other Side Of Liverpool, Everyone Wins). Son meilleur depuis 1998, aisément !

2012

86690950_pRingo 2012 (Ringo Starr) : Là, par contre... Un immense foutage de gueule. Non seulement les chansons sont épouvantables dans l'ensemble, mais le disque ne dure que 29 minutes. Certains diront que l'épreuve de l'écoute est de courte durée, mais au prix où est généralement vendu ce disque (au prix fort : 18 €, même si on peut l'avoir pour moins cher, et je ne m'en suis pas privé), c'est vraiment une honte. Et cette pochette... Le pire album de Ringo au final, probablement !

84041134_pKisses On The Bottom (Paul McCartney) : Livrant une chanson inédite enregistrée avec Clapton (My Valentine, correcte et dans le ton de l'album), Macca enregistre ici une grosse douzaine de reprises de vieilles chansons, des standards du jazz vocal notamment (Diana Krall, femme d'Elvis Costello, est sur quasiment tout le disque). Cet album, c'est un peu le Sentimental Journey de Macca, une des chansons présentes ici (Bye Bye Blackbird) est aussi sur l'album que je viens de citer, de Ringo (1970). Pour ma part, c'est aussi anodin, superficiel et même chiant que le Ringo. Je n'aime pas du tout cet album.

2013

104138065New (Paul McCartney) : Jouissif du début à la fin, l'album de Macca qui se rapproche le plus du son des Wings. Que dire face à Queenie Eyes, Alligator, I Can Bet (son riff rappelle celui de Only Mama Knows, chanson de 2007), New, Save Us, On My Way To Work ou Road ? New, sous sa pochette de néons (pas très réussie, il faut le dire), à moitié produit par Giles fils de George Martin et à moitié par Mark Ronson, est une incontestable réussite de pop/rock, un petit triomphe qui donne férocement envie d'écouter d'autres albums du même acabit de la part de Paul. Son dernier à ce jour. J'espère sincèrement qu'il va se remettre au travail bientôt, si ce n'est déjà le cas...

2015

Ringo-Starr-Postcards-From-Paradise-252222-1Postcards From Paradise (Ringo Starr) : Le retour de Ringo après un précédent opus véritablement catastrophique en 2012. Celui-ci, malgré une pochette assez kitsch et un morceau-titre qui surjoue la facilité en n'utilisant, pour ses paroles, que des titres de chansons des Beatles (le morceau a été co-écrit avec Todd Rundgren, qui joue dessus), sans oublier un ou deux titres un peu moyens, celui-ci, donc, est d'un très bon niveau, du niveau de Liverpool 8 ou Choose Love, bref, ce n'est pas révolutionnaire, mais ce Postcards From Paradise se laisse franchement écouter avec plaisir, à moins, évidemment, d'être réfractaire à ce qu'à fait Ringo Starr en solo. Il serait cependant dommage de passer à côté de ses meilleurs albums...