Le trouver est difficile : il faut arpenter, pendant des heures (du moins, c'est ce qu'il paraît être des heures), des sentiers abrupts, mal entretenus, boueux et dangereux, à flanc de falaise, avant d'arriver, enfin, à proximité d'une grotte nécessairement glauque et mal éclairée. Là vit le claviériste de Lost Opera (groupe de death metal français), Stéphane Vignon. Non, rassurez-vous, je déconne ! Il vit tout simplement en région parisienne (c'est moins glamour, je sais), et comme c'est un collègue de bureau (disons plutôt : de formation professionnelle), ce qui est véridique, l'interview a eu lieu non pas dans une grotte, mais dans une salle tout ce qu'il y à de plus banal, avec du lino au sol, des tables en U, des chaises, des fenêtres et une porte (qui ferme mal), un tableau blanc, un paperboard et un porte-manteau ; une salle, quoi. Mais une salle parisienne, attention. Lost Opera, j'en ai parlé récemment ici (vu que je n'ai plus trop le temps d'écrire en ce moment, boulot éreintant oblige, récemment signifie ici fin novembre...), par le biais d'une chronique de leur premier album, Alchemy Of Quintessence, sorti en 2011. Dès le départ, j'avais prévu, avec Stéph', de faire une interview. D'où cet article, d'un genre tout nouveau pour Rock Fever. Allez, hop, action :
Rock Fever : D'abord salut, Stéphane, et merci de bien avoir voulu te prêter au jeu. Alors, dis-moi, Lost Opera...en quelle année ce groupe a-t-il été fondé, et parle-moi un peu de ses membres ?
Stéphane Vignon : Lost Opera a été crée fin 2007 par Loïc Conti (le chanteur) et Xavier Delalandre (batterie), suite au split de leur ancien groupe, Banshee. A la base, le nom du groupe était différent, Ghost Opera, mais pour des soucis de droits (un autre groupe existait déjà sous ce nom), le nom a été rapidement changé en Lost Opera. A l'heure actuelle, des membres de Lost Opera, Loïc est le seul d'origine. Les autres sont Sven Faucon (guitare), Julien Gronnier (batterie), Raphaël Treuil (basse) et un certain Stéphane Vignon, alias bibi, aux claviers !
RF : Lost Opera...pourquoi ce nom en particulier ?
SV : Lost Opera est représentatif de l'ambiance et de la dualité que l'on souhaite retranscrire à travers notre musique. Lost, c'est pour le côté parfois torturé, extrême, et Opera, pour le côté épique, symphonique qui se dégage de la musique selon les morceaux.
De gauche à droite : Raphaël Treuil, Julien Gronnier, Stéphane Vignon, Sven Faucon et Loïc Conti
RF : Quel est ton rôle au sein du groupe ?
SV : Vider les packs de bière (rires). Tout simplement à me tenir derrière mon clavier, pour créer les ambiances qu'il faut, parfois la puissance. Sur scène, je suis aussi l'amas de poils que l'on aperçoit de temps en temps. J'ai aussi un petit rôle de composition niveau claviers et sonorités, bien que le gros du travail de composition soit l'oeuvre de Loïc et Julien. Autrement, en dehors de l'aspect purement musical, je m'occupe de tout ce qui est visuels, promo et relation presse.
RF : On va parler un peu influences...
SV : Vaste question... C'est toujours difficile de répondre à ça, même après 8 ans d'existence ! On arrive tous dans le groupe avec nos propres influences : Black metal, death, symphonique pour ma part ; pour d'autres, ça sera du rock progressif, du néoprog, de l'indus... On essaie d'imbriquer nos influences personnelles dans tout ce bordel pour en faire ressortir quelque chose susceptible de nous plaire à tous. S'il faut citer des noms, disons qu'on peut se rapprocher de groupes comme Kamelot, Epica, avec des influences à la Dimmu Borgir.
RF : Votre premier album s'appelle Alchemy Of Quintessence ; parles-moi-en un peu.
SV : Il s'agit du premier et unique album de Lost Opera à être, du moins pour le moment, sorti. Le bébé a vu le jour en octobre 2011, autoproduit, et il est la récompense du travail effectué jusque là. S'en sont suivies deux tournées françaises et un accueil honorable de la presse spécialisée. Deux extraits de l'album, Alone et Xenocide, sont en téléchargement libre et gratuit sur notre site, www.lostopera.com. L'album représente parfaitement ce que je disais plus haut, à savoir la diversité des influences, tirer le meilleur de celles-ci en suivant une ligne identitaire, d'où le nom de l'album.
RF : Alchemy... était le premier album. Il va y en avoir un deuxième ? Quel sera son nom et ou en êtes-vous dans sa conception ?
SV : Alors effectivement, suite à tout ça, nous avons commencé à travailler sur de nouveaux morceaux, nous avons d'ailleurs sorti deux clips en live de morceaux inédits : en 2013 avec Rage et en 2014 avec So Wrong. On a d'ailleurs raflé, en 2013, les prix Métal Symphonique Awards du meilleur clip (pour Rage) et du meilleur groupe francophone de l'année (www.metalsymphonique.com) ! L'album a été ensuite enregistré durant l'été 2015 dans les studios de Wavelength Records, ça s'est super bien passé. Un clip a été tourné en décembre, il sortira dans trèèèès peu de temps. Quant à l'album en lui-même, qui va s'appeler Hidden Sides, il sortira au début du printemps ! On est excités comme c'est pas permis, d'autant que Jacob Hansen (qui a mixé le dernier album d'Epica) participe à la conception d'Hidden Sides.
En avant-prem'ss...la pochette du nouvel album, prochainement sur vos écrans !
RF : Un mot pour définir Lost Opera ?
SV : Pas un, mais trois : Puissant. Orchestral. Et famille.
RF : Ton meilleur...et aussi ton pire...souvenir de concert de Lost Opera ?
SV : On va commencer par le pire, en ce qui me concerne, comme ça, ça sera fait... Le premier qui me vient à l'esprit, c'est une intro piano complètement...foirée. Pour le dernier morceau du show. Au moment où je joue tout seul. Devant une foule de gens. Alors que ça faisait deux mois que j'étais arrivé dans le groupe. Lors d'un festival de musique, ACDM, que nous organisons tous les ans. Hum, on passe ? En revanche, je dirais que notre meilleur souvenir, à peu près à tous, c'est le concert de clôture de notre mini-tournée avec Zuul FX. C'était en février 2014, au Divan du Monde (dans le XVIIIe arrondissement de Paris), une ambiance de folie, de retombées fantastiques. Après, il y en à d'autres, des bons souvenirs, mais ce soir-là, tout, absolument TOUT, était par-fait !
RF : Ton album de chevet ? Ton groupe/artiste préféré ?
SV : Je fonctionne par cycle (EDIT : moi aussi). Mais j'avoue qu'en ce moment, je suis beaucoup sur le War Eternal d'Arch Enemy. Sinon, je vous un culte à Vader et Motörhead. Et à ce sujet, RIP tonton Lemmy (EDIT : bassiste/chanteur de Motörhead et avant ça, d'Hawkwind, mais bon, vous le saviez, hein...), tu manques...
RF : Enfin pour finir, ton morceau préféré sur Alchemy Of Quintessence ?
SV : Razielle, pour son epicness, et c'est aussi celle que je préfère jouer. Mais pour découvrir le groupe, le conseillerais plutôt Xenocide ou Sombres Peines, qui sont plus représentatifs des différentes influences abordées dans l'univers de Lost Opera.
RF : Merci beaucoup, Stéphane, d'avoir partagé ce petit moment avec Rock Fever !
SV : Merci à toi, Damien, et à vous tous ; beaucoup de choses arrivent à échéance, tenez-vous informés sur les pages Facebook et YouTube de Lost Opera, ainsi que sur www.lostopera.com !