C'est dur, pour un groupe, de débuter. C'est dur, aussi, pour un groupe, de faire son premier album. Pour Midnight Oil (anciennement Farm), le premier album, ce fut très dur. Ils se sont ramassés une belle pelle avec ce disque, on leur reprochera (et concernant cet album assez difficile à trouver - autrefois publié sous une pochette bleutée qui, pour le CD, est passée au noir -, c'est toujours le cas) de ne pas sonner comme dans leurs concerts. Il est vrai que ce premier album, sobrement intitulé Midnight Oil et ne proposant que 7 titres (mais ce n'est pas un EP ; les morceaux sont pour la plupart plus longs que de coutume avec le groupe, et l'album dure 34 minutes), est moyen. Pire, il est un peu médiocrement enregistré, la qualité sonore est, sans pour autant dire calamiteuse, franchement mince. Le groupe est alors constitué de Peter Garrett (chant), Jim Moginie (guitare, claviers), Martin Rotsey (guitare), Andrew James (basse) et Rob Hirst (batterie). L'album est produit par Keith Walker et a été enregistré aux Albert Studios de Sydney, en Australie, rappelons que le groupe est originaire de down under.
Seulement 7 titres pour ce premier album de Midnight Oil, donc, et parmi ces titres, quasiment aucun qui, par la suite, deviendra un classique. Tout au plus peut-on citer le premier morceau, Powderworks, qui est assurément un des meilleurs du lot (avec le long - plus de 8 minutes - Nothing Lost - Nothing Gained final), et sur lequel transpire une énergie quasiment punk. Mené par le charismatique géant chauve (et futur ministre !) Peter Garrett, sorte de clone de Pluton (c'est bien le nom de ce personnage, hin ? j'ai un doute ?) dans La Colline A Des Yeux mais en plus gentil, Midnight Oil vient probablement de la scène punk, laquelle, en Australie, n'était pas inexistante (The Saints, Radio Birdman). Ca se ressent sur les deux premiers albums (celui-ci et Head Injuries, nettement meilleur, de 1979), ainsi que sur leur premier EP Bird Noises (1980).Tout du long de Midnight Oil, alias le blue album (j'ai la chance de l'avoir en vinyle, pochette et sous-pochette bleues), on ressent cette urgence keupon, cette énergie, ce survoltage, et c'est accentué par la voix totalement dingue, aiguë, de Garrett (qui, sur scène, est un vrai diable surgissant d'une boîte, il va partout, gesticule comme un épileptique). Malgré la qualité sonore faiblarde et certains titres un peu moyens (Head Over Heels, Used And Abused, Run By Night).
Par la suite, le groupe parviendra à s'améliorer d'album en album, atteignant une première apothéose en 1982 avec 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 (pour moi, leur sommet absolu) et une seconde en 1987 avec Diesel And Dust. Ce premier album, quant à lui, moyen et moyennement produit, ne reproduisant effectivement pas en studio l'énergie que le groupe produisait sur scène, et ne proposant en fait qu'un classique (Powderworks), est à conseiller aux fans acharnés de Midnight Oil, et uniquement à eux. Les autres trouveront en effet que cet album bleu ne paie pas vraiment de mine et que si le groupe avait continué à en usiner de la sorte, ils n'auraient pas été très loin dans leur carrière. Allez, c'est pas mauvais non plus, juste un peu...moyen, quoi !
FACE A
Powderworks
Head Over Heels
Dust
Used And Abused
FACE B
Surfing With A Spoon
Run By Night
Nothing Lost - Nothing Gained