OU812

Pour mon premier article ici, j'ai choisi de commencer à compléter la discographie d'un groupe qui me tient à cœur : Van Halen. Je suis un fan absolu (mais pas un fan aveugle, ou plutôt, sourd dans ce cas de figure, rassurez-vous) de ce groupe et c'est pourquoi j'aborde ici cet album "OU812 ".  En aparté, je précise tout de même que j'ai d'abord édité cet article que j'avais déjà publié avant qu'on ne hurle au plagiat, mais après tout on n'est dans un pays libre, et c'est pas comme si je demandais une prime pour chaque article, alors je lance un nouveau jeu pour les webjusticiers en herbe : cherchez de quels sites viennent mes paragraphes. Top départ. Il y en a qui sont toujours là ? Bon ! Alors tout d'abord, un petit retour en arrière : le précédent album "5150 " fut une transition importante pour le groupe. David Lee Roth, le chanteur, est remplacé par Sammy Hagar, et le groupe prend alors un virage musical qui divise les titres de l'album en deux catégories. L'une qu'on appelera le Van Halen Mark I (comme "Good Enough"), et l'autre contenant les titres plus FM qui définissent le Van Halen Mark II (ou Van Hagar) qu'on trouvera par la suite. D'une part, des claviers omniprésents ( "Why Can't This Be Love", "Dreams" ) et de l'autre, des titres un peu plus Hard comme "Summer Nights" et "Best Of Both Worlds" qui sont donc des titres mid-tempo aux accords marqués, et avec une guitare qui en fait moins des tonnes.

On peut donc revenir à cet album "OU812 " qui est fait suivant la même recette, mais qui est à mon sens plus aboutit que "5150 ", lequel était franchement décevant. "OU812 ", huitième album du groupe, deuxième avec Sammy Hagar, et qui dure 50 minutes pour 10 titres - soit plus long que "5150 " - sort donc dans le courant de l'année 1988. Son titre qui se prononce à l'anglaise ( "Oh, You Ate One Too ?") serait, selon la légende, une pique adressée à David Lee Roth en réponse à son album "Eat 'em And Smile " sorti deux ans plus tôt, (on le saura, la subtulité n'est pas tellement subtile pour le coup). La pochette, sobre et plutôt classe, est un hommage direct au "With the Beattles " des Rolling Sto... Oups !... des Beattles. Au dos, la statue "Affe mit Schädel" d'Hugo Rheinhold représentant un chimpanzé assis sur une pile de bouquins, et contemplant un crâne qu'il tient dans sa main, l'air dubitatif. Je ne sais plus ce qu'elle symbolise, un truc en rapport avec le sens de la Vie selon Darwin ou un truc dans le genre, bref on s'en fout un peu. Passons à la musique!

Je disais que cet album suivait le même modèle que le précédent. Il présente donc les mêmes problèmes. Pas grand chose à dire sur la production, si ce n'est qu'elle est une nouvelle fois effectuée par le groupe et par Donn Landee, et suit donc les traces de "5150 " de ce côté là. L'album étant bien léché, les radios de l'époque y trouvent leur compte. Les deux premiers titres sont dans cet esprit. "Mine All Mine", qui ouvre l'album avec son intro moderne (pour l'époque, on est bien d'accord), est un titre Hard FM fadasse, sans grand relief, et qui ne présente pas vraiment d'intérêt. Idem pour "When It's Love" qui, malgré le fait qu'il sera le gros hit de l'album, ne s'en sort pas mieux avec son côté dégoulinant de niaiserie. Si on fait abstraction de leurs excellents soli de guitare (on parle de Van Halen hein !), il faut attendre la troisième piste pour avoir quelque chose d'intéressant. "A.F.U" donc, renoue avec un style plus traditionnel, mais on reste dans le Mark II (d'ailleurs, essayez d'imaginer ce morceau avec David Lee Roth au chant, juste impossible). Même si ce n'est pas mon morceau préféré de l'album, le riff est géant et la voix de Sammy parfaite pour ce genre de titres. Idem pour "Cabo Wabo", un mid-tempo puissant et très accrocheur, qui achève la face A par 7 minutes de grande classe. A noter que Cabo Wabo est également le nom du club de Sammy situé à Mexico, club dans lequel Alice Cooper enregistra un de ses albums live, en 1997.

Back Cover

La plupart des albums balancent leurs meilleurs morceaux en face A, et donc ici, on pourrait se dire : "bon, le meilleur est passé, j'arrête le disque". Et bien il n'en est rien. Ok, la face B ne commence pas de la plus belle des manières : "Source Of Infection" se la joue "Hot For Teacher". Même genre d'intro en tapping (la batterie n'arrive qu'après, mais c'est joué un peu de la même façon). Rythme effréné, un grain de folie. C'est loin d'être un immense morceau, mais ça reste tout de même assez correct et on ne va pas se plaindre d'un morceau (l'un des seuls de l'album) qui se rapproche un peu du Van Halen Mark I. Cependant "Feels So Good" juste après, avec son immonde et kitchissime intro laisse vraiment perplexe pour la suite. D'autant plus que son clip est d'un ridicule assumé (dans le même genre que "Higher Ground" des Red Hot, probablement filmé sur un fond vert bas de gamme et un rendu ridicule...).

Mais, comme promis, tout s'arrange, et voici enfin LE tube de l'album : "Finish What Ya Started" est un morceau digne d'une baston épique dans un bar mal famé d'une petite ville dans la banlieue de Los Angeles que ne renierait pas Diamond Dave lui même. Une compo inventive interprétée de façon magistrale ! Un Alex qui impose le rythme sur une ligne de guitare au son clair qui attaque en picking avec un haut niveau technique, un Sammy Hagar impérial... ÇA, c'est du grand Van Halen ! Ce titre brille de 1000 feux après une première partie d'album plutôt moyenne. Vient ensuite "Black And Blue", ma préférée de l'album, un mid-tempo magnifique où le père Eddie a rebranché la distorsion pour nous offrir un riff bien aiguisé, et des chœurs bien rock'n'roll, typiques du groupe de Passadena. "Sucker In a 3 Piece" est logé à la même enseigne, mais avec un rythme plus élevé, et aurait pu figurer sur un "Fair Warning " quelques années plus tôt. Et pour finir, "A Apolitical Blues", une reprise de Lowell George rajoutée au fil des rééditions mais absente de la version d'origine. Il s'agit d'un Blues (sans blague?) qui flirte parfois avec le ragtime avec son piano volontariste, et où tous les membres se lâchent. Mention spéciale à Alex, le batteur, qui démontre encore une fois qu'il est capable de jouer de n'importe quel style, ce type est décidément trop souvent oublié. Une reprise sympathique mais sans prise de risque cependant.

Van Halen

Pour résumer, "OU812 " est un album assez inégal, qui commence assez mal et se fini plutôt bien, comportant quelques perles qui, enfilées, peuvent faire un beau collier, mais l'ambiance est plombée par des "When It's Love" et, surtout, "Feels So Good" affreusement mauvais. Malgré le gros succès commercial de l'album, ce manque de cohérence en fait un disque assez mineur dans la discographie du groupe. Le groupe semble, depuis quelque temps déjà, faire son petit bonhomme de chemin, et se reposer sur ses acquis, confortablement installé après son succès. Il faut donc prendre ce disque pour ce qu'il est : un bon album de Hard US, un peu moyen pour du Van Halen, mais parfait pour sillonner les routes de Californie (ou pour une BO de Rocky).

 

- Liste des titres -

Mine All Mine

When It's Love

A.F.U. (Naturally Wired)

Cabo Wabo

Source Of Infection

Feels So Good

Finish What Ya Started

Black And Blue

Sucker In a 3 Piece

A Apolitical Blues