S3

Pour ce dernier article concernant Slowdive (oui, je sais, c'est le dernier article, et en même temps, ce n'est que le troisième les concernant ; hey, pas de ma faute s'ils n'ont fait que trois albums, ces Anglais !), place à... ben, leur dernier album. Sorti en 1995 sous une pochette faisant plus penser à ces albums de new-wave arty du début des années 80 (genre New Order, Human League ou Orchestral Manoeuvres In The Dark), ce disque, long de 48 minutes pour seulement 9 morceaux (dont deux de moins de 2 minutes...et un atteignant les 10 !), s'appelle Pygmalion, et comme les deux précédents (Just For A Day en 1991, Souvlaki en 1993), il est sorti sur le label Creation, et marchera à peu près aussi fort que le ferait une réédition de Mein Kampf en Israël. Toujours constitué de la chanteuse et guitariste Rachel Goswell, du chanteur et guitariste (et principal, si pas quasiment unique, compositeur des morceaux de l'album) Neil Halstead, du bassiste Nick Chaplin, du guitariste Christian Savill, le groupe a entre temps changé de batteur. En fait, ici, il y en à deux : Ian McCutcheon et Adrian Sell.

S2

Produit par le groupe et Chris Hufford, Pygmalion sera donc l'ultime opus de la Lente Descente. Sa pochette représenterait un coucher de soleil sur la Tamise en février, vue par un chien. Non, je déconne, sa pochette représente une vision graphique, par Rainer Wehinger, d'une oeuvre de György Ligeti (fameux compositeur hongrois de musique expérimentale et concrète, souvent utilisée chez Kubrick) intitulée Artikulation. Ca peut sembler un peu branle-bite, tout ça, et en effet. Ca fait très expérimental, et le fait est que l'album, musicalement parlant, est très différent des deux premiers opus, injustement affiliés au shoegaze (My Bloody Valentine...) et très aériens, éthérés, tristes aussi. Pygmalion est, lui, assez expérimental et recherché, parfois assez proche de l'ambient music chère à Brian Eno (qui avait collaboré, aux claviers, sur deux titres de Souvlaki). Le long (10 minutes) Rutti qui ouvre le bal est assurément le meilleur morceau d'un album globalement un peu chiant parfois, et en tout cas nettement moins réussi que les deux précédents, et surtout que Souvlaki, clairement le sommet de Slowdive.

S1

Ce troisième album, lui, malgré Rutti, All Of Us et Trellisaze, est indéniablement le maillon faible (le mot est exagéré, ce n'est pas mauvais non plus) de la courte mais excellente discographie, aujourd'hui commercialisée notamment en packaging 3-CD dans des pochettes cartonnées (et, aussi, séparément, évidemment ; ils ont même été réédités en vinyle !), de Slowdive. Pygmalion ne plaira vraiment qu'aux amateurs de rock expérimental, et à celles et ceux qui ont aimé les précédents opus du groupe de Rachel Goswell et Neil Halstead, groupe culte s'il en est, et dont la carrière fut vraiment maudite (peu de succès, voire même aucun, de leur 'vivant'). Mais après un Souvlaki vraiment éblouissant et immense, c'est quand même une belle déception que ce disque. Dommage qu'ils se soient arrêtés là (par la suite, ils sortiront une compilation d'inédits, mais aucun nouvel album studio)... Enfin, ça reste plus que correct, l'album a même été classé, une fois, parmi les meilleurs des années 90, même s'il était franchement vers la fin du classement !

FACE A

Rutti

Crazy For You

Miranda

Trellisaze

FACE B

Cello

J's Heaven

Visions Of LA

Blue Skied An' Clear

All Of Us