Je tiens à le préciser d'emblée, cet article sera : a) plus court que de coutume car je ne me sens vraiment pas l'envie de tartiner des paragraphes au sujet de cet album, et b) le dernier sur le blog concernant Blood, Sweat & Tears (parce que les albums suivants, merci bien, mais ça sera sans moi). Voici donc Blood, Sweat & Tears, big band de jazz-rock, à nouveau, pour la cinquième et ultime fois sur le blog. Ce groupe, si vous avez suivi les précédentes chroniques à son sujet, a commencé remarquablement bien sa carrière (sous la double houlette du guitariste/chanteur Steve Katz, futur producteur de, notamment, Lou Reed, et de l'organiste/chanteur/auteur-compositeur Al Kooper) avec un premier album absolument intouchable, Child Is Father To The Man en fin d'année 1967. Kooper s'en va, le groupe le remplace par le chanteur David Clayton-Thomas en 1968, et le deuxième opus du groupe, Blood, Sweat & Tears, sort en cette année, quasiment aussi grandiose que le premier. La formule marche encore très fort. Hélas, en 1970 et 1971, le groupe publie deux albums franchement médiocres : Blood, Sweat & Tears 3 et Blood, Sweat & Tears 4. Le premier n'était quasiment constitué que de reprises, le second, quasiment que des originaux, mais à chaque fois, la même médiocrité générale, des albums des plus poussifs, qui reprenaient la formule gagnante (bien émoussée au fil des albums) des deux premiers opus. Après le quatrième album, le groupe sortira, en 1972, un best-of qui marchera assez bien, puis changera quelque peu son personnel, si l'on excepte Steve Katz (guitare, chant occasionnel), Bobby Colomby (batterie) et Jim Fielder (basse), fidèles depuis le début.
C'est ainsi qu'on trouve ici, sur ce cinquième opus studio du groupe, baptisé New Blood pour bien dire qu'il s'agit d'une nouvelle formation de Blood, Sweat & Tears : Jerry Fisher (chant), Lou Marini (instruments à vent), Larry Willis (claviers), Bobby Doyle (piano), Georg Wadenius (guitare), Dave Bargeron (trombone, tuba, cuivres divers)... On retrouve aussi Lew Soloff (trompette, bugle), Chuck Winfield (idem) et les trois piliers de BS&T que sont Katz, Colomby et Fielder. Pas moins de 10 membres en tout, record battu ! La production de ce New Blood (9 titres, 40 minutes, et parmi les 9 titres, 7 reprises ou morceaux non signés des membres du groupe) est signée du batteur du groupe, Bobby Colomby. Autant le dire, surtout que ma chronique est bientôt finie (j'avais prévenu qu'elle serait très courte), cet album est certes un peu meilleur que le précédent, mais il n'en demeure pas moins franchement médiocre. OK, la première chanson, Down In The Flood (une reprise d'une chanson de Bob Dylan issue des fameuses Basement Tapes), et le très beau Maiden Voyage final (une reprise d'un morceau de Herbie Hancock, légende vivante du jazz), font illusion, mais le reste, malgré que Jerry Fisher soit un excellent chanteur (et vocalement assez éloigné de David Clayton-Thomas et de sa voix de stentor), passe quand même difficilement le cap des trois écoutes attentives. Je m'emmerde même sacrément royalement sur Over The Hill, Snow Queen (de Carole King) et Alone (ce dernier, signé Marini, est un des rares morceaux de l'album signés d'un des membres du groupe, donc ; Over The Hill, signé de Bargeron, aussi). Une quarantaine de minutes qui sont à recommander aux amateurs de musique de fond, pour mettre une ambiance, le genre de truc agréable à l'oreille, mais sur lequel on ne s'attardera pas ; le genre de truc qu'on n'exigera pas, au cours d'une soirée entre amis, de mettre plus fort afin d'en profiter un peu plus. Oui, c'est vraiment de l'anodin, ici, ce qui est pire que si c'était, comme pour le précédent album, nul.
FACE A
Down In The Flood
Touch Me
Alone
Velvet
I Can't Move No Mountains
FACE B
Over The Hill
So Long Dixie
Snow Queen
Maiden Voyage