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Vous allez sûrement me demander quel est l'intérêt d'aborder ici un...45-tours. Je vais vous rassurer tout de suite illico right now ici là maintenant tout de suite schnell : il n'y en à pas. Surtout que les quatre chansons présentes sur cet EP (EP que je possède en vinyle anglais d'époque et, s'il vous plaît, en mono, et pas en stéréo) se trouvent aussi sur : a) la double compilation Past Masters (très précisément sur le premier volume, qui était, à l'époque de sa première sortie, en 1988, séparé du second volume datant aussi de 88, vu que tout n'a été réuni qu'en 2009 seulement) ; b) la compilation Rock'n'Roll Music datant de 1976 (jamais éditée en CD, mais très facile à trouver sur le Net ou en conventions) ; c) deux albums américains sortis sur Capitol Records, Something New et The Beatles' Second Album. Et d) d'autres compilations d'époque, variant selon les pays, comme la compilation néerlandaise de 1967 Beatles' Greatest (que je possède) et qui contient un des quatre morceaux ici présents. Tout ça pour dire que cet EP sorti en 1964 est à réserver aux fans, aux Beatlemaniaques confirmés. Le simple fait de posséder les Past Masters vous fait possesseur des chansons de cet EP, qui plus est dans le même ordre que sur l'EP en question ! Cet EP s'appelle Long Tall Sally, et il fait partie des trucs les plus rock'n'roll, les plus mouvementés que les Beatles ont sorti. Eux qui avait déjà l'habitude, en 1964 (année de sortie du premier film dans lequel ils ont joué, année de sortie de l'album de la bande-son du film - A Hard Day's Night -, et aussi, pour les albums car il y à eu aussi des singles hors-albums pas piqués des hannetons, de Beatles For Sale), de proposer des chansons d'amour (Nowhere Man, en 1965, sera probablement la première chanson écrite par le groupe à ne pas parler d'amour - il y en à d'autres sur Rubber Soul, album sur lequel on trouve la chanson, mais je la cite elle et pas une autre comme In My Life car, des chansons de l'album, elle est la première concernée, dans l'ordre des morceaux - , et Paperback Writer, en 1966, leur premier single à faire de même). Le groupe n'en demeurait pas mois super efficace avec les chansons bien musclées (pour l'époque) et avec les reprises. A leurs débuts, à Hambourg en Allemagne ou à la Cavern de Liverpool, ils reprenaient des classiques du rock'n'roll, ou bien offraient déjà des compositions originales bien trippantes (One After 909).

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Sur cet EP d'environ 9 minutes, on trouve donc quatre chansons, dont trois reprises. Sur ces quatre chansons, une est chantée par Paul, une par Ringo, le reste par John. Pauvre George, qui n'en chante aucune ici, mais son travail à la guitare (rappelons que le principal gratteux du groupe, ce fut lui, et pas Lennon qui était guitariste rythmique) est exceptionnel. Long Tall Sally, sous sa pochette sobrissime, commence en fracas absolu par la chanson-titre, Long Tall Sally donc, une des chansons que le groupe jouait le plus souvent en live, dès les débuts, et qui est interprétée par un McCartney totalement survolté. En à peine deux minutes (un chouïa moins, même !), Long Tall Sally, reprise de Little Richard, est le genre de chanson qui met la patate, Macca chique à Little Richard et le moins que l'on puisse dire, c'est que ses yeaaah baby, baby, have some fun tonite sont jouissifs. On en redemande ? I Call Your Name, unique composition signée du groupe (et totalement inédite dans la discographie du groupe au moment de la sortie de l'EP), chantée par Lennon, est un rock bien efficace aussi, que Lennon écrivit avant qu'il ne co-fonde le groupe, et qu'il avait offerte, en 1962, à un autre groupe de rock liverpuldien, les Dakotas, qui en firent une face B de single (la face A était une autre chanson des Beatles offerte au groupe, Bad To Me). Cette nouvelle version est absolument dantesque. On retourne le disque pour retrouver Lennon au chant, avec une reprise du monumental Slow Down de Larry Williams, chanson que les Jam reprendront eux aussi (notamment), en 1977, et leur version ne sera pas sans rappeler celle des Bitteuls, en plus pêchue quand même, punk oblige. Un piano de bastringue, un Lennon en forme, cette reprise (avec 3 minutes, la plus longue ici) tue. En final, on a 1,55 minutes de Matchbox, morceau de Carl Perkins (qui, entre cette Honey Don't et Everybody's Trying To Be My Baby, sera repris par le groupe à trois reprises la même année, les deux autres reprises sont sur Beatles For Sale) repris par Ringo Starr. Soyons honnêtes : ce n'est pas la meilleure reprise de l'EP, pas la meilleure reprise du groupe, pas la meilleure performance vocale de Ringo surtout (lequel n'a jamais été un chanteur d'exception en même temps), mais en guise de final, c'est quand même plutôt bon. On en redemande ? On refout la face A sur la platine, les mecs, parce que c'est fini ! Hé oui, 9 minutes, ça passe vraiment trop vite... Pour résumer, Long Tall Sally est un EP d'enfer, une pièce de collection (que l'on trouve à tous les prix, parfois pas trop cher, je l'ai eu à 10 €, mais c'est quand même rarement vendu moins cher que ça, ça tourne autour des 15/20 € en moyenne), un des meilleurs EP jamais pondus par le plus grand groupe de rock du monde ! Mais comme je l'ai dit plus haut, si vous possédez la double compilation Past Masters (ou tout du moins, le volume 1 en ancienne édition CD de 1988), vous avez cet EP, dans le même ordre, mêmes versions, alors vous n'avez aucune excuse de ne pas connaître ces chansons : on les trouve à peu près partout !

FACE A

Long Tall Sally

I Call Your Name

FACE B

Slow Down

Matchbox