Avant de m'atteler aux Beatles, place à un groupe n'ayant pas sorti beaucoup de 45-tours : Led Zeppelin !
Good Times, Bad Times/Communication Breakdown (1969) : Pas sûr à 100% que ce visuel ait été celui de la première édition de ce single, mais si ça se trouve, c'est le cas. Deux chansons démentielles et courtes (chacune fait moins de 3 minutes) issues du premier album éponyme de Led Zeppelin. Du pur hard-rock des familles ici, entre Good Times, Bad Times (que le groupe ne jouera live, en entier, qu'en 2007 au cours de l'unique concert de reformation ; seule l'intro était, autrefois, jouée, en ouverture de concert) et Communication Breakdown (joué assez souvent en live). Les deux morceaux les plus furax, expéditifs (et courts) d'un premier album très fortement teinté de blues. C'est du grand art, Led Zeppelin en fout plein la tronche dès le départ ! On ne s'en lasse pas.
Whole Lotta Love/Living Loving Maid (She's Just A Woman) (1969) : Issus du second album (Led Zeppelin II, fin d'année 1969), ces deux titres de niveau différent sont encore une fois une preuve que le groupe envoie le bois à profusion. Si la face B, Living Loving Maid (She's Just A Woman), est un hard-rock sympa mais un peu banal (et heureusement, court, moins de 3 minutes, car plus long, il aurait été, à force, insupportable), et le moins bon titre de l'album, la face B, elle, démantibule tout : Whole Lotta Love. Ici présente en version raccourcie pour le single (cela fut fait sans l'accord du groupe, qui n'aimait de toute façon pas vraiment le format 45-tours), elle n'en demeure pas moins géniale, malgré que le passage psychédélique central y fut expurgé. Encore un single qui fait date.
Immigrant Song/Hey, Hey, What Can I Do (1970) : Pour promouvoir Led Zeppelin III en 1970 (un disque qui fera polémique au sein des fans et de la presse : il est quasi exclusivement acoustique), le groupe y propose en single sa chanson la plus bourrine de l'époque, et la seule vraiment hard-rock de l'album, Immigrant Song, une pure tuerie dans le genre (ce riff ! Les hurlements de Plant ! La batterie !), chanson hélas très courte, 2,20 minutes. Ne sachant apparemment pas quelle chanson mettre en face B parmi celles de l'album, le groupe décidera, et ça sera unique pour leur discographie de singles, de mettre, en face B, un morceau inédit qui ne se retrouvera sur aucun album studio du groupe (on le retrouvera sur quelques compilations, notamment la version CD de CODA présente dans le coffret intégrale de 1993, et on le retrouvera sur la nouvelle version, collector, rééditée, de ce même album en fin juillet 2015, fin de ce mois, donc), et sera peu souvent jouée live, si jamais elle le fut : Hey, Hey, What Can I Do. Un moceau d'enfer qui aurait très bien pu être placé sur III, et qui fait de ce single un collector assez recherché.
Black Dog/Misty Mountain Hop (1971) : Le quatrième album du groupe, probablement leur meilleur (j'avoue être totalement dingue de Physical Graffiti, c'est mon préféré d'eux et de loin, mais objectivement, le quatrième album est plus parfait encore), ne porte pas de titre. A la demande du groupe, des symboles les représentent sur la pochette intérieure, et mis à part un numéro de catalogue, il n'y à aucune inscription, histoire de prouver que le groupe pouvait vendre même sans mettre leur nom sur la pochette (pari gagné). Deux singles seront proposés, le premier est celui-ci, et est absolument divin : Black Dog en face A (morceau démentiel avec un Plant totalement déchaîné) et Misty Mountain Hop (morceau plus pop, sautillant) en face B. Marrant, ces deux chansons ouvrent respectivement les faces A et B de l'album (et les morceaux du single suivant les suivent, respectivement, dans le même ordre) ! Pure perfection.
Rock And Roll/Four Sticks (1971) : Deuxième et dernier single promotionnel de l'album sans nom, celui-ci est plus teigneux, plus heavy. Rock And Roll est une furie plus qu'à moitié inspirée par le Keep A-Knockin' de Little Richard, un morceau bénéficiant d'une partie de batterie absolument infernale de John Bonham, et d'un Robert Plant en état de totale grâce. Rien d'autre à dire, si ce n'est que ça sera un essentiel en live, placé généralement en clôture de concerts, mais parfois joué en ouverture (1973/1975). En face B, Four Sticks, morceau assez orientalisant et au riff cyclique, et dont le titre ('quatre baguettes') vient du fait que le batteur utilise, justement, quatre baguettes, deux par main, sur ce titre (les petits cliquetis que l'on entend parfois sur le morceau, c'est ça). Un morceau franchement réussi, pas le sommet de l'album, mais rien n'est mauvais dessus, c'est juste un super bon morceau.
Over The Hills And Far Away/Dancing Days (1973) : Premier single promouvant Houses Of The Holy, on y trouve deux des morceaux les plus efficaces de l'album (pas les sommets de l'album cependant, mais les sommets sont trop longs pour être mis en singles) : Over The Hills And Far Away et Dancing Days. Le premier s'ouvre en acoustique, un régal, pure magnificence, avant de plonger, assez rapidement, dans un rythme bien plus nerveux, heavy, avec un Plant déchaîné (surtout en live). Ultra efficace. Dancing Days est plus rythmé du début à la fin, un riff bien efficace et cyclique, un excellent solo en plus. Les paroles sont un peu connes, on y parle des jours d'été, etc, mais le morceau, qui ouvre la face B de l'album, est vraiment entraînant. Selon la légende, une fois le morceau enregistré, le groupe dansera, dehors, de joie, en entendant le résultat final, qui leur convenait donc parfaitement ! Je dis 'selon la légende', mais des photos existent de cette anecdote maintes fois racontée dans divers livres sur le groupe, ce n'est pas une légende, mais un fait avéré !
D'yer Mak'er/The Crunge (1973) : Deuxième et dernier single promotionnel pour Houses Of The Holy (ça sera la dernière fois que le groupe publiera deux singles pour promouvoir un seul et même album) dont, comme pour le précédent opus, la moitié des titres aura été proposée en 45-tours, faces A et B réunies. Si le précédent single assurait, ce n'est clairement pas le cas de celui-ci, un des pires du groupe, et une première dégringolade les concernant. Que dire ? D'yer Mak'er, en face A, est un ratage total, une chanson de...reggae (avec une partie de batterie bien frappadingue et tout sauf subtile, il ne fallait pas demander à Bonham de jouer du reggae, apparemment !), ce qui ne va pas du tout au groupe. Une chanson détestée par la moitié des membres du groupe, par quasiment tous les fans... A fuir. The Crunge, sur l'autre face, est un pastiche de soul/funk qui cite Otis Redding, James Brown, et est, dans l'ensemble, rigolote, mais aussi réussie qu'un film de Philippe Clair, autrement dit, passez votre chemin là aussi. On sent cependant que le groupe s'est amusé, et le riff de guitare, bien que pas original, est sympa. Mais sinon...
Trampled Under Foot/Black Country Woman (1975) : Une belle remontée en puissance ici, pour ce doublé issu du monumental double album Physical Graffiti. L'album est une alternance efficace entre hard-rock et morceaux plus aventureux, et entre morceaux datant de 1974 (sessions de l'album) et morceaux datant des sessions des trois précédents opus (histoire de combler les trous, le groupe n'avait pas assez de morceaux pour un double album, mais trop pour un simple, et ne voulait rien mettre de côté cette fois-ci). Le single aussi : la face A est un funk-rock monumental datant de 1974, plus qu'à moitié inspiré par le Terraplane Blues de Robert Johnson, et intitulé Trampled Under Foot, une sorte de croisement féroce entre le Long Train Runnin' des Doobie Brothers et le Superstition de Stevie Wonder (le clavinet, notamment). Monstrueux. La face B est un morceau acoustique datant de 1972, sessions de l'album précédent, et enregistré en extérieur, Black Country Woman. J'ai mis du temps à l'aimer, cette chanson, mais c'est désormais le cas, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est très belle dans son genre ! Bref, un excellent single, et autant le dire, leur dernier grand moment.
Candy Store Rock/Royal Orleans (1976) : Seconde dégringolade pour le groupe, et à partir de là, ça ne pourra pas aller mieux. Ce n'est peut-être pas le pire des singles de Led Zeppelin, mais ce doublé de titres issus de Presence (un disque vraiment bon, bien que dans l'ensemble moyennement aimé, et enregistré dans des condition difficiles pour le groupe) est clairement mineur. Pourquoi placer les deux pires chansons de l'album sur un single ? Si la face B, Royal Orleans, est à la rigueur écoutable parce que courte (3 minutes) et rigolote, Candy Store Rock, elle, est vraiment risible et limite insupportable, une sorte de parodie (ça ne peut être que ça) d'un rockabilly à la Elvis. Cette chanson est apparemment une des préférées de Robert Plant (chanteur du groupe), on se demande vraiment s'il va bien, quand même... A noter que dans l'ensemble, ce single sortira en pochette neutre, blanche et trouée au centre, peu d'éditions seront avec une vraie pochette.
Fool In The Rain/Hot Dog (1979) : On ne va pas se mentir, ceci est incontestablement le pire single jamais sorti par le groupe, une authentique daube en deux temps. Face A, le ratage quasi-total de Fool In The Rain, dont le passage samba central ne cessera jamais de me faire fortement grincer les dents depuis la première fois que je l'ai écouté. Face B, l'épouvantablement nul (et heureusement court) Hot Dog, morceau de boogie certes endiablé, mais franchement déplorable ; quand je pense que le groupe, durant leurs quelques concerts de 1980, l'a joué, je me pose vraiment des questions. Deux extraits du très moyen (et même médiocre) In Through The Out Door, et il s'agit même des deux pires chansons de cet ultime album du Dirigeable. A fuir, sauf si on est collectionneur.
Travelling Riverside Blues (1990) : En 1990, Led Zeppelin sort un coffret anthologique baptisé Boxed Set, quatre CDs proposant le meilleur du groupe (une suite, en un coffret deux CDs, sortira trois ans plus tard). Histoire de promouvoir le bouzin, un single proposant une des raretés de Boxed Set sort : Travelling Riverside Blues, reprise immense du légendaire Robert Johnson. 5 minutes de bonheur. Rien à dire, c'est parfait.
Baby Come On Home (1993) : Publié en single promotionnel à l'occasion de la sortie du second volume (moins imposant que le premier : deux disques au lieu de quatre) de Boxed Set (sur lequel on la retrouve, évidemment), Baby Come On Home est une chanson qui fut enregistrée pendant les sessions du premier opus du groupe, mais resta dans les tiroirs jusqu'à 1993, donc, on se demande bien pourquoi (et le groupe ne la joua jamais en live), car elle est vraiment excellente. Présente aussi sur la version CD de CODA présente dans le coffret intégrale de 1993 (mais pas sur la version CD vendue séparément, qui ne propose que les 8 titres de l'album original), elle sera à nouveau présente sur CODA, à l'occasion de la sortie en collector (deux disques bonus !) en fin de mois, j'ai déjà commandé le disque (ainsi que les deux autres rééditions, les dernières, Presence et In Through The Out Door, mais je m'égare). Vraiment une excellente chanson bien bluesy.
Whole Lotta Love /Baby Come On Home/Travelling Riverside Blues (1997) : Aucun intérêt sauf pour le collectionneur acharné : ce single sorti en 1997 est tout simplement une réédition du single Whole Lotta Love, à l'occasion de la sortie des BBC Sessions... Les deux autres titres proposés ici sont ceux que l'on trouvait sur les deux précédents singles de 1990 et 1993, rien de neuf sous le soleil zeppelinien...
The Girl I Love She Got Long Black Wavy Hair/Whole Lotta Love (Medley) (1997) : Encore un single promotionnel pour les BBC Sessions, ce double album live dantesque sorti en 1997. Nettement plus intéressant que le précédent, car, ici, on y trouve une des raretés de l'album : The Girl I Love She Got Long Black Wavy Hair. Sous ce titre à coucher dehors par temps de grêle se cache un morceau bien heavy, dont le riff semble avoir inspiré le groupe pour leur Moby Dick qui, quelque mois plus tard au cours de la même année 1969 (car ce morceau sorti en single, au titre interminable, est issu d'une session BBC de juin, et Moby Dick sera fait peu après, et sortira en album en octobre), sera proposé sur Led Zeppelin II. Morceau bien efficace. L'autre titre proposé ici (je ne parle pas de face B, c'est un single CD, ah ah ah) est une version live de Whole Lotta Love, issue des mêmes BBC Sessions, et qui est, évidemment, dantesque.