On arrive quasiment à la fin du cycle Rush, les gars... Je sais bien que le groupe a continué sa carrière bien après 1978 (année de sortie de l'album suivant, qui sera le dernier du cycle), et même vraiment bien aprè 1978 car le dernier album date de 2012 (la mort de Neil Peart, l'an dernier, a sans doute scellé la fin du groupe). Mais comme je l'ai dit, j'aime bien les premiers albums du groupe, mais ce que j'ai pu entendre, de ci de là, de la suite de leur carrière m'intéresse moins, et je ne me sens pas la motivation pour poursuivre pour le moment la découverte de la carrière du groupe. Bon, on a laissé Rush, il y à deux jours, sur leur premier live, un double, sorti en 1976, All The World's A Stage, n'est-ce pas ? Ce live, excellent malgré une qualité audio qui aurait pu être meilleure - mai qui aurai pu, aussi, être bien pire - faisait, lui, suite à 2112, aussi sorti en 1976, album offrant un morceau-fleuve de 20 minutes absolument terrassant sur sa première face (2112) et une série de chansons indépendantes (2112 étant, lui, conceptuel) et dans l'ensemble correctes. Mais l'album n'en demeure pas moins un petit peu bancal à mon goût. Après trois albums réussis mais n'yant pas forcément été des best-sellers mondiaux, 2112 fut le premier vrai triomphe commercial de Rush, le breakout album, et un des grands préférés du groupe et des fans.
Que Rush n'ait pas immédiatement suivi cet album d'un autre opus studio, qu'ils aient sorti un live entre temps pour rajouter un disque facile à faire dans leur discographie, pouvait laisser penser qu'ils commençaient à sécher sur place. Aussi, j'imagine la stupeur des fans en écoutant, en septembre 1977, leur album suivant, leur cinquième opus studio et sixième tout court, A Farewell To Kings. Parce que ce cru 1977, qui fut mon premier Rush autrefois par ailleurs, est généralement considéré comme leur meilleur album. Et qu'il mérite totalement cette réputation. C'est un album court (37 minutes, seulement 6 titres) mais, je trouve, parfait, ou peu s'en faut (Cinderella Man ne m'a jamais vraiment convaincu). Sa pochette est pour le moins curieuse : un terrain vague rempli de gravats situé à Buffalo, USA (Etat de New York) sur lequel on a appliqué des ruines et éléments faisant penser au Harbour Castle Hotel de Toronto, Canada. Devant les gravats, un trône et, sur le trône, avachi dans une position grotesque de pantin désarticulé et abandonné, un homme arborant un sourire figé, tel Gwynplain (et si vous ne savez pas qui est Gwynplain, lisez L'Homme Qui Rit de Hugo ; lisez ce livre incroyable même si vous saviez déjà de qui je voulais parler, d'ailleurs). Un roi abandonné sur son trône, dans les ruines de son royaume, laissé tombé par son marionnettiste (au verso, sur fond noir, on voit des fils et bâtonnets de maniement d'une marionnette). Belle illustration du titre de l'album et de son morceau-titre, sublime chanson de presque 6 minutes ouvrant le bal.
La suite de l'album est encore plus forte, avec Xanadu, long de 11 minutes (il achève la face A), morceau qui, comme le précédent, s'ouvre sur de bucoliques chants d'oiseaux enregistrés à l'extérieur du studio (au Pays de Galles, à Rockfield). Un morceau qui, à l'époque, était, selon Neil Peart (batterie, paroles), le plus complexe jamais conçu par le groupe, et qui se base en partie sur le fameux poème épique de Coleridge Kubla Khan. Peart, à la base, n'envisageait pas de faire une chnason sur ce sujet, mais le poème a rôdé pendant des jours dans son cerveau, il fallait faire quelque chose, et Peart a changé d'optique quant au morceau ! C'est probablement le sommet de l'album, qui, sinon, offre aussi une des chansons les plus connues du groupe, Closer To The Heart (qui ouvre la face B et a failli être aussi le titre de l'album). Si Cinderella Man (inspiré par le film L'Extravagant Mr. Deeds, avec Gary Cooper, film de 1936, selon les dires du groupe) ne m'a jamais emballé, Madrigal, courte chanson d'amour, est superbe. Mais, la face A entière mise à part, l'autre grosse viande de l'album réside dans son ultime morceau: Cygnus X-1, Book 1 : The Voyage, long de 10,25 minutes. Une histoire de science-fiction haletante qui, on s'en doute au vu du titre numéroté, sera suivi d'une suite (ça fait con, d'écrire ça, "suivi d'une suite", mais tant pis), sur l'album suivant. Et quelle suite, d'ailleurs, mais je m'emballe, attendez dans deux jours pour en savoir plus... Ce morceau de 10 minutes, découpé en quatre parties (sur la même plage audio), achève remarquablement bien A Farewell To Kings, disque monumental et varié, incontestablement mon préféré du groupe, et pas forcément parce que ce fut mon premier Rush. Je pense vraiment qu'il s'agit de leur sommet. Encore que le suivant...mais là encore, prière d'attendre une paire de jours pour en savoir plus !
FACE A
A Farewell To Kings
Xanadu
FACE B
Closer To The Heart
Cinderella Man
Madrigal
Cygnus X-1, Book I : The Voyage :
a) Prologue
b) 1
c) 2
d) 3