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En 1976, Nino Ferrer enregistre l'album Blanat, qui ne sortira qu'en 1979 (peu satisfait des musiciens qui l'accompagnent sur le disque, et qui, en règle générale, accompagnaient Gilbert Montagné, il les congédiera et les remplacera par les siens habituels). En 1977, il enregistre et sort un autre album : Véritables Variétés Verdâtres. Sur ce disque, Nino (guitare acoustique et électrique, basse, claviers, percussions en plus du chant) est accompagné de Micky Finn (guitare), Slim Pezin (idem), Giorgio Giombolini (orgue), Brian Johnston (piano), Gérard Levasseur (basse), Donald Rieubon (batterie), Keith Boyce (idem), Marcel Blanche (idem !), Richard Bennett (idem !!), Tim Reeves (idem !!!), Wally Waller (basse), Ed Dean (idem), Sam Kelly (bongos), Kevin M. Alea (claviers), Jacques Chrétien (trompette), Stéphane Guerault (saxophone), Jean-Luc Parodi (orgue) et ça fait quand même un sacré paquet de musiciens à citer ! On notera quelques noms connus : Slim Pezin, Giorgio Giombolini (un fidèle ninoferrerien depuis le tout début des 70's), Micky Finn (idem, depuis 1972) et Wally Waller (a fait partie des Pretty Things). L'album dure quelques 38 minutes, pour 9 titres, et fut autrefois commercialisé, en CD (édition aujourd'hui duraille à trouver) en pack (sur un CD) avec l'album Métronomie de 1971. Ce qui peut sembler chelou, les deux albums étant assez éloignés l'un de l'autre. Dans le coffret intégrale de 2013, il est aussi en pack (sur un CD) avec un autre album, mais cet autre album est La Carmencita de 1980 (pas l'album suivant - qui est Blanat - mais celui juste après), ce qui, chronologiquement, est un peu plus compréhensible ; mais là aussi, peu de liens entre les deux albums, musicalement parlant, à part que c'est du Nino Ferrer !

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Sous sa pochette rigolote (un Nino de BD englué dans une toile d'araignée verdâtre et immense, un peu gluante, avec un masque à gaz autour du cou, et semblant être attaqué/menacé d'être attaqué par ce qui me semble être des spermatozoïdes tout aussi verdâtres, ou bien les extrémités de la toile) mais franchement peu réussie, Véritables Variétés Verdâtres, le titre aussi est un petit poème de l'absurde, est un des albums les plus réputés de Nino Ferrer...ce qui ne l'empêchera pas de se vautrer, au moment de sa sortie, encore plus facilement qu'un obèse chutant dans un canapé. Deux ans plus tôt, Nino avait offert Le Sud, chanson magnifique (et un de ses rares vrais succès), sorti peu avant un Suite En Oeuf (remarquable album ne contenant pas la fameuse chanson) qui, lui aussi, foirera quelque chose de bien (dommage pour les merveilles qu'il renferme, cet album). En 1977, ce nouvel album de Nino n'allait pas renverser la donne. Il offre cependant plusieurs morceaux remarquables, comme l'instrumental ouvrant l'album, Ouessant (plus de 6 minutes de bonheur guitaristique) ou bien cet autre long morceau (7 minutes !) achevant l'album, Valentin, sans doute le sommet ici (niveau guitare, c'est magnifique aussi sur cette chanson). Sans oublier Il Pleut Bergère, reprise de la fameuse comptine, ici bien transcendée, ou Sud Express, qui n'est pas la suite du Sud, autant le dire tout de suite. Ces quatre morceaux sont les sommets de l'album, et totalisés, ils occupent plus de la moitié de ses 38 minutes. Le reste de l'album, autant être clair, me plait moins, notamment Mashed Potatoes et Ah ! Les Américains, deux morceaux qui ne me plaisent même pas du tout.

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Je sais que cet album est réputé, les fans de Nino, généralement, adorent Véritables Variétés Verdâtres et estiment qu'il s'agit ici d'un très grand cru, un de ses meilleurs albums, une perle, mais pour ma part, j'ai toujours eu un peu de mal ; pire : je pense même qu'avant, j'aimais mieux l'album que maintenant ! Avant, je ne connaissais, de Nino, que quatre disques : Blanat, Nino Ferrer And Leggs, ce disque et La Désabusion. Puis j'ai découvert Métronomie, Suite En Oeuf, etc, et progressivement, alors que les autres albums se sont révélés à moi, Véritables Variétés Verdâtres (alias VVV pour les grosses feignasses) m'a semblé un peu, puis pas mal décevant. La production est très bonne, Nino chante aussi bien que sur les autres albums (y compris les suivants !), guitaristiquement, on est souvent aux anges (Valentin, Ouessant...miam...), mais je ne sais pas, il y à un je-ne-sais-quoi, sur ce disque, qui a fini par me saoûler quelque peu. Ou alors est-ce la présence de plusieurs morceaux qui soit ne me plaisent pas (Mashed Potatoes, notamment), soit ne me gênent pas trop, mais sont quand même un peu bof (pas fan de L'Inexpressible et de Joseph Joseph, mais n'allez pas croire que ce sont de mauvais morceaux), ou bien est-ce le fait que l'album s'ouvre sur une tuerie et se termine par une autre, et que, rétrospectivement, les autres morceaux semblent un peu gentillets à côté... Toujous est-il que pour moi, non, Véritables Variétés Verdâtres, bien que très très correct et à écouter si vous aimez suffisamment Nino Ferrer pour avoir suivi ces chroniques (celle-ci ne sera pas la dernière !), n'est pas son sommet, ni un de ses sommets. C'est juste un très bon album, dont je me suis quelque peu lassé quand même. Sans doute, un jour, reviendrai-je à aimer vraiment l'album, comme avant, mais pour le moment, je l'écoute moins fréquemment que les autres, et l'envie ne me titille pas plus que ça. A vous de voir !

FACE A

Ouessant

Il Pleut Bergère

Joseph Joseph

Ah ! Les Américains

On Passe Trop De Temps

FACE B

Mashed Potatoes

L'Inexpressible

Sud Express

Valentin