Mais qu'est devenu le soldat Pearl Jam ? L'air de rien, le groupe à Eddie Vedder signe son dixième album studio avec Lightning Bolt, sorti récemment. En l'espace de deux décennies, Pearl Jam sera passé par toutes les phases: la gloire, le succès et la célébrité dans les années 90 avec quatre albums incontournables, une remise en question à partir de No Code (leur quatrième livraison) dans lequel le groupe envoyait tout le monde balader, un gros passage à vide avec des albums assez médiocres, puis un retour aux affaires sérieuses avec un album éponyme, et enfin à nouveau le néant artistique, avec le peu convaincant (et je suis gentil) Backspacer.
Dans les années 90, Pearl Jam sortait un album presque tous les ans, maximum tous les deux ans, avec une certaine énergie et s'imposait comme l'un des meilleurs groupe de la scène grunge. Hélas, au milieu des années 90, le grunge est mort, et Pearl Jam avec.
Non pas que le groupe se soit séparé ou arrêté, tout comme Alice In Chains, mais Pearl Jam a payé très cher sa deuxième partie de carrière. Tout a commencé avec Yield, un cinquième album dans lequel le groupe se montrait plus pop et plus calme qu'à l'accoutumée. Le résultat sera fort décevant.
Malheureusement, la suite de la discographie du groupe se situera dans la même lignée, avec le très moyen Binaural, un Riot Act mi-figue mi-raisin et un Backspacer qui a déçu presque tout le monde. Encore une fois, seul l'album éponyme fait vraiment figure d'exception.
Pourtant, le constat est là: Pearl Jam a bel et bien perdu la fougue de ses jeunes années. Désormais, Pearl Jam fait figure de groupe vétéran qui sort un nouvel album studio tous les trois ou quatre ans. Preuve en avec Lightning Bolt. Vous pouvez donc oublier le groupe sublime des années 90.
D'ailleurs, l'époque du grunge semble désormais très loin pour Pearl Jam. Lightning Bolt n'est pas vraiment un disque de grunge, mais plutôt un disque de rock dans le sens le plus classique du terme, très influencé par Neil Young et qui contient quelques chansons pseudo punk plutôt bien troussées, des morceaux à la tonalité plus pop (on pense parfois à R.E.M., le talent en moins...) et plusieurs balades mièvres et sirupeuses.
Tel est le programme de Lightning Bolt. A la question: "ce nouvel album est-il supérieur à Backspacer ?", la réponse est oui. Est-ce pourtant un bon album ?
La réponse est clairement non. En vérité, Lightning Bolt reflète parfaitement ce qu'est Pearl Jam aujourd'hui, à savoir un groupe qui mise surtout sur ses concerts, toujours aussi convaincants. Hélas, côté artistique, le groupe n'a plus grand chose à faire valoir.
En vérité, Lightning Bolt apparaît presque comme la suite logique de Riot Act, à savoir un disque qui oscille entre plusieurs tendances: parfois du gros rock de bonne facture, quelques chansons honnêtes à la fois pop et assez énergiques, pas mal de morceaux anecdotiques et aussi des chansons totalement insignifiantes.
Oui, la voix d'Eddie Vedder est toujours aussi sublime. Oui, le groupe peut s'appuyer sur des musiciens plus que compétents (pour ne pas dire excellents). En vérité, Lightning Bolt est loin d'être honteux. Hélas, Lightning Bolt vient confirmer ce qu'est devenu Pearl Jam, à savoir un groupe de vétérans (je sais, je l'ai déjà dit), autrefois resplendissants, mais incapables de retrouver la lumière aujourd'hui.
Pour les fans du groupe, il va falloir se faire une raison: Pearl Jam est bien mort. Ils pourront néanmoins se consoler en écoutant leurs vieux albums.
Liste des titres:
Getaway
Mind your manners
My father's son
Sirens
Lightning Bolt
Infaillible
Pendulum
Swallowed Whole
Let the records play
Sleeping by myself
Yellow Moon
Future Days
Pourtant, Gossard avait mis l'eau à la bouche en parlant d'une "rencontre entre le punk et Pink Floyd".
Du punk ? A part le très bon "Mind You Manners", y en a pas.
Pink Floyd ? Pour le côté parfois molasse alors, parce qu'on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de psyché ou de planant...
Un album générique qui démarre plutôt bien avec deux très bons premiers morceaux... avant de s'assoupir jusqu'au coma.
Parfois, on se réveille en sursaut en entendant de bons titres pop ou glam (excellent "Let The Records Play"). Puis on se rendort...
Trop de ballades Vedderiennes, trop de mid-tempo FM, trop d'ennui poli.
La solution ? Et si on donnait plus de pouvoir à Stone Gossard ? Je suis certain qu'il a encore la flamme, celui-là...