Rock Fever poursuit sur sa lancée de la joie et de la bonne humeur. Après avoir évoqué la discographie hautement dépressive de Sparklehorse, c'est au tour de Peter Von Poehl de passer à la trappe ! Vous ne connaissez pas Peter Von Poehl ?
Alors, une rapide présentation s'impose. Sa carrière commence au début des années 2000. Peter Von Poehl collabore avec Bertrand Burgalat en tant que guitariste dans le groupe A.S. Dragon. Par la suite, Peter Von Poehl poursuit son travail de collaboration, entre autres, avec Alain Chamfort, Lio (et oui, faut bien bouffer à la fin du mois) ou encore avec Vincent Delerm (même remarque que pour Lio).
Peter Von Poehl commence à se tailler une certaine réputation dans le milieu artistique et musical. Au milieu des années 2000, il décide d'entreprendre une carrière solo. C'est ainsi que naît la conception de son premier album, au titre très long, Going to Where the Tea trees are, sorti en 2006.
La pochette est à la fois sobre, froide et simpliste puisqu'on y voit tout simplement Peter Von Poehl sur un fond blanc marqué par plusieurs flèches, qui vont dans tous les sens. Avec ce premier album, le talent et le potentiel de Peter Von Poehl sont tout de suite remarqués.
En effet, La musique The Story of The Impossible a été choisie par la marque de papeterie ClaireFontaine pour accompagner ses spots publicitaires diffusés en 2007, et la chanson se retrouve également dans le film L'Arnacœur. La musique The Bell Tolls Five sert de scène finale pour le film La Guerre est déclarée. Rares sont les premiers albums convaincants, tout du moins, ceux qui marquent déjà le génie d'un groupe ou d'un artiste.
Pourtant, Going to where the tea trees are fait partie de ces disques précieux, de chevet qui marquent durablement les esprits.
En même temps, par le passé, Peter Von Poehl a accumulé une certaine expérience musicale. Ce qui s'entend dès la chanson-titre, qui ouvre les hostilités. Premier titre et première claque. Ce ne sera pas la dernière ! Le suédois d'origine allemande a le mérite de créer un univers musical riche et teinté de différentes ambiances, entre le jazz, la pop rock, la folk et différentes sonorités harmoniques de toute beauté. De ce fait, difficile de ranger ce premier effort dans une catégorie particulière.
Certes, vous trouverez probablement ce disque dans le rayon pop rock. Pourtant, on pourrait presque parler de rock indépendant, tout du moins, si ce terme signifie quelque chose.
Personnellement, je parlerai davantage de rock dépressif. Going to where the tea... est avant tout un album intimiste et introspectif. Il s'agit donc d'un disque profondément intelligent mais qui ne rime jamais avec "chiant". En résumé, ne vous attendez pas à écouter du Vincent Delerm.
Certes, le morceau-titre, The Story of the Impossible et The Bells toll five seront choisis comme singles pour représenter l'album. Ce sont d'excellents choix. Néanmoins, l'album contient de nombreuses pépites: Tooth Fairy, Tooth Fairy Part II, Virgin Mountains ou encore The Lotery sont des chansons à la fois mélancoliques et élégantes.
Il est donc bien question ici de déracinement, de tristesse, de désillusion mais aussi d'amour et de voyage. En vérité, la musique de Peter Von Poehl ne demande qu'à caresser notre oreille musicale. C'est ce que réussit parfaitement Going to Where the Tea...
Avec ce tout premier disque, Peter Von Poehl parvient déjà à instaurer son univers et s'impose comme le ou l'un des meilleurs songwritter de ces dix dernières années. En résumé, un premier essai et déjà un coup de maître ! Qui dit mieux ? Le disque s'achève sur le superbe The Bells toll five, un titre que je vous propose de découvrir en cliquant sur le lien suivant: http://www.youtube.com/watch?v=Pp5i3I6MVpE
Liste des titres:
Going to where the tea trees are
Tooth fairy
Travelers
Virgin Mountains
A broken skeleton key
Global conspiracy
Scorpion grass
The story of the impossible
Tooth fairy part II
The Lotery
Little creatures
The Bells tolls five
Du coup, ça me donne envie de le réentendre !